Toute politique économique est forcément portée par des forces sociales, politiques et économiques, tout en n’oubliant pas les acteurs extérieurs, étant à l’ère de l’interdépendance mondiale des économies, la crise qui secoue actuellement l’Assemblée Nationale Populaire –APN- doit interpeller les plus hautes autorités du pays. La situation socio-économique actuelle exige une action vigoureuse de redressement national qui doit constituer la principale priorité au vu des tensions géostratégiques au niveau de la région et budgétaires inévitables entre 2018/2020/2025, d’autant plus que des scénarios préfigurent une grave crise mondiale horizon 2020/2022 ( voir notre contribution www.algerie1.com 02/10/2018 sur le conflit USA/Chine) avec des incidences sur le cours du pétrole, principale source de devises du pays. L’Algérie doit rassembler tous ses enfants dans leur diversité, respectant toutes les sensibilités, en évitant la division. Espérons que la sagesse l’emportera avec une solution rapide à cette crise institutionnelle afin de s’attaquer aux vénérables problèmes qui secouent le pays à savoir l’approfondissement des réformes afin d’éviter à l’Algérie un retour au FMI horizon 2022.
1.-Quel est le bilan financier fin 2018 ?
Du fait du manque de vision stratégique, les principales mesures, la règle des 49/51% instaurée en 2009, le passage du Remdoc au Credoc, les licences d’importation, n’ont pas permis de faire baisser sensiblement la facture d’importation de biens et services. L’amélioration du solde de la balance commerciale entre 2010/2018 est fonction essentiellement des recettes de Sonatrach à plus de 98%.
1.1-Entre janvier et fin août 2018, les exportations ont augmenté à 28,342 milliards de dollars (mds usd) contre 22,952 mds usd sur la même période de 2017, ce qui donnerait en fin d’année au même rythme environ 42 milliards de dollars fin 2018
1.2-. Pour les importations, elles ont connu une légère baisse totalisant 30,394 mds usd contre 31,142 mds usd à la même période de l'année écoulée, soit une diminution de 748 millions de dollars (-2,4%), et fin 2018 en tendance 45,6 milliards de dollars montant il faut ajouter les services d’environ 9/10 milliards de dollars/an et ¾ milliards de dollars de transferts légaux de capitaux soit 58/59 milliards de dollars de sorties de devises fin 2018.
1.3- Les hydrocarbures ont encore représenté l’essentiel des ventes algériennes à l’étranger (93% du montant global des exportations) en s’établissant à 26,33 mds usd contre 21,72 mds usd, soit une hausse de 4,61 mds usd (+21,23%), grâce à la hausse des cours de pétrole avec un prix moyen du Brent de plus de 71 dollars entre janvier et août 2018 contre une moyenne de 51 dollars à la même période de 2017.
1.4-Toujours marginales, les exportations hors hydrocarbures se sont établies à plus de deux (2) mds usd sur les huit premiers mois de 2018 (7,1% des exportations globales), même si elles ont augmenté de 63,13% par rapport à la même période de 2017. Les exportations hors hydrocarbures étaient composées des demi-produits avec près de 1,62 mds usd contre 879 millions usd (+83,85%), des biens alimentaires avec 250 millions usd contre 245 millions usd (+2,04%), des produits bruts avec 67 millions usd contre 43 millions usd (+55,81%), des biens d’équipements industriels avec 57 millions usd contre 52 millions usd (+9,62%) et des biens de consommation non alimentaires avec 23 millions usd contre 15 millions usd (+53,33%).
