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Un missile yéménite frappe les raffineries pétrolières saoudiennes en riposte aux massacres

23-07-2017 19:51  Contribution

Les forces de l’armée yéménite ont lancé dans la nuit du samedi 22 juillet, un missile balistique de longue portée, contre les raffineries pétrolières saoudiennes de Yanbu (Ouest de l’Arabie Saoudite) touchant avec précision la cible, selon les sources militaires yéménites. Cette nouvelle frappe balistique yéménite intervient après les derniers massacres commis à Taêz par la coalition saoudienne et devant l’incapacité de l’ONU à rétablir la paix et à mettre fin au conflit au Yémen

LES MISSILES YEMENITE CIBLENT LES ZONES VITALES DU ROYAUME SAOUDIEN   

Selon la Chaine d’information yéménite al Massirah, (appartenant au mouvement Ansar Allah (Houthis), le missile, de type Borkane 2H (photo), a touché avec précision sa cible, dans la province du Yanbu, ville portuaire située sur la côte de la mer Rouge dans l'Ouest-Est de l'Arabie, à 1000 km des frontières avec le Yémen. Selon l’agence yéménite SABA, « Le missile a frappé la cible avec précision, infligeant de lourdes pertes dans les raffineries de pétrole »  de l’Arabie saoudite (Takrir H-2).

Le porte-parole adjoint de l’armée yéménite, Aziz Rached, cité par al Massirah, a mis en garde Ryadh contre de nouvelles frappes dissuasives, assurant : « L’armée poursuivra ses attaques contre des zones ayant un caractère vital (en Arabie) tant qu’il n’est pas mis fin à l’agression contre le Yémen ». Selon des responsables du mouvement Ansar Allah, « cette nouvelle frappe est une riposte aux crimes quotidiens commis par la coalition saoudo-US et à l’assassinat des détenus par les mercenaires de la coalition à Taez », ville située dans le sud ouest.

En effet, à Taêz, plus de 20 personnes, dont des femmes et des enfants d’une même famille, ont été massacrés, brulés vifs,  par des frappes aériennes de la coalition saoudienne, le 18 Juillet. Ce massacre a fait réagir l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui s'est dit « profondément choquée et attristée par les nombreuses personnes décédées et blessées à la suite d'une attaque aérienne contre le district de Mawza » où elles avaient été déplacées du district voisin d'Al Mokha, « qui connaît une intensification des hostilités ». Il y a deux millions de personnes déplacées au Yémen, selon le HCR qui pointe du doigt souligne « les difficultés à fournir une protection et une assistance humanitaire au Yémen ».

La crise humanitaire au Yémen, un pays pauvre déchiré par la guerre et frappé par une épidémie de choléra, est "une honte indéniable pour l'humanité", a déclaré pour sa part le chef de l'ONG Care International Wolfgang Jamann lors d'une conférence de presse à Sanaa le 22 juillet 2017, rapporte l’Agence France Presse (AFP), au terme d'une mission de cinq jours au Yémen. "Des milliers de civils ont été tués depuis le début du conflit et des millions d'autres ont été déplacés", 60% du pays est en situation d'insécurité alimentaire et plus de la moitié de la population n'a pas accès à l'eau potable". Ce qui a favorisé l’épidémie de choléra qui a fait plus de 1.828 victimes, s’ajoutant aux milliers  d’autres personnes tuées par les bombes larguées par la coalition arabe menée par l’Arabie Saoudite contre le Yémen depuis le 26 mars 2015 rencontrant une farouche résistance des forces nationales d’Ansar Allah (Houthis) et les forces fidèles à l’ancien Président du Yémen Ali Abdallah Salah , Président du parti du congrès populaire général, qui se sont unies ont empêché l’occupation de leur pays par la coalition soutenue par les Etats Unis.

