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Tensions géostratégiques et énergétiques en Ukraine : quelles perspectives pour la coopération Algérie/Europe ?

13-03-2022 15:32  Pr Abderrahmane Mebtoul

Avec l’impact de la crise du coronavirus  et récemment avec la  crise  ukrainienne , plus jamais le monde ne sera comme avant préfigurant  d’importantes mutations dans les  relations internationales, comme en témoigne, le paradoxe sous la pression de la conjoncture,  les émissaires américains envoyés au Venezuela, premier réservoir de pétrole brut au monde, 266 milliards de barils (certes un pétrole lourd)  et l’accélération des négociations avec l’Iran deuxième réservoir mondial  de gaz 35.000 milliards de mètres cubes gazeux après la Russie. Cette poussée de hausse des prix ne concerne pas seulement les hydrocarbures mais l’ensemble des matière premières  La Russie  avec une population de 144 millions d’habitants  et un  PIB de 1 473 Md USD en 2020, la 11ème économie mondiale, contribue à plus de 12 % de la production mondiale de platinium,  40 % de palladium »,  le troisième producteur mondial d'aluminium, selon le World Bureau of Metal Statistics,pour les produits alimentaires 30% des exportations mondiales proviennent de  l’Ukraine et la Russie.  Nous sommes à l’ère de la mondialisation avec l’interdépendance des économies.

Ainsi pour 2021, 40 à 50 % des importations européennes de gaz naturel, 20 à 25 % des importations européennes de pétrole et globalement la Russie, c’est environ 40 % des importations européennes de combustibles solides (le charbon principalement). Pour la Russie, les exportations énergétiques représentent la moitié des exportations de matières premières et la moitié des exportations énergétiques russes sont dirigées vers l’Union européenne, soit environ 125 milliards de dollars et 8,5 % du PIB russe  et les  exportations de pétrole vers l’Union européenne représentent plus de 100 milliards de dollars pour la Russie, soit environ 7 % du PIB. Sans une solution rapide, l’économie mondiale risque de connaître une récession pire que celle de l’impact du coronavirus avec une poussée inflationniste et du chômage au niveau  mondial (stagflation). Face à ces tensions l’Algérie  important acteur pour la sécurité de la  région  et acteur énergétique, est sollicitée pour couvrir le déficit énergétique , mais ayant  adopté une position de neutralité, ayant des relations avec les USA, l’Europe, la Russie et la Chine, prône le dialogue  et le respect du droit international. Dans ce cadre, analyse développée dans une longue interview que j’ai donnée à Beur/FM Paris  ( que vous pouvez écouter le 12/09/2022 de 17 à 18h)  quelles perspectives  des relations entre l’Algérie et l’Europe  son principal  partenaire  économique tant dans le domaine géostratégique qu’ énergétique ? 

1.-L’Algérie qui a toujours respecté ses engagements internationaux, la coopération Algérie/Europe dans sa  démarche d’évaluation réclamée ne vise nullement à remettre en cause l’Accord, d’association mais, bien au contraire, à l’utiliser pleinement dans le sens d’une interprétation positive de ses dispositions permettant un rééquilibrage des liens de coopération, l’objectif étant  de favoriser  un partenariat gagnant/gagnant, l’Europe ne devant plus considérer l’Algérie uniquement du point de vue d’un marché.  Du côté européen, on évoque des possibilités de discussions « constructives , des relations bilatérales prometteuses aussi bien dans le domaine de l’énergie que dans l’activité des entreprises et du commerce, avec un potentiel inexploré, même si grevé par des lourdeurs administratives et de décisions politiques persistantes. Pour l’Europe ,il n’est pas question  de la modification l’accord cadre, mais des recommandations qui permettraient de relancer la coopération entre l’Algérie et l’UE dans le but de mettre les relations économiques au centre de cette coopération, de donner à cet accord toute son importance et d’utiliser tout son énorme potentiel dans ses trois composantes: politique, économique et humaine.