1.5- rappelons que la balance commerciale concernant les exportations et les importations de 2012 à 2017 a évolué ainsi : en 2012 les exportations ont été de -71,7 milliards de dollars dont 70,5 constituées d’hydrocarbures (H), en 2013 : 64,8 milliards de dollars dont 63,8 (H), en 2014 : 60,1 milliards de dollars dont 58,4 milliards de dollars (H), en 2015 : 34,5 milliards de dollars dont 33,1(H), en 2016 : 29,3 milliards de dollars dont 27,9 milliards de dollars (H), en 2017 , 32,9 milliards USD dont 31,6 provenant des hydrocarbures (H). Quant aux importations elles ont évolué ainsi : 51,5 milliards de dollars en 2012, 54,9 milliards de dollars en 2013, 59,6 milliards de dollars en 2014, 52,6 milliards de dollars en 2015, 49,7 milliards de dollars en 2016, 48,7 milliards de dollars en 2017et un déficit de la balance commerciale de 3,58 milliards de dollars au 1er semestre 2018
1.6-Dans ce cadre faute d’une véritable politique industrielle, il est utile de rappeler les données récentes qui accroit la facture d’importation et donc les sorites de devises de la facture d'importation des collections CKD destinées à l'industrie de montage des véhicules de tourisme s'est établie à plus de 1,83 milliard de dollars sur les huit premiers mois de 2018, contre 936,86 millions de dollars durant la même période de 2017,selon le Centre national des transmission et du système d'information des Douanes (Cntsid,cité par l’APS. Ce qui donne une hausse de 897 millions de dollars correspondant à une augmentation de 95,75% entre les deux périodes de comparaison. Quant aux importations des véhicules de Transport de Personnes et de Marchandises et de collections CKD de cette catégorie de véhicules, elle ont également connu une hausse en s'établissant à 386,2 millions de dollars sur les huit premiers mois de 2018 contre 323,65 millions de dollars à la même période de 2017, soit une hausse de 62,55 millions de dollars(+19,33%). Ainsi, la facture globale d'importation des collections CKD destinées à l'industrie de montage de ces deux types de véhicules et l'importation des véhicules de Transport de Personnes et de Marchandises (produits finis) s'est chiffrée à 2,22 milliards de dollars entre janvier et fin août 2018 contre 1,26 milliard de dollars à la même période de 2017, en hausse de 960 millions de dollars (+76%). Concernant les importations des parties et accessoires des véhicules automobiles (pièces détachées pour les automobiles finies...), elles ont baissé à 239,2 millions de dollars contre 271,9 millions de dollars, soit une baisse de près de 33 millions de dollars (-12,03%).
1.7-- Mais le document le plus pertinent n’est pas la balance commerciale mais la balance des paiements qui inclut pour les sorties de devises les services souvent oubliés pouvant facilement faire l’objet de surfacturation qui ont été de 10,8 milliards de dollars en 2012, 10,7 milliards de dollars en 2013,11,7 milliards de dollars en 2014, 10,9 milliards de dollars en 2015, 10,7 milliards de dollars en 2016, environ 9/10 milliards de dollars en 2017 , ce qui nous donne le solde de la balance des paiements, en 2012 : positif 12,05 milliards de dollars, en 2013 : positif 0,1 milliard de dollars, en 2014 : négatif(-) 5,8 milliards de dollars, en 2015 : négatif (-) 27,5 milliards de dollars, en 2016 : négatif (-) 26,3 milliard de dollars, en 2017 : négatif (-) à 23,3 milliards de dollars et un déficit de 7,93 milliards de dollars à la fin juin 2018. Il est rapport utile à titre de comparaison de rappeler les conclusions du récentes en date du 03 octobre 2018 de la banque mondiale dont les prévisions ne recoupent ceux de l’avant projet de loi de finances 2019. . Pour cette institution internationale l’économie algérienne devrait enregistrer une croissance de 2,5% en 2018, contre 1,6 % en 2017,.contre 3,5% anticipé dans l’édition précédente du rapport, publié en avril 2018. pour 2019 à 2,3% et à 1,8% taux inférieur à la croissance démographique supposant donc un accroissement du taux de chômage .Toujours selon la banque mondiale, le déficit budgétaire devrait représenter -6,9% du Pib en 2018 contre -9% en 2017, à -5,8% du Pib en 2019 et à -4,5% en 2020 et le Le solde de la balance courante, devrait aussi reculer à -8,5% du Pib en 2018 contre -12,8% en 2017 et se situer à -7,2% du Pib en 2019 et à -5,9% en 2020. Toutefois ce ne sont que des prévisions, la banque mondiale en soulignant l’urgence de profondes réformes structurelles car l’éventuel ralentissement de la reprise mondiale horizon 2020 et les incertitudes entourant les investissements et la consommation dans le secteur pétrolier pourraient impacter la demande et avoir un impact négatif sur l’économie algérienne soumise à la volatilité du cours des hydrocarbures.
2.-Les principaux enseignements de l’avant projet de loi de finances 2019 ?
Faute d’un organe de planification stratégique les observateurs tant nationaux qu’étrangers sont attentifs à la li de finances qui n’est pourtant qu’un document comptable retraçant les dépenses et les recettes annuelles de l’Etat
2.1.-L’avant projet de loi e finances 2019 est établi sur la base d’un baril de pétrole brut à 50 dollars US et un taux de change de 118 dinars algériens pour un dollars US, contre 115 pour 2018
2.2.-Cet avant projet prévoit un taux de croissance de l’économie nationale de 2.6% pour l’année 2019 (3.4% en 2020 et 3.2% en 2021) et un taux d’inflation de 4.5% (3.9% en 2020 et 3.5% en 2021).
