Les algériens ont l’oreille tendue aux moindres nouvelles sur l'état de santé du président de la république. Quoi de plus normal qu’on s’inquiète de la santé du président qui incarne le pays. De par sa fonction, abstraction faite de la sympathie somme toute logique qu’on puisse avoir pour un malade, le malaise de Abdelaziz Bouteflika a irradié tout le pays qui attend chaque jour, que Dieu fait, des nouvelles à défaut d'un retour imminent.
Et dans ce braquage des projecteurs sur la personne du président de la république, on a oublié qu’un ministre, et même un grand ministre, est lui aussi malade. M. Abdelkader Messahel, le Monsieur Afrique algérien, ministre délégué aux Affaires maghrébines, souffre depuis une vingtaine de jours à l’hôpital Erasme dans la capitale belge Bruxelles. Admis d’urgence pour une rupture d’anévrisme, le ministre est en soins intensif. Il a été indiqué ici même que son état de santé était stationnaire, autrement dit, il n'y a toujours pas de grosse amélioration.
Le ministre Messahel prend son mal en patience. Presque dans la discrétion.
Il ne s’agit évidemment pas de rivaliser en rumeurs folles et malfaisantes sur le pronostic vital de notre ministre.
Il est juste opportun de rappeler aux algériens que ce grand commis de l’Etat, très sympathique par ailleurs, est encore souffrant. C’est une façon de lui témoigner de l’affection en ces moments difficiles qu’il traverse dans la solitude de son lit d’hôpital en Belgique.
«Monsieur Afrique»
Depuis plus d’une décade cet ancien journaliste a brillamment réussi sa reconversion dans la diplomate au point de devenir un personnage incontournable dans la géopolitique de l’Afrique. Un continent qu’il a sillonné de long en large pour porter la parole de la paix et prêcher la bonne gouvernance dans des pays peu habitués à ce discours.
Des périples qui l’ont sans doute usé lui qui descend d’un avion pour en prendre un autre pour participer à un sommet, un colloque ou simplement pour jouer les bons offices dans des conflits qui éclatent un peu partout en Afrique.
Abdelkader Messahel ne se contentait uniquement pas de son rôle de diplomate puisqu’il représentait aussi et assez souvent le président de la république dans des cérémonies et autres rendez-vous des chefs d’Etat. A ce titre, il a pu constituer une véritable mine d’or de données de renseignements pour la diplomatie algérienne. Il a aussi tissé des liens forts qui pourront être rentabilisés à l’avenir dans un continent qui redevient le centre du monde.
Pour toutes ces raisons et d‘autres encore, Abdelkader Messahel mérite une pensée pour son grand travail au dépend de sa santé. Prompt rétablissement à ce chevronné diplomate tombé malade dans l’exercice des ses fonctions. C’est le moindre des sentiments qu’on puisse avoir à l’égard d’un serviteur de l’Etat qui souffre en silence…