Outre les secteurs de l’agriculture et du tourisme où l’Algérie recèle d’importantes potentialités que je développerai par ailleurs, trois actions sont nécessaires pour densifier le tissu économique : énergies renouvelables, pétrochimie et une vision stratégique.
1. La première action, est le développement des énergies renouvelables, le photovoltaïque combinant le thermique et ce grâce à l’action du ministère de la défense nationale, qui a montré ses capacités notamment pour la mécanique, et la direction générale de la sûreté nationale DGSN, en étroite relations avec le Ministère de l’Energie. L'on pourrait commencer comme expérience test avant de la généraliser à toutes les régions miliaires, au niveau du Sud, notamment de la troisième région miliaire (Béchar), quatrième (Ouargla) et sixième région (Tamanrasset), le renouvelable aura des incidences notables pour les populations locales. L'action de la défense n’est pas propre à l’Algérie, comme le montre l’expérience réussie au début par la Corée du Sud, les grands complexes militaro-
2.-La deuxième action, est de valoriser les ressources des hydrocarbures à l’aval qui procurera plus de valeur ajoutée notamment dans la pétrochimie en étant conscient du retard pris par rapport à nos concurrents, que quelques grandes firmes contrôlent le marché mondial d’où des partenariats gagnant/gagnant bien ciblés. Cela a été une erreur stratégique dans l’organisation gouvernementale d’avoir inclus la pétrochimie au niveau du Ministère de l’Industrie. Sonatrach seule possède un savoir faire et les relations internationales tout en étant concerné en premier chef par la problématique du bas prix de cession du gaz à aux unités nationales et internationales. Je proposiez, pour plus de cohérence, d’efficacité, et d’économies, le rattachement de la pétrochimie à Sonatrach. Le Ministère de l’industrie est déjà confronté à de nombreux problèmes avec des assainissements répétés d’entreprises publiques qui se retrouvent quelques années à la case de départ malgré des discours populistes euphoriques. Car , ce n’est pas une question d’organisations ou de codes d’investissement, à portée limitée sans vison stratégique ( mentalité bureaucratique): l’Algérie est passée entre 1965/2016 des grandes sociétés nationales - puis réorganisées, puis les fonds de participation, puis les holdings, puis les sociétés de participation de l’Etat (SGP), et récemment aux groupes industriels avec plusieurs codes d’investissement et l’économie algérienne repose toujours sur la rente des hydrocarbures.
3.-La troisième action, une vision stratégique, devant aller vers une planification stratégique composée des meilleurs compétences, les actuelles institutions disparates, budgétivores, n’ayant pas l’autorité morale et décisionnelle et se télécopiant devant être regroupées sous l’égide du président de la république ou du premier ministre . Comme je l’annonçais dans plusieurs contributions entre 1990/1991( voir google.com), en ces moments de difficultés financières, où il ne faudra plus rêver d’un cours de 80/100 dollars , le monde s’orientant vers d’importantes mutations géostratégiques économiques et énergétiques reposant sur un Mix énergétique, l’Algérie sera confrontée à d’inévitables tensions budgétaires, avec le risque d’implosion des caisses de retraite horizon 2020, d’où l’importance d’un dialogue productif avec tous les partenaires sociaux. Pourtant, l’Algérie a les potentialités pour surmonter les difficultés, sous condition d’une vision stratégique s’adaptant aux nouvelles mutations locales et mondiales, d’une cohérence et visibilité dans la politique socio-économique. Je préconise un grand ministère de l’économie incluant l’économie numérique, laissant les postes et télécommunications à sa vocation initiale, segment collant avec la nouvelle révolution industrielle qui s’annonce, couplé avec un grand ministère de l’éducation nationale. Car, la bonne gouvernance et l’économie de la connaissance sont les pivots essentiels du développement des Nations au XXIème siècle. Il s’agira de mobiliser toutes les forces politiques, sociales et économique par un langage de vérité, de libérer la société et l’économie, permettant le développement de toutes les énergies créatrices et lutter concrètement contre le fléau néfaste et suicidaire pour le pays de la bureaucratie et de la corruption..Car existent deux scenarios horizon 2019/2020: soit accélérer les réformes structurelles et devenir un pays émergent, ou rester en statut quo qui , ne le souhaitons pas , ce qui conduira l’Algérie droit au FMI horizon 2020 avec le risque d’une déstabilisation interne et régionale.