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UGTA : Un congrès à haut risque

03-01-2015 19:07  Rafik Benasseur

Le début de l’année 2015 s’annonce décidément très agité pour l’union générale des travailleurs algériens (UGTA) ; où ce qui en reste. Le 12ème congrès de cette ex organisation des masses est prévu pour demain dimanche ; mais il n’est pas sûr qu’il se tienne.

Et pour cause, l’instance exécutive nationale (CEN) a subi une véritable implosion puisque une aile emmenée par Ali Merabet manifeste ouvertement sa rébellion contre la direction nationale incarnée par Sidi Said. A la veille de ce rendez-vous organique décisif, les oreilles sont braquées vers la chambre administrative de Sidi Mhamed qui devra rendre la décision en référé introduite par Ali Merabet pour invalider le congrès.

C’est une situation inédite dans l’histoire de l’UGTA dont la direction nationale évolue de manière illégale depuis 2013 ; date de l’expiration de son mandat qu’elle détient du 11ème congrès de 2008.

C’est pourquoi, Ali Merabet, qui a lancé samedi avec ses soutiens la coordination nationale provisoire de la commission exécutive nationale, veut à tout prix obtenir l’annulation du congrès par la justice pour retirer la confiance à l’équipe de Sidi Said.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, des sources proches des frondeurs soutiennent que la justice a tranché en leur faveur. Mais il était impossible de confirmer l’information.

De son côté Sidi Said est resté injoignable mais ses ouailles seraient rassurées que le congrès va se tenir, quoi qu’il arrive, comme prévu à l’hôtel l’Aurassi.

La bataille d’El Aurassi

Ses adversaires ne l’entendent pas de cette oreille. Merabet et ses compagnons menacent de faire irruption à la salle des congrès pour forcer Sidi Said à l’annuler.

C’est dire que c’est un congrès à très haut risque auquel on aura droit demain à El Aurassi.

Un peu comme la fameuse réunion du comité central du FLN qui a vu Amar Saadani bombardé secrétaire général du parti.

Sauf que pour l’UGTA, l’organisation est pratiquement divisée en deux et l’actuelle direction ne jouit d’aucune légitimité tant son mandat est terminé depuis deux années.

C’est justement l’argument réglementaire mis en avant par les frondeurs pour contester à l’équipe de Sidi Said le pouvoir d’organiser un congrès destiné entre autres à reconduire, comme au bon vieux temps, l’actuel SG pour un autre bail.

Pour rappel, Sidi Said trône à la tête de l’UGTA depuis l’été 1996 suite à l’assassinat de feu Abdelhak Benhamouda. Rompu aux intrigues du sérail, il a réussi à mettre en échec toutes les tentatives de le renverser notamment celles récurrentes menées par son bras droit Salah Djenouhat et tout récemment Mohamed Badaoui qui a créé une sorte d’«UGTA parallèle». Il reste à savoir s’il réussira demain à déjouer la fronde que lui a tendue Ali Merabet et ses amis. Réponse demain.



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