Certains centres d’examen du baccalauréat à travers le pays ont connu aujourd’hui des incidents plus au moins graves. A Alger, au lycée Okba-Ibn-Nafaâ, et celui du Caroubier et dans un centre d’examen à Bab Ezzouar, certaines sources évoquent une triche «massive». Ce «recours» aurait été aussi observé dans d’autres wilayas où les élèves avaient du mal à répondre aux questions des épreuves. Le pic a été atteint à Oran où des candidats au BAC ont même menacé dan un premier temps de boycotter les épreuves du troisième jour.
En cause, des questions qui portaient sur une partie du programme scolaire qui n’est pas concernée par ces épreuves suivant les assurances données par la tutelle aux élèves.
Résumons-nous : le département de Baba Ahmed a reconduit le même mode opératoire de son «illustre» prédécesseur qui consiste à décréter les programmes enseignés durant un troisième trimestre hors course pour les examens.
Mais dans leur «infinie» intelligence nos responsables ont oublié d’élaborer leurs questions selon cette «sacro-sainte» règle du seuil (El Attaba) des programmes concernés par les examens.
«El Attaba», un produit algérien…
Cette pratique anti pédagogique et sans pareille dans le monde a été insidieusement institutionnalisée au point de devenir non pas une exception mais une règle.
Benbouzid l’avait inventé lors du séisme qui avait frappé Alger et Boumerdes pour permettre aux élèves qui n’ont pu finir les programmes dans ces deux willayas de ne pas être examinés sur des cours qu’ils n’avaient reçus. La formule magique a été reconduite à chaque fois qu’il y a une catastrophe naturelle même mineure où quant les enseignants observent une grève. Les élèves des classes de la terminale ont progressivement pris goût à ce «cadeau» inespéré du ministère de l’éducation qui leur permet de préparer un BAC… light. Pour le département de l’éducation, cette formule présente cet avantage de booster artificiellement le taux de réussite au BAC, qu’on s’amuse même a annoncer par anticipation !
Et tant pis si les bacheliers s’avèrent incapables de suivre des études universitaires…
Un 3ème trimestre inutile !
Cette recette miraculeuse qui fait bondir les taux de réussite au bac à plus de 50% depuis une dizaine d’années, semble donc convenir aux responsables de ce secteur. Ceci d’autant plus que les résultats n’échappent pas aux interprétations politiques et politiciennes en louant ainsi les «vertus» de la réforme de l’éducation.
A vrai dire, la suppression «légale» des programmes du 3ème trimestre du BAC dévitalise un peu plus cet examen qui a perdu toute sa signification. Il va de soi que la démocratisation du «copiage» rend les chiffres ronflons du ministère tout simplement trompeurs. Tant qu’à faire, pourquoi ne pas supprimer tout bonnement ce BAC en se contentant de la moyenne générale des trois trimestres. Comme cela au moins, on ferait l’économie du papier, des indemnités de correction accordées aux enseignants et des formidables moyens logistiques et humains déployés pour la tenue de cet examen le même jour sur tout le territoire national.