L’Europe se félicite de l’assouplissement introduit récemment par les autorités algériennes de la règle 51/49, pour cent au moins pour les secteurs non-stratégiques qu’il s ‘agira de définir avec précisions, attendant toujours les décrets d’application de la loi des hydrocarbures et le nouveau code des investissements,  mais souhaite la création d’un cadre juridique stable et transparent, propice à l’investissement, ainsi que la réduction des subventions, la modernisation du secteur financier et le développement du potentiel des partenariats public-privé. Aussi malgré ces divergences conjoncturelles, il s’agit comme je l’ai souligné il y a quelques années lors d’une conférence, à l’invitation du parlement européen à Bruxelles, de dépassionner les relations.  C’est que l’Europe reste un partenaire clef pour l’Algérie comme en témoigne la structure du commerce extérieur de l’Algérie pour 2020. L’Europe reste un partenaire clef pour l’Algérie comme en témoigne la structure du commerce extérieur de l’Algérie pour 2020, en attendant un bilan complet des échanges pour 2021, avec 48.5% des importations et 56.8% des exportations pour 2020. Par rapport à 2019, les importations en provenance de l’UE ont enregistré une baisse de l’ordre de 17.7% passant de 18.6 Mrd à 14.8 Mrd USD. De même, les exportations de l’Algérie vers ces pays ont baissé de 34.1%, soit à 13.4 Mrd USD. A l’intérieur de l’UE, on peut relever que le principal client de l’Algérie est à nouveau (comme en 2018) l’Italie avec 14.5% des ventes à l’étranger, suivi de la France, première de cette catégorie en 2019 et désormais en seconde position avec 13.7%, suivie par l’Espagne avec 9.8%. En termes d’importations, la France occupe toujours le premier rang au sein de l’UE avec 10.6%, suivie par l’Italie et l’Espagne avec des taux de 7.1% et de 6.2% du total.

Les échanges dans le cadre de l’accord avec les pays de la l’Accord de la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE), ont enregistré une baisse de 9.6% en 2020 par rapport à l’année 2019, passant de 1.3 Mrd USD à 1.2 Mrd USD en rappelant que l’Algérie a ratifié fin 2019 l’accord ZLECAf, entré en vigueur en janvier 2021, prévoyant la suppression des droits de douane pour 90 % des lignes tarifaires sur 5 ans pour les pays les plus développés et sur 10 ans pour les pays les moins développés.  Dans le cadre de la Grande zone arabe de libre échange (GZALE), l’Algérie traite essentiellement avec 3 pays, à savoir la Tunisie, l’Egypte et le Maroc, qui représentent 80% des échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays arabes et africains, qui ne dépassent pas les 3 milliards USD (1,5 Mds USD d’exportations et 1,5 Mds USD d’importations). Les pays de l’Asie viennent en 2e position par zone géographique avec une part de 32.73% des importations de l’Algérie et de 28.7% des exportations vers ces pays avec une nette diminution passant de 9.2 Mrd à 6.8 Mrd USD. Parallèlement, les importations de l’Algérie en provenance de ces pays ont enregistré une diminution importante de 23.5%, passant de 14.7 Mrd USD à 11.3 Mrd USD. L’essentiel des échanges commerciaux avec cette région étant réalisé avec la Chine, où existe un important déséquilibre commercial en défaveur de l’Algérie entre 2010/2021, qui reste le premier fournisseur de l’Algérie, malgré une nette baisse des importations en 2020 (24.5%, soit de 7.6 Mrd USD à 5.8 Mrd USD), la Chine représentant 51.4% des importations et 17.1% des exportations, et l’Inde 6.5% des importations et 9.6% des exportations. 

