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Un langage de vérité et une nouvelle gouvernance pour redresser l’Algérie

08-04-2021 09:47  Pr Abderrahmane Mebtoul

Le monde traverse une crise inégalée où, selon le  FMI, la banque mondiale et l’OCDE, le chômage et l’exclusion sociale tend à s’étendre au niveau planétaire, touchant surtout les pays les plus vulnérables.  Dans un contexte marqué par une incertitude exceptionnelle, avec une dette publique qui explose, 98% du PIB mondial en 2020 contre 84% en 2019,  le COVID-19 ayant alourdi la dette mondiale de 24.000 milliards de dollars en 2020. Selon l’OIT au total en 2020, on a enregistré des pertes d’emplois sans précédent au niveau mondial atteignant 114 millions d’emplois si l’on compare à 2019. En termes relatifs, les pertes d’emplois ont été plus élevées chez les femmes (5,0 pour cent) que chez les hommes, et chez les jeunes travailleurs (8,7 pour cent), par rapport aux travailleurs plus âgés. Et  l'économie mondiale selon le FMI, devrait connaître une croissance de 5,5 % en 2021, puis de 4,2 % en 2022, ne devant revenir au niveau de 2019, qu’en 2022 sous réserve de la maitrise de l’épidémie du coronavirus. En Algérie, Contrairement aux propos du ministre des finances et le rapport du FMI de mars 2021 le confirme, nous assisterons  pour 2021, avec moins d’intensité qu’en 2020,  à la détérioration  des indicateurs économiques  et sociaux (décroissance du PIB, baisse des réserves de change, inflation, chômage)  dont l’extension de la sphère informelle liée à la logique rentière. Le président Abdelmadjid Tebboune, lors de sa rencontre  avec la presse le 04 avril 2021 a indiqué que le chiffre oscillerait au cours de 130 dinars un dollar,  entre 46,15 milliards de dollars et 76,92 milliards de dollars, écart énorme. Si l’on prend le montant  de 76,92 milliards de dollars ramené au PIB  de 2020 d’environ 160 milliards de dollars, nous aurons un taux de 48,12% presque la moitié du PIB, rendant difficile une cohérence de la politique socio-économique et où avec la crise de liquidités, selon nos enquêtes la majorité des citoyens se sont rués vers les banques pour retirer leur épargne. Donc l’Algérie insérée à l’économie mondiale doit trouver des solutions appropriées loin des replâtrages conjoncturels et des promesses utopiques. Un discours de vérité, sans dénigrement, devant privilégier uniquement les intérêts supérieurs du pays, et un changement de politique, s’imposent si l’on veut redresser l’économie algérienne qui a d’importantes potentialités, pas en 2021 mais entre 2024/2025, si les projets sont mis en œuvre, en 2021, bien maturés, mettant du temps pour atteindre le seuil de rentabilité, devant dresser le solde de la  balance devises et non le chiffre d’affaires,  indicateur à signification limitée.

1.- Les réserves  de change sont passées  de 194,0 milliards de dollars fin 2013 à 62 milliards de dollars fin 2019 et à fin 2020, malgré toutes les restrictions à l’importation, selon la déclaration du Président de la République en date du 1er mars 2021 entre 42/43 milliards de dollars. Le ministère des finances projette dans le PLF2021,  une amplification de sa dévaluation, pour 2022, 149,32 DA pour 1 USD et pour 2023 156,72 dinars un dollarLes statistiques de la douane du 5 avril 2021, donnent  une  valeur des exportations de  4,32 milliards de dollars au cours des deux premiers mois de  janvier et février 2021, où le cours a été supérieur à 62 dollars donnant en tendance annuelle 26 milliards de dollars en 2021 contre 5,6 milliards d’importations donnant en tendance annuelle 34 milliards de dollars, ce qui représente un déficit pour les deux premiers mois de 1,3 milliard de dollars et en tendance annuelle 8 milliards de dollars. Devant pondérer d’au moins 15/20% ce montant, donnant entre 9/10 milliards de dollars les deux premiers mois n’étant  pas  significatifs, la libération des crédits  se faisant entre  avril et juin. L’on doit et devant tenir  compte de la balance des paiements qui   inclut les services  ayant représenté annuellement  entre 10/11 milliards de dollars par an entre 2010/2019, la balance commerciale ayant une signification limitée, et pour un montant incompressible de 6 milliards de dollars ( la moitié) nous aurons 16 milliards de dollars de solde négatif  et si on maintient les restrictions  de 2020 qui ont paralysé l’appareil de productionOn ne peut  tout restreindre, quitte à étouffer tout l’appareil productif  quitte à  aller vers une implosion socialeLes réserves de change qui sont de 42 milliards de dollars fin 2020 s’établiront à environ 26  milliards de dollars fin 2021 et moins de 20 milliards de dollars en cas de relance de l’investissement qui nécessite une sortie de devises, le taux d’intégration des entreprises algériennes ne dépassant pas 15%.

