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Un nouveau coup fourré des Qataris : ils se retirent du projet industriel de Bellara

01-12-2013 14:40  Lila Ghali

Encore un coup fourré de nos "amis" qataris : le fameux pacte de partenariat pour la réalisation d’un complexe sidérurgique dans la zone industrielle de Bellara, à l’ouest de la ville d’El Milia, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Jijel.

L’information est dans les tuyaux depuis déjà quelques jours dans les mieux initiés. Mais hier, le ministre de l’industrie Amar Benyounes, l’a confirmée de façon indirecte. « Qu’ils se désistent ou pas (les Qataris) le projet se fera avec eux ou sans eux », a-t-il répondu en marge d’une réunion qu’il venait d’avoir avec son homologue brésilien en visite à Alger.

Mais, le ministre, vu l’importance de cette déclaration, s’empressera d’ajouter que « pour ma part, je n’ai pas entendu parler de ce retrait ». Il avait même dit , mais sans donner plus de détails sur le niveau d’avancement des discussions que ce pacte « est en cours de finalisation ».

Le pacte d'actionnariat entre l'entreprise algérienne Sider et Qatar international porte sur la réalisation d'un complexe sidérurgique à Bellara avec une capacité de production à terme de 5 millions de tonnes/an. C’est un projet stratégique pour l’Algérie, insiste Amar Benyounes qui précise une nouvelle fois que « si un problème se pose, nous pouvons le faire et nous devons le faire avec d'autres partenaires", a-t-il avancé.

Cet investissement va coûter deux milliards de dollars dans une première phase et permettra de produire deux millions de tonnes d'acier par an à partir de 2017, une production qui va s'élever progressivement à cinq millions de tonnes, selon les termes du contrat signé par les partenaires de ce projet, regroupés en société mixte. Le capital du complexe sera détenu à 51% par l'entreprise Sider et le Fonds national de l'investissement (FNI) et à 49% par Qatar International, une joint-venture entre Qatar Steel et Qatar Mining.

Le futur complexe de Bellara, qui devrait générer quelque 2.000 emplois, devrait augmenter la production nationale de produits sidérurgiques, d'autant que les importations de ce produit stratégique pour l'économie algérienne sont annuellement d'environ 10 milliards de dollars, soit 20% du montant global des achats à l'international de l'Algérie.

En fait, c’est MEED, l’hebdomadaire spécialisé dans l’information économique au Moyen Orient, qui avait évoqué dans une de ses précédentes éditions « une suspension, voire même une annulation du projet ». L’information a été relayée par le journal en ligne Maghreb Émergent. En fait ce retrait, s’inscrit, selon cette publication, dans le cadre de la politique de réajustement des investissements qataris dans le monde.

Le Financial Times, qui cite des sources proches du Fonds d’investissement Qatari (QIA), parle d’un «Qatar qui cherche à améliorer son image, après avoir longtemps joué le rôle du chasseur de trophées en multipliant les acquisitions de grande envergure ».

En fait l’Algérie n’en est pas à son premier déboire avec ce « petit vilain Qatar » qui a pu jouir de conditions politiques préférentielles pour ce partenariat. C’est le président Bouteflika en personne qui a pesé pour que le projet leur soit dévolu , alors que d’autres partenaires nationaux et étrangers étaient en compétition.



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