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Tunisie : A qui profite le crime ?

18-03-2015 19:25  Rafik Benasseur

Le monde entier a été choqué ce mercredi par l’odieuse attaque terroriste contre le musée du Bardo, en plein centre de Tunis,  qui a fait 19 personnes, dont 17 touristes étrangers.

C’est sans doute l’attentat le plus sanglant jamais commis en Tunisie même en plein désordre politique après la chute de l’ancien régime en 2011. C’est un sale coup contre la Tunisie, sa transition démocratique réussie et son (re) décollage économique.

Au-delà du bilan humain horrible, cette tuerie commise en plein centre de la capitale envoie un très mauvais signal aux touristes et aux investisseurs potentiels qui souhaiteraient aider la Tunisie dans son effort de redressement de son économie.

Ce forfait a été l’œuvre de deux terroristes qui ont été abattus par les forces de sécurité. Qui sont6ils ? Qui les a envoyés ? Quel est l’objectif d’un tel attentat sanglant ? Il soulève moult questions tant la Tunisie ne s’attendait certainement pas à un degré de violence alors même qu’elle vient d’élire démocratiquement un président et installé un nouveau gouvernement consensuel.

Il est difficile «d’expliquer», si tant est qu’on puisse expliquer les mobiles d’un attentat terroriste.

Le fait est que la Tunisie est la seule oasis démocratique d’un «printemps arabe» qui a viré en hiver islamiste par-ci et en un retour des casquettes par-là.

Un modèle démocratique poignardé

De ce point de vue là, on ne peut pas s’empêcher de penser que cet attentat cible prioritairement le modèle de transition démocratique tunisien qui s’est imposé comme le contre exemple des révoltes arabes.

Ceci d’autant plus que la Tunisie n’est pas connu pour être le terrain d’opérations du monstre Daesh qui fait des ravages en Syrie, en Irak et d’après la propagande médiatique en Libye.

A qui profite donc ce crime contre la démocratie d’abord et la stabilité ? La question coule de source.

Commettre un attentat d’une telle sauvagerie au cœur de la capitale est destiné à installer la terreur. A signifier que la Tunisie est loin d’être un modèle réussi comme le font savoir ses responsables.

En ciblant spécialement des étrangers (17 touristes) dont des polonais, des italiens, des allemands et des espagnols, les auteurs et leurs commanditaires veulent casser cette image d’un pays serein et stable où il fait bon d’aller passer ses vacances.

C’est un coup de poignard dans le dos d’un pays qui croyait être sorti d’une longue et pénible épreuve de transfert de pouvoir. Il faut croire qu’il y a des milieux internes et externes qui ne trouvent pas leur compte dans une Tunisie libre et démocratique.



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