Les échanges avec les pays d’Amérique (majoritairement USA, Brésil et Argentine) ont enregistré une baisse de 27.8% par rapport à 2019 (de 9.5 Mrd USD à 6.9 Mrd USD), les exportations étant passées de 3.9 à 1.5 Mrd USD (baisse de 60.4%), tandis que les importations ont baissé légèrement, de 5.6 Mrd USD à 5.3 Mrd USD (chute de 5.1%). La valeur des échanges avec l’Afrique a enregistré une baisse de 13% par rapport à 2019, soit une diminution de 456.3 Mio USD et les importations ont connu une baisse de de 16.2% (de 1.3 Mio à 1.1 Mio USD) et les exportations chutent également de 11.1% (de 2.2 Mio à 1.9 Mio USD), le volume très faible des exportations vers l’Afrique. L’UMA entre 2,4 et 2,9% est la  zone au niveau de la région MENA qui connait le moins d’intégration avec entre 2,4 et 2,9%( voir sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul et du docteur Camille Sari  le Maghreb face aux enjeux géostratégiques  Editions Harmattan Paris 2 volumes 1050 pages 2015/2016  ayant regroupé 36 experts des deux rives de la Méditerranée). L’enquête réalisée par la banque mondiale montre qu’en 2020  existent d’importantes disparités  d’intégration entre les  zones : Mercours entre 14,7 et 16,4%, Cedeao entre 8,7 et 11,5%, Comesa entre 5,7 et 5,9% et la  Cea entre 3,7 et 5,9%. Certes pour l’Afrique, avec plus d’un milliard de consommateurs et un PIB combiné d’environ 3 000 milliards de dollars américains, la nouvelle zone de libre-échange continentale crée le deuxième plus vaste marché mondial derrière le Partenariat régional  en Asie et dans le Pacifique, mais  reste  un long parcours, le commerce intra-africain  en 2020  représentant environ 15,2% selon la CNUECD

2.-Durant cette conjoncture particulière de la crise avec l’Ukraine,  l’Europe est dépendante  de plus de 26% pour le pétrole  et plus de 40% de la consommation de gaz  premier   ont fait flamber le prix du pétrole le 11 mars 2022 10H GMT , à 111,28  dollars pour le Brent et  pour le Wit 107,44  et le cours du gaz  a été  de  345 euros le mégawattheure mardi 8 mars, soit un record historique pour ce qui constitue la référence en la matière, le TTF Néerlandais. L’Algérie est actuellement courtisée, où la  coopération énergétique entre l’Algérie et l’union européenne est basée sur un protocole spécifique (voir nos contributions nationales et internationales sur la flambée du prix du pétrole et des denrées alimentaires www.google.com mars 2022). La première destination du gaz algérien reste le marché européen, essentiellement l'Italie (35%), l'Espagne (31%), la Turquie (8,4%) et la France (7,8%). Sans compter la part du GNL représentant  33% des exportations,  pour les canalisations nous avons le Transmed via l’Italie, la plus grande canalisation d'une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux via la Tunisie, avec en 2021  une exportation d’environ de 22 milliards de mètres cubes gazeux, existant une possibilité, au  maximum, il ne faut pas être utopique ayant assisté à un désinvestissement  dans le  secteur,  donc sous réserve de l’accroissement de la production interne  d’un supplément à court terme, au maximum de ¾ milliards de mètres cubes gazeux, de 10 à 11 à moyen terme, le Medgaz directement vers l'Espagne à partir de Beni Saf au départ d'une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux qui après extension depuis février 2022 la capacité ayant  été portée à 10 milliards de mètres cubes gazeux et le GME via le Maroc dont l'Algérie a décidé d'abandonner, le contrat s'étant achevé le 31 octobre 2022, d'une capacité de 13,5 de milliards de mètres cubes gazeux.

Mais, il faut être réaliste, Sonatrach est confrontée à plusieurs contraintes : des contrats de gaz fixes à moyen et long terme dont la révision des clauses demande du temps ; le désinvestissement dans le secteur rendant urgent la promulgation des décrets de la nouvelle loi des hydrocarbures pour attirer les investissements étrangers, tenant compte de la forte concurrence étrangère ; la forte consommation intérieure qui risque horizon 2025/2030 de dépasser les exportations actuelles, dossier lié à la politique des subventions sans ciblage, dossier sensible qui demande un système d'information en temps réel et la maîtrise de la sphère informelle qui contrôle selon les propos du président de la République entre 6000/10.000 milliards de dinars, soit entre 33 et 47% du PIB. Pour renforcer les liens énergétiques entre l’Algérie et l’Europe existent donc six axes directeurs  supposant un partenariat gagnant gagnant: premièrement  développer le partenariat  dans les énergies traditionnelles qui resteront encore pour longtemps dominant dans le bouquet énergétique entre 2022/2030 supposant une loi des hydrocarbures attractive pour attirer l’investissement ;  deuxièmement, relancer  le projet Galsi gelé d’une capacité  entre 8/10 milliards de mètres cubes gazeux Via l’Italie et alimentant  comme prévu la Corse ;  troisièmement, la possibilité d'exploiter le pétrole/gaz de schiste (A.Mebtoul- Direction du dossier pétrole et gaz de schistes « risques et opportunités » pour le gouvernement 2015, 8 volumes 980 pages assisté de 20 experts, où  un volume a été consacré aux nouvelles mutations énergétiques mondiales horizon 2030 dont les axes du futur mix énergétique).

