Dans le dernier mouvement des walis, décidé par le président de la république, on pouvait lire à la fin du communiqué que le secrétaire général du ministère de l'intérieur, Abdelkader Ouali, a été admis à la retraite, à l'âge de 59 ans, "remercié" pour tous les services qu'il a rendus au pays au cours de sa carrière.
Une mise à la retraite aussi surprenante qu'injustifiée, car ce grand commis de l’État a travaillé durant sa carrière avec dévouement et abnégation.
Commençant au bas de l'échelle, il a été tour à tour chef de cabinet (Bejaia), chef de daira (Saida et Koléa), Conseiller d'études et de synthèses à la présidence de la république, wali de Tlemcen, d'Alger, de Sétif, de Tizi Ouzou, de Batna et enfin secrétaire général du ministère de l'intérieur.
Ne trainant aucune casserole, quoi qu'en dise les mauvaises langues, irréprochable, ce haut fonctionnaire a été la véritable cheville ouvrière du ministère de l'intérieur ces dernières années. Il a assuré avec beaucoup de compétence et de savoir-faire les différentes élections, la mise en place du passeport biométrique, du code communal, les accords de sécurité avec des pays voisins et européens etc...
Il est monté au créneau pour défendre publiquement son administration contre les accusations de fraude. Il a défendu bec et ongles la neutralité de cette même administration malgré les interférences extérieures. Il a résisté tant bien que mal aux injonctions et aux oukases.
Aujourd'hui, les copains et les coquins sont devenus ministres, d'autres ont été casés comme sénateurs, certains autres se préparent à devenir ambassadeurs alors que bien d'autres sont... admis à la retraite. Comme ça, manu militari, sans reconnaissance, sans considération et sans remerciement.On met fin aux carrières des commis de l’État par un communiqué sibyllin, un sorte de verdict qui tombe comme un couperet. Le fait du prince. Un véritable gâchis.
"Primum non nocere" (d’abord ne pas nuire) doit être le leitmotiv de l’État algérien afin qu'il n'ait plus cette capacité de nuisance envers les hauts cadres de l’État qu'ils soient marginalisés ou en service. Ce même État qui se doit d'avoir un esprit de finesse et une aptitude au respect envers ces hauts fonctionnaires qui se doivent d’être traités avec des égards particuliers. C'est même très souvent cela le fondement de l'éthique et de la morale.