C’est dans ce cadre que le rapport de fin mars 2021 du FMI contredit les propos du ministre des finances qui induit en erreur le président de la république. La croissance économique  serait en 2021 de 2,9% contre une prévision précédente de 3,2%  contre une croissance négative de 6% en 2020 et devrait  baisser à 2,2% en 2022. Le taux de chômage devrait s’établir  à 14,5%  en 2021, 14,9% en 2022 contre 14,2% en 2020 avec un taux d’inflation de 4,9% en 2021 contre 2,4% en 2020 avec une envolée des prix à la consommation, plus de 6% en 2022 Le déficit du compte courant  bien qu’en amélioration  serait de 7,7% du PIB en 2021 contre 10,5% en, 2020 mais  avec une détérioration en 2022 8,7% du PIB. Cette tendance  est confirmé  par le PLF-2021 où les  dépenses budgétaires (dépenses de fonctionnement et d’équipement)  se situent à environ 64,98 milliards de dollars au cours de 128 dinars un dollar au moment de l’établissement de la loi et les recettes fiscales globales (ordinaires et pétrolières) estimées à 41,62 milliards de dollars, Cela donne  un déficit budgétaire record de plus de 21,75 milliards de dollars contre à la clôture 2020 de 18,60 milliards de dollars avec un déficit global du trésor de 28,26 milliards de dollars, soit 17,6% du PIB, montant qui risque d’être accentué par les exonérations de la TVA de certaines produits, pour des raisons sociales,  qui feront baisser la fiscalité ordinaire, creusant davantage le déficit budgétaire. C’est que nous avons  assisté à une décroissance du PIB   à prix courants qui est passé  de 180 milliards de dollars à prix courants en 2018, 171 en 2019 et    à  environ  160 milliards de dollars fin 2020. Un  taux de croissance un taux de croissance se calcule  par rapport à la période précédente,  un  taux    positif de 2,9% en  2021, rapporté à 2020, moins de 6%  donnant   un taux de faible, en termes réel  entre 0 et 1% largement inférieur à la croissance démographique. Qu’en est-il de l’évolution du cours officiel du dinar corrélé aux réserves de change pour  la période de 2001 au 05 avril  2021 :   – 2001 : 77,26 dinars un dollar et  69,20 dinars un euro – 2018 : 116,62 dinars un dollar et 137,69 dinars un euro :  – 2019 : 119,36 dinars un dollar et 133,71 dinars un euro– 2020 : 128,31 dinars un dollar et 161,85 dinars un euro.  

Selon la BA entre le 05  et le 07 avril   2021  la cotation est de   133,3558 dinars un dollar et 156,9731 dinars un euro,  une petite appréciation non  pas dus aux indicateurs économiques en dégradation, mais sous la pression des évènements. C’est une  décision administrative, de peur de ne pouvoir contrôler le processus inflationniste, avec comme incidences  une baisse  de la fiscalité tant hydrocarbures que la  fiscalité ordinaire. Comment peut - on apprécier les deux monnaies à la fois alors que la cotation entre l’euro et le dollar évolue au niveau des  bourses mondiales   de façon, inversement proportionnelle, le  05 avril étant  de 1,1811 contre 1,2100 en janvier 2021 montrant que les propos du ministre des finances d’appréciation du dinar avec une économie en berne , où pour le seul secteur BTPH, la perte d’emplois est évalué à pus de 150.000 ,  ne répond pas  à une logique économique mais à une décision politique.  Cette dévaluation qui ne dit pas son nom permet d’augmenter artificiellement la fiscalité hydrocarbures (reconversion des exportation hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu’en euros convertis en dinar dévalué), cette dernière accentuant l’inflation des produits importés (équipements), matières premières, biens finaux, montant accentué par la taxe à la douane s’appliquant à la valeur dinar, étant supportée en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l’entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité. En cas de baisse drastique des réserves de change à 10/12 milliards de dollars, qui tiennent la cotation du dinar algérien à plus de 70%, la Banque d’Algérie sera contrainte de dévaluer le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle qui fluctue en fonction du taux d’inflation d’environ 300 dinars un euro minimum, surtout en cas d’ouverture des frontières. Cette dépréciation  du dinar par rapport au dollar et à l’euro accélère la méfiance du citoyen vis-à-vis du dinar , en plus du manque de liquidités,  amplifiant la sphère informelle où selon la banque d’Algérie entre 2019/2020,  la masse monétaire circulant en dehors du circuit bancaire, a atteint 6140,7 milliards de dinars (près de 47,23 milliards de dollars au cours de 130 dinars un dollar ) à la fin de l’année 2020 soit   une hausse de 12,93% par rapport à 2019.

