Algérie 1

Icon Collap
...

Tunisie : Des mausolées brûlent encore

25-01-2013 09:02  Abbès Zineb

Après le mausolée de Sidi Bou Saïd presque détruit par un incendie, trois mausolées ont été incendiés entre le 23 et le 24 janvier à Hammam Sousse, Douz, et Al –Hamma près de Gabès. Ce n’est que la suite d’une vague de violences qui touche le patrimoine culturel du pays.

Le jour de la fête du Mouled (fête qui commémore la naissance du prophète Mahomet) n’a pas été de tout repos en Tunisie. Dès le matin, la polémique enfle à Sidi Bou Saïd à la suite de l’annonce de la visite du leader d’Ennahdha dans le mausolée, incendié il y a dix jours.

Au sud de la Tunisie, les habitants de Douz découvrent avec amertume qu’un de leur mausolée vient d’être aussi incendié. Le monument datant de plus de trois siècles et la tombe de son saint Sidi Ahmed El Gouth ont été brûlés. Et dans l’après-midi, un autre mausolée, celui de Sidi Salem à El-Hamma a aussi été victime d’une attaque.

"C’est un grand choc pour nous car ce mausolée est symbolique et nous y sommes très attachés. Al Gouth veut dire "le sauveur" témoigne Ali Nasr, un habitant de Douz qui s’est rendu sur les lieux.

Le mausolée se trouve au centre du cimetière de Douz, il n’était pas gardé la nuit de l’attaque selon Nizar Ben Abdenour, un autre témoin présent sur les lieux.

L’incident est arrivé entre 4h et 5h du matin et les habitants attendent encore les résultats de l’enquête policière sur ce qui a pu causer l’incendie.

La veille, c’est le mausolée de Sidi Ouerfelli a Akouda près de Hammam Sousse qui a été détruit. Des restes de ce qui pourraient être des cocktails Molotov ont été découverts sur les lieux d’après la radio Jawahara fm.

Mokless Jemal , le gouverneur de Sousse a condamné les agressions et a promis une enquête. Au nord du pays, à Sidi Bou Saïd, les habitants attendent avec colère le cheikh Ghannouchi.

La semaine passée, le maire de la ville s’en était pris directement à lui et avait menacé de porter plainte contre lui. A 14H journalistes et curieux attendent encore de pied ferme le leader d’Ennahdha qui annule finalement sa visite. Il avait été accueilli par des "Dégage" lorsqu’il s’était rendu sur place le lendemain de l’incendie.

e saccage des mausolées semble être devenu un feuilleton quotidien pour les Tunisiens. Il y a encore six jours des individus ont tenté d’incendier le mausolée de Sidi Salem à Hammam Sousse. L’imam de la mosquée, Lotfi Mathlouthi est intervenu à temps pour contrer les deux malfaiteurs.

Même scénario à Menzel Bouzelfa dans le Cap Bon où les gardiens du mausolée Sidi Abdelkader El Jilani ont déclaré que des individus les avaient menacés verbalement et physiquement. Le fléau semble s’amplifier face à une population qui reste impuissante.

dit Ali Nasr. Une mémoire"assassinée", les mots de l’intellectuel Abdelwahab Medebb dans un article du magazine Leaders daté du 21 janvier rejoignent les mots d’Ali.

Le penseur voit dans ces évènements, un «mal wahhabite» entraîné par des radicaux en Tunisie selon lui:"Nous savons que ces destructions qui nous blessent sont un symptôme. Symptôme qui nous révèle, au-delà de la maladie wahhabite, des gens déréglés dépouillés du sentiment d’appartenance à la mémoire de nos lieux (…)".



Voir tous les articles de la catégorie "International"