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Torture : Amnesty exhorte le Maroc à "mettre fin à l'impunité quasi-totale"

13-05-2014 12:02  La Rédaction

Amnesty International a exhorté mardi les autorités marocaines à "mettre fin à l'impunité quasi-totale" des auteurs d'actes de torture, rappelant notamment les engagements internationaux du royaume, lors du lancement d'une campagne mondiale focalisée sur cinq pays dont le Maroc.

Cette nouvelle campagne sur deux ans de l'ONG basée à Londres vise à faire cesser la torture et se concentre sur cinq pays dans lesquels elle estime que cette pratique a le plus d'impact: Mexique, Philippines, Maroc/Sahara occidental, Nigeria et Ouzbékistan.

S'agissant du Maroc, la torture et les mauvais traitements "sont expressément interdits" dans le droit national "mais restent une réalité dans la pratique", ont indiqué des responsables d'AI lors d'une conférence de presse à Rabat, déplorant que leurs auteurs jouissent "d'une impunité quasi-totale".

D'après l'ONG, lauréate du Nobel de la Paix en 1977 en grande partie pour sa lutte contre la torture, les "défaillances du système judiciaire" sont principalement responsables de ce "climat d'impunité".

Elle a ainsi cité "l'absence d'avocats pendant les interrogatoires de police" ou encore les "+aveux+ obtenus sous la torture et qui sont toujours une pièce maîtresse dans les condamnations".

"Les autorités doivent veiller à ce que tous les cas (présumés) fassent l'objet dans les plus brefs délais d'enquêtes impartiales et indépendantes", a notamment recommandé Amnesty, selon qui "les projets actuels de refonte de l'appareil judiciaire constituent une occasion sans précédent de faire bouger les choses".

Mentionnant par ailleurs la Constitution de 2011, adoptée dans le contexte du Printemps arabe et qui pénalise explicitement la pratique de la torture, le directeur d'AI-Maroc, Salah Abdellaoui, a évoqué "une bonne opportunité pour le royaume d'aller de l'avant".

"On ne peut plus parler de torture systématique, mais il y a encore des cas", a déclaré à l'AFP M. Abdellaoui. Il a également fait valoir les engagements internationaux du royaume, adhérent de la Convention internationale contre la torture.

"Pour nous, il faut joindre les paroles aux actes", a-t-il clamé. Sollicitées par l'AFP, les autorités marocaines n'ont pour l'heure pas commenté.

Au terme d'une mission au Maroc et au Sahara occidental, fin 2012, le rapporteur spécial de l'ONU, Juan Mendez, avait de son côté estimé que les "actes de torture" n'y avaient pas disparu, tout en notant que la situation s'était "généralement améliorée".(Afp)



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