 Le président Abdelmadjid Tebboune, lors de sa rencontre  avec la presse le 04 avril 2021 a indiqué que le chiffre oscillerait entre 6.000 et 10.000 milliards de DA (soit au cours de 130 dinars un dollar  entre 46,15 et 76,92 milliards de dollars, soulignant qu’existent des données contradictoires, écart énorme étant dû à un système d’information non fiable, et que les mesures adoptées pour drainer une partie de cet argent, via la finance islamique, ont permis de drainer seulement 100 milliards de dinars soit à peine 1% si l’on prend le montant  de 10.000 milliards de dollarsCette sphère s’étendra est encouragé durant la période du Ramadgan , faute de solutions crédibles  et de vision  stratégique, le ministre du commerce ayant encouragé les commerçants ambulants sans registre de commerce alors que les commerçants légaux  paient les impôts  ( voir étude sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul pour l‘institut français des relations internationales IFRI  Paris décembre 2013, les enjeux géostratégiques de la sphère informelle au Maghreb)  Le processus inflationniste interne où la majorité des produits importés, excepté ceux subventionnés, connaissent depuis décembre 2020 une augmentation variant entre 30/50%, voire 100% pour certains produits comme les pièces détachées de voitures  en contradiction avec l’indice officiel de l’ONS non réactualisé depuis 2011, le besoin étant historiquement daté. Le dérapage du dinar contribue ainsi  à la baisse des salaires ramenés en devises. Ainsi un salaire net de 50 000 dinars équivaut au cours actuel à 310 euros et le SMIG de 20 000 dinars à 125 euros, montant qu’il fut réduire de 50% si l’on prend le cours du marché parallèle

Le taux officiel d’inflation selon les données officielles  cumulée  a dépassé les 82% entre 2000/2020 et en redressant  les taux de 20% nous avons  une détérioration du pouvoir d’achat durant cette période  de 100%  Se pose la question de la décroissance du PIB par tête d’habitant , alors que la population dépasse 44 millions en 2020,  avec une population active de plus de  12 millions , nous assistons à  une décroissance du  PIB  qui est passé  de 180 milliards de dollars à prix courants en 2018, 171 en 2019 et    à  environ  160 milliards de dollars fin 2020 et  cette  concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité rentière où fait nouveau, une partie de la classe moyenne commence à disparaître graduellement et à rejoindre la classe pauvre. L’action louable au profit des zones d’ombre serait un épiphénomène face à la détérioration du pouvoir d’achat de la majorité de la société civile informelle silencieuse, la plus nombreuse, atomisée, non encadrée qui risque de basculer dans l’extrémisme, face à des discours de responsables déconnectés de la réalité, des partis politiques traditionnels et une société civile officielle souvent vivant de la rente, inefficience comme intermédiation sociale et politique, ce qui pose un problème de sécurité nationale : attention avec cette dévaluation accélérée du dinar au scénario vénézuélien et libanais où le signe précurseur est la mise en circulation d’un billet de 2 000 dinars.  Les tensions sociales, à court terme tant qu’il y a la rente, sont atténuées artificiellement grâce aux recettes des hydrocarbures qui permettent des subventions et transferts sociaux  représentant 23,7% du budget général de l'Etat et 9,4% du PIB pour l’exercice 2021,  mais mal gérés et mal ciblés, qui ne profitent pas toujours aux plus démunis  et par la crise du logement qui renforce la solidarité familiale.  

