Les démarches politiques visant à élargir la troïka au pouvoir en Tunisie à la suite du retrait de plusieurs formations politiques des concertations sur la formation du gouvernement de Ali Larayedh ont connu un nouvel échec. Les représentants du mouvement Ennahda, des partis le Congrès et Ettakattol membres de la troika au pouvoir, ont tenu jeudi une réunion pour examiner d'autres alternatives après l'échec des négociations autour de l'élargissement de la troïka, ont indiqué des sources partisanes bien informées.
Le dernier délai pour la présentation du nouveau gouvernement au président tunisien, M. Moncef Marzouki, a été fixé à samedi prochain. Le président de la République a le droit de charger une autre personnalité indépendante pour la formation du gouvernement en cas de non respect du délai légal, rappelle-t-on. M. Ali Larayedh, chargé de la formation du nouveau gouvernement, a évoqué les différends qui ont marqué les concertations à la suite du retrait des représentants de plusieurs partis politiques des négociations.
Trois partis se retirent des négociations
Le mouvement Wafa s'est retiré des négociations et a refusé d'adhérer au nouveau gouvernement, protestant l'absence d'un programme gouvernemental et la poursuite des discussions autour du seul point portant sur l'attribution des portefeuilles ministériels, a indiqué le porte parole du mouvement, M. Slim Boukhdhir.
Le parti de la Coalition démocratique a également quitté la table des négociations du fait que le mouvement Ennahda ait refusé de renoncer aux ministères de la Justice et de l'Intérieur, sachant qu'il s'était engagé auparavant à céder les ministères régaliens au profit de personnalités indépendantes. Le groupe parlementaire Liberté et dignité a pour sa part annoncé son retrait du nouveau gouvernement en raison de l'acharnement de la coalition au pouvoir à vouloir garder certains portefeuilles ministériels et imposer des quotas, sans prendre en compte ses nouveaux partenaires.
Des partis politiques de l'opposition avaient exprimé leur rejet ferme à faire partie du gouvernement de Ali Larayedh, prévoyant un échec de ce dernier à faire sortir la pays de la crise multiforme du fait qu'il réitérera la politique des quotas partisans.
Selon une source officielle, l'annonce de la formation du nouveau gouvernement a été retardée par les négociations autour de l'attribution des portefeuilles ministériels de souveraineté et la question de dissolution des ligues de protection de la révolution à l'origine, selon l'opposition, des actes de violence contre intellectuels, journalistes, partis d'opposition et société civile.
En vertu de la loi sur l'organisation des pouvoirs publics, le président de la République charge, après consultations, le candidat du parti qui dispose de la majorité parlementaire de former un nouveau gouvernement et le chef du gouvernement aura quinze jours à partir de la date de sa nomination pour former son équipe avant de la soumettre au président de la République et devant obtenir la confiance de l'Assemblée nationale constituante. (Agences)