Selon les statistiques internationales, l'Algérie possède le troisième réservoir mondial avec environ 20.000 milliards de mètres cubes gazeux. Mais étant un dossier complexe, cela nécessite comme l'a souligné le président de la République algérien   de lourds investissements et un dialogue social et des nouvelles techniques appropriées autres que telles que celles existantes de la fracturation hydraulique, afin de protéger l'environnement et ne pas polluer les nappes phréatiques dans le sud du pays, quatrièmement,, nous  avons le gazoduc Nigeria Europe via l'Algérie d'une capacité d'environ 33 milliards de mètres cubes gazeux, toujours en négociation mais dont la faisabilité ne peut se faire sans l'accord de l'Europe principal client évalué à environ 20 milliards de dollars en 2020, pour une durée de réalisation minimum de cinq années ; cinquièmement,  et c’est la solution la plus durable où avec le réchauffement climatique le monde devant accélérer la transition énergétique en améliorant la sobriété  et l'efficacité énergétique  les techniques modernes permettant d’économiser 30 à 40%  de la consommation et le développement des énergies renouvelables devant combiner le thermique et le photovoltaïque dont le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l'avenir. Pour l’Algérie , avec plus de 3000 heures d'ensoleillement par an, l'Algérie a tout ce qu'il faut pour développer l'utilisation de l'énergie solaire et à travers des systèmes de connexions peut  être un grand exportateur d'énergie solidaire vers l'Europe, sixièmement, selon les experts, horizon 2030/2040, est le développement de l'hydrogène  pour le transport et le stockage des énergies intermittentes et pourrait aussi permettre de produire directement de l'énergie tout en protégeant l'environnement, l'hydrogène en brûlant dans l'air n'émettant aucun polluant et ne produisant que de l'eau. 

4.- Un débat important le 09 mars 2022 de 20-22h  auquel le professeur A.Mebtoul a été invité  en présence de  plusieurs ministres, ambassadeurs, PDG de groupes et experts sur les différents acteurs de la sphère énergétique face à la crise  ukrainienne avec une  conférence débat animée par  l’ambassadeur de Arabie Saoudite à Paris,le docteur  Fahad M. Al Ruwaily dont ‘ai eu un long entretien. Lors du débat je suis intervenu pour insister sur le fait que l’Algérie est un acteur stratégique en matière sécuritaire et énergétique au sein de l’OPEP, pour la stabilisation de la région  et que la coopération Algérie/Europe ,dans sa  démarche d’évaluation réclamée  ne vise nullement à remettre en cause l’Accord, d’association mais, bien au contraire, à l’utiliser pleinement dans le sens d’une interprétation positive de ses dispositions permettant un rééquilibrage des liens de coopération, l’objectif étant  de favoriser un partenariat gagnant/gagnant, l’Europe ne devant plus considérer l’Algérie uniquement du point de vue d’un marché. Selon plusieurs rapports entre 2018/2021 de l’Union européenne saluant les efforts de l’Algérie en matière de sécurité et de défense où les tensions au niveau de la région influent par ricochet, sur l’Europe.

L’effort continu, de modernisation des équipements, ainsi que les nombreux effectifs de sécurité dont l’Algérie dispose, ont permis au pays de contrer de façon efficace les menaces terroristes. L’évolution de la crise libyenne, malienne et la situation complexe dans la région du Sahel ont amené l’Armée nationale populaire (ANP) à déployer des forces de sécurité supplémentaires aux frontières, supportant donc un lourd fardeau profitable à l’Europe . (voir nos interviews à l’American Herald Tribune  2016 ;2018,2020,  au quotidien financier français, AfricaPresse 2019/2021 et au site américain Maghreb Voices 2020/2021). Mais pour une stabilité durable au niveau de la région, des réformes de structures doivent avoir lieu en Algérie , avec pour finalité d’encourager l’investissement créateur de valeur ajoutée passant par la refonte du système socio-éducatif, le foncier, le système financier, (douanier, fiscal, domaine, banques) l’administration centrale/ locale , une nouvelle régulation sociale au profit des plus démunis, le tout harmonisé par une plus grande  cohérence de la politique socio-économique. Le cadre macro-économique relativement stabilisé en Algérie est éphémère sans de profondes réformes structurelles.