2.-Qu’en est-il des perspectives de la relance économique  en 2021/2022? L’effet d’anticipation, d’une dévaluation rampante du dinar, via la baisse de la rente des hydrocarbures, risque d’avoir un effet désastreux sur toutes les sphères économiques et sociales, avec comme incidences  l’extension, de la sphère informelle et sur le taux d’intérêt des banques qui devraient le relever de plusieurs points,  si elles veulent éviter la faillite, freinant à terme le taux d’investissement à valeur ajoutée.  Pour atténuer les tensions sociales, il faudra pour plusieurs années un taux de croissance reposant sur une nouvelle politique socio-économique, entre 8/9%  afin d’insérer 350.000/400.000 emplois additionnels par  an qui s’ajoute aux taux de chômage actuel.  L’appréciation du dinar  ou sa dépréciation   sera fonction  du taux de croissance réel,    des indicateurs macro financiers et économiques,  de la stabilité juridique, institutionnelle  et politique, les élections législatives étant prévues en juin 2021, Tout investisseur étant attentif à la stabilité politique  et à  visibilité dans le temps des décisions économiques,    durant tout le premier semestre 2021,  avec des résultats pas avant fin juin 2021, les investisseurs potentiels attendent la politique du nouveau gouvernement expliquant dans bon nombre de secteurs des accords d’intention qui n’engagent pas juridiquement  le signataire,  et non des contrats définitifs, pouvant être rompus selon conjoncture . Restent pour 2021   deux  solutions, l’endettement extérieur, ou  la dépense publique via la rente des hydrocarbures devant distinguer la partie dinars avec une dette publique via la planche à billets  qui risque d’exploser et la partie devise influant sur le niveau des réserves de change.

Avec l’épidémie du coronavirus et les restrictions d’importation sans ciblage, selon les organisations patronales, plus de 70% d’entreprises sont en difficultés, fonctionnant  à moins de 50% de leurs capacités. Quant aux projets comme le fer de Gara Djebilet  et du phosphate de Tebessa hautement capitalistique, montant de l’investissement dépassant 15 milliards de dollars pour uniquement ces deux projets,  selon l’ex ministre de l’industrie (source APS décembre 2020) qui n’en sont actuellement  qu’aux intentions , comme rappelé précédemment, un mémorandum n’étant  pas un contrat définitif.  Le seuil de rentabilité, sous réserve de trouver un partenaire  de renom, ces deux filières étant contrôlées au niveau du marché mondial par  quelques firmes    demandent du temps. Si  les projets sont lancés en 2022  au moins 5/7 ans, soit  2027/2029, donc ne devant pas attendre des entrées de devises avant cette date, alors que le monde économique aura profondément changé,  et pour  les projets PMI/PME   leur seuil de rentabilité se fera dans deux à trois ans.  Le dernier rapport de janvier 2021 de la CNUCED , conséquence de la crise mondiale, montrant une baisse substantielle des IDE    notamment vers le Maghreb et l’Afrique. Quant au start tup, prestataires de services, ils ont besoin d’un  marché et  d’un environnement concurrentiel,  leur efficacité serait nulle à terme sans la dynamisation du tissu productif , l’élévation du niveau de qualification,   et une efficacité des institutions  nous retrouvant dans le même scénario des nombreuses faillites des projets de l’ANSEJ.  Il s’agira impérativement  de  maîtriser de la dépense publique, des coûts et la lutte contre les surfacturation et la corruption. Transparency International dans son rapport de janvier 2021 pour 2020 ,l’Algérie a été classée  104ème place sur 180 pays avec une note de 36 sur 100. Selon cette institution, internationale, une note inférieure à 3 signifie l’existence d’un  haut niveau de corruption, entre 3 et 4 un niveau de corruption élevé, et que des affaires saines à même d’induire un développement durable ne peuvent avoir lieu, cette corruption favorisant surtout les activités spéculatives. Comment ne pas rappeler que l’Algérie a engrangé plus de 1000 milliards de dollars en devises entre 2000/2019, avec une importation, de biens et services toujours en devises  de plus de 935 milliards de dollars pour un  taux de croissance dérisoire de 2/3% en moyenne alors qu’il aurait du  être  entre 9/10% et  une sortie de devises de 20 milliards de dollars en 2020 pour une croissance négative selon le FMI de 6%. Mais soyons réaliste, entre 2021/ 2025, comme pour les années passées,  98% des recettes en devises avec les dérivées dépendront toujours    des hydrocarbures,  nécessitant, une nouvelle politique énergétique axée sur la l’efficacité  et la transition énergétique devant fusionner le Ministère de l’Energie et celui de la transition énergétique pour plus de cohérence.