L’appel lancé par le HCR « aux parties au conflit de faire le maximum pour protéger les civils et atténuer leurs souffrances » et celui de l’ONG Care à la communauté internationale à "se solidariser avec le Yémen" pour "mettre fin aux souffrances" des yéménites, ne semblent pas coïncider avec la démarche de Ismail Ould Cheikh, l’envoyé spécial de l’ONU au Yémen qui, après avoir échoué dans sa mission de rétablissement de la paix au Yémen, cherche à obtenir maintenant, la gestion du port de Hodeidah, qu’il propose de confier à une partie « neutre » sous responsabilité de l’ONU ! Il a même présenté cette offre, sournoise, comme un moyen de résoudre le conflit.


L’ONU AU YEMEN : A DEFAUT DE RETABLIR LA PAIX OULD CHEIKH S’OCCUPE DE LA GESTION DU PORT DE HODEIDAH


L'envoyé spécial de l'ONU au Yémen a propose au cours d’une réunion de la Ligue arabe, au Caire, un plan qui vise « à donner à l'organisation mondiale le mandat de diriger un port clé du Yémen maintenant sous le contrôle des rebelles chiites du pays »  rapporte l’agence US Associated press (AP), pour confier sa gestion à « une troisième partie neutre, sous la supervision de U.N ». Ce  «Plan Hodeïda» - selon son prometteur serait « un plan possible pour une solution plus large au conflit du Yémen ».

La ville et le port de Hodeidah ont subi de nombreuses attaques par la coalition pour conquérir cette zone stratégique comme entrée sur le détroit très convoité de Bab el Mandeb et pour « couper les vivres aux forces de la résistance, couper Sanaa d’un accès maritime et empêcher le débarquement des aides humanitaires et des marchandises dans ce grand port de pêche et de marchandises au Nord  du Yémen. La population de cette zone est soumise à un véritable plan consistant à l’affamer en la privant de ses moyens de subsistance (embarcations de pêche détruites notamment) pour la dévitaliser et l’empêcher de s’opposer aux plans de l’ennemi. La dernière attaque contre Al-Hodiedah, a fait, le 22 Juillet, dans un raid de l'aviation de la coalition, huit victimes parmi les pêcheurs, dont le bateau a été aux côtes d'Al-Khoukhah.


« Al Hodeidah n’est pas à vendre ni à acheter» a rétorqué Ali Abdallah Salah à Ould Cheikh, en souhaitant que « l'Organisation des Nations Unies assume ses responsabilité et prenne les décisions courageuses pour arrêter l'agression contre le Yémen, avec une résolution contraignante ». Il estime que les négociations ne doivent pas porter sur la situation du port de Hodeidah uniquement, mais aussi le port d'Aden, Mukalla, Mokha, Nishtun, Socotra et tous les ports et tous les aéroports. « Si vous avez une vision pour cela mais venir à devez voir, mais venir pour négocier sur Hodeidah et nous demander de te remettre la gestion du port Hodeidah, ce sont des paroles aussi éloignées que peuvent l’être l’œil l’est du soleil » !

En cherchant à obtenir par la négociation, ce que la coalition n’a pu obtenir par la force militaire, l’envoyé spécial de l’ONU qui a tenu auparavant une réunion avec le prince héritier saoudien Mohamed ben Salmane avant de présenter son « plan Hodeidah » n’affiche t-il pas ainsi son parti pris en faveur de la coalition saoudienne ?  

C’est ce que vient  de souligner Ansar Allah, sur la chaine al Massirah, estimant que la relance de la proposition de « la demande de livraison du port de Hodeidah en échange des salaires du personnel coupés depuis le mois d’Octobre, est la même que celle exigée par l'envoyé spécial le 30 mai et qui a été rejetée par les forces nationales en temps opportun, considérant la médiation d’Ould Cheikh non souhaitable et  demandant au Secrétaire général des Nations Unies de changer celui-ci par une personne plus neutre ». Déclaré « persona no grata » l’émissaire de l’ONU avait été accueilli en Mai dernier à Sanaa par des manifestations hostiles : Le message ne semble pas avoir été entendu par le nouveau Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.  

Houria Ait Kaci

Journaliste



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