L’essence du blocage réside en Algérie au système bureaucratique que je qualifie de terrorisme bureaucratique. Dans ce cadre, il est à signaler que le   flux des IDE entrants a enregistré une baisse en 2020 pour s’établir à 1.1 Mrd USD soit une baisse de 19%. La raison selon la majorité des rapports internationaux est l’instabilité monétaire, la corruption, la bureaucratie, un secteur financier faible ,  mais le  problème principal  étant  du point de vue des investisseurs l’imprévisibilité à laquelle ils font face à cause des fréquents changements du cadre juridique. Aussi, l'Algérie doit lever les contraintes d’environnement devant favoriser l’épanouissement de l’entreprise, seule source de création de richesses, permanentes et son fondement la valorisation du savoir. Cela implique une gouvernance rénovée donc à la refonte de l’Etat dont les fonctions nouvelles tenant compte d’une économie ouverte ne peuvent être celles d’un Etat jacobin (centralisation bureaucratique), impliquant de grands pôles économiques régionaux pour une participation plus citoyenne. L’ouverture des frontières et la spécialisation accrue au niveau mondial s’imposent de nos jours, comme facteur d’adaptation à la nouvelle configuration géostratégique mondiale. En ce XXIème siècle ce ne sont pas les États qui investissent, jouant le rôle de régulateur, mais les opérateurs qui sont mus par la logique du profit. Tous les  accords qu’a signé l’Algérie pour une zone de libre échange avec  l’Europe, le  monde arabe, et l’ Afrique  ont pour fondement  à terme les baisses tarifaires qui sont un manque à gagner à court terme du fait du dégrèvement tarifaire, mais devant raisonner en termes d’avantages comparatifs dynamiques à moyen terme, le gain positif supposant de profondes réformes. Évitons  ces déclarations utopiques sans fondement d’une exportation de 6/7 milliards de dollars en 2022, car sur les 4 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures en 2021 , plus 2,5 sont des dérivés d’hydrocarbures.

La majorité des entreprises publiques  et privées  fonctionnent à plus de 85% avec des inputs importées en devises, devant  dresser la balance devise nette pour l’Algérie, les 1,5 milliards de dollars restant  devant soustraire  la part importée  en devises et des différentes exonérations fiscales .Invoquer la situation mono exportatrice de l’Algérie, ne tient pas la route, la majorité des pays de l’OPEP étant membres de l’OMC (97% du commerce mondial et 85% de la population mondiale). Pour bénéficier des effets positifs de tous les accords  de libre échange,  d’une éventuelle adhésion à l’OMC, sinon les effets pervers l’emporteront, devant  le ménage au sein de l’économie algérienne afin de dynamiser les sections hors rente.

En conclusion, les ’expériences historiques récentes   montre qu’un prix du pétrole au dessus de 100 dollars entraîne terme avec ce risque d’avoir à nouveau un prix en dessous de 50 dollars ,en 2023/2024 en cas de récession de l’économie mondiale, le prix  d’équilibre se situant entre 70/80 dollars. ( notre interview  Radio Algérie Internationale 08/03/2022). Par ailleurs des pays  peu diversifiés   dépendants  des hydrocarbures pour leur exportations, important massivement les denrées alimentaires des biens d’équipements  et matières premières, ce qu’ils  gagnent d’un côté   ils le perdent de l’autre  avec la  hausse  de ces prix. Dans la pratique des relations internationales n’existent pas de sentiments mais que des intérêts , en ce monde impitoyable, où toute Nation qui n’avance pas  recule forcément, n’existant pas de situation  statique,  les relations entre l’Algérie et ses différentes partenaires  doivent trouver  une solution garantissant les intérêts réciproques,  garantissant le développement et  la stabilité des deux rives de la Méditerranée et de l’Afrique, espace naturel de l’Algérie.  

ademmebtoul@gmail.com



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