Il s’agit  d’entrevoir un nouveau management de Sonatrach  dont la production en volume physique est en baisse, Sonatrach ayant signé des mémorandums qui ne sont pas  des contrats définitifs, ayant attiré que peu d’investisseurs potentiels sur le terrain devant revoir l’actuelle loi des hydrocarbures.   Selon  l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), publiés dans son rapport mensuel le 12 mars 2021, la production algérienne de pétrole a atteint 878.000 barils en février 2021 contre 874.000 barils par jours en janvier, contre plus de 1,5 /1,2millions de barils entre 2007/2010. En fonction   des dernières décisions de l’OPEP+ et ses alliés d’augmenter  d’augmenter son niveau actuel de production de 350.000 barils par jour, en mai et juin, puis de 450.000 b/j en juillet, avec une part fixée à l’Algérie de 11.000bjj en mai et 14.000 barils/j en juin, à un cours moyen de 60 dollars le baril ( la moyenne  en 2021 devant fluctuer entre 60/65 dollars  le cours  du 07 avril  12h GMT étant de  63,30 dollars le Brent  et 59,82 dollars le Wit, pouvant descendre en dessous de 60 dollars en cas  de non retour à la  croissance de l’économie mondiale)  nous aurons une recette additionnelle fluctuant entre 660.000  et 840.000 dollars, un montant  faible, l’Algérie profitant peu de la hausse récente des prix. Mais ne jamais oublier  que 33%%  des recettes de Sonatrach proviennent du gaz naturel dont le cours est passé  de plus de 10 dollars le MBTU en 2009/2013 à moins de 2,70 dinars le MBT  entre 2018/ avril 2021 (bourse-07 avril 2021, 2,640 dollars le MBTU) . 

En conclusion, l’Algérie, pays à très fortes potentialités est un  acteur stratégique  de la stabilité de  la région euro-méditerranéenne et africaine (A.Mebtoul AfricapresseParis 03 avril 2021) . Bien  que selon le FMI, le PLF2021 , fonctionne sur la  base d’un cours  supérieur à 100 dollars,  l’Algérie possède des marges de manœuvre   où  selon le rapport du FMI de mars 2021 , la dette publique globale  s’établit  à  51,4% du PIB en 2020 contre 45,6% en 2019 avec une dette publique intérieure de 50,8% en 2020 contre 45% en 2019 et    une dette extérieure  faible de 0,6%  du PIB  contrairement à ses voisins du Maghreb. Pour être un acteur actif, l’Algérie a besoin de profondes réformes de  son système politique et socio-économique, tenant compte de l’innovation destructrice, en ce monde turbulent et instable, marquée par la transition énergétique et numérique. ( voir A.Mebtoul, revue internationale  Euro Money Londres, intervention au Caire 1999, les réformes en Algérie  et le jeu des acteurs internes et externes reproduit dans l’ouvrage réformes et démocratie Casbah Editions 2005 520 pages ) . Un discours de vérité, sans dénigrement s’impose  si l’on veut redresser l’économie algérienne qui a d’importantes potentialités, pas en 2021 mais entre 2024/2025, si les projets sont mis en œuvre, en 2021 et  bien maturés devant s’inscrire dans la logique des valeurs internationales. Cela implique   de s’éloigner des  pratiques rentières du passé où les réformes doivent être menées  par  des réformateurs qui ont besoin d’une base sociale active  et  qui trouveront des résistances des conservateurs des tenants de la rente.. Cela n’est pas une question d’âge mais de mentalités et de convictions  pouvant trouver un jeune formaté à l’ancienne culture rentière soviétique. En bref il   faut que le gouvernement dise la vérité au président de la république, car    face à la crise mondiale et une économie rentière depuis de longues décennies, les réformes déplaçant des segments de pouvoir assis sur la rente, avec de vives  tensions budgétaires et sociales entre 2021/2022 , les possibilités de redressement, sous condition d’une nouvelle gouvernance ne se feront pas avant 2024/2025.

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