2.3.- Les recettes budgétaires s’établiraient en 2019 à 6.507,9 milliards de dinars, en hausse de +0,2% par rapport aux recettes prévues en clôture de 2018. Quant aux dépenses, elles se situeraient à 8.502,2 milliards de dinars, en baisse de 1,5% par rapport à l’exercice en cours, ce qui induirait un déficit budgétaire de 9,2% par rapport au PIB.
2.4.- Les dépenses de fonctionnement devraient augmenter de 7,5% à 4.954.5 milliards de dinars et les dépenses d’équipement se contracter fortement (-6.1% pour les autorisations de programmes qui baisseront à 2.601,7 milliards de dinars et -12.2% pour les crédits de paiements qui se situeraient à 3.547,7 milliards de dinars contre 4.043,3 milliards pour l’exercice en cours). Les dépenses d’équipement baissent sensiblement (-6.1% pour les autorisations de programmes qui baisseront à 2.601,7 milliards de dinars et -12.2% pour les crédits de paiements qui se situeraient à 3.547,7 milliards de dinars contre 4.043,3 milliards pour l’exercice 2018. Les crédits de paiement destinés à l’investissement (1.486,3 milliards de dinars) devraient se concentrer à hauteur de 71% dans trois secteurs : le soutien à l’habitat, l’agriculture et l’hydraulique ainsi que les infrastructures économiques et administratives.
2.5.- Les exportations des hydrocarbures, devraient s’établir à 33.2 milliards de dollars US, soit une diminution de 1% par rapports à la clôture de l’année 2018, à 34,5 en 2020 et 35,2 milliards de dollars 2021 Quant aux importations des marchandises, elles devraient s’établir à 44 milliards de dollars (en légère hausse par rapport aux prévisions de la LF 2018) mais 42,9 et 41,8 en 2020 et 2021. Le déficit commercial de 10,4 milliards de dollars est prévu pour 2019, 8,2 milliards en 2020 et 6,4 milliards en 2021
2.6.-.Mais le document de référence n’est pas la balance commerciale mais la balance des paiements qui inclut les sorties de devises des services ( 9/10 milliards de dollars/an) plus les transfert légaux de capitaux dont les entreprises régies par la règle des 49/51% fluctuant entre 3/5 milliards de dollars /an ce qui donnerait des sorties de devises fluctuant annuellement entre 55/60 milliards de dollars. Ainsi les soldes de la balance des paiements s’établiraient à -17.2 milliards de dollars en 2019, -14,2 milliards en 2020 et -14 milliards en 2021. A cela s’ajoute les transferts sociaux budgétisés pour 2019 qui s’élèveront à 1772,5 milliards de dinars, représentant 8,2% du PIB.
2.7.- Dans l’avant projet de loi de finances 2019, les transferts sociaux budgétisés pour 2019 s’élèveront à 1772,5 milliards de dinars, représentant 8,2% du PIB et d’environ 21% de la totalité du budget de l’Etat en hausse de 12,5 milliards (+0,7%) par rapport à 2018. Le taux des transferts sociaux avait atteint 22,8% du budget général de l'Etat sur la période 2000-2004, puis 24,5% sur la période 2005-2009, puis 25% du budget de l'Etat en 2010-2015 et 23% entre 2016 et 2017. Les crédits budgétisés pour les transferts sociaux couvriront notamment plus de 445 mds DA destinés au soutien aux familles, tandis que près de 290 mds DA sont destinés aux retraites et auxquels s’ajoutera une dotation d’appui de 500 mds DA à la Caisse Nationale des Retraites (CNR).
2.8-Il s’ensuit que le déficit du trésor sera d’environ 18 milliards de dollars selon l’avant projet de loi de finances 2019. Il faudrait un cours d’environ de 90/100 dollars le baril pour ne pas puiser dans les réserves de change en n’oubliant pas que 33% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz dont le cours fluctue entre 2,8 et 2,9 dollars le MBU en baisse d’environ 40% en référence à 2010.
3.-Tensions au niveau de la balance des paiements, baisse drastique des réserves de change et dérapage du dinar
Les principaux indicateurs analysés précédemment ont un impact sur l’évolution du niveau des réserves de change et la cotation officielle du dinar, existant un écart d’environ 50% avec la cotation sur le marché parallèle.
3.1-Les réserves de change ont évolué ainsi : 2012 :190,6 milliards de dollars, 2013 :194,0 milliard de dollars, 2014 :178,9 milliards de dollars, 2015 :144,1 milliards de dollars, 2016 : 114,1 milliards de dollars, 2017 : 97,3 milliards de dollars. Selon la banque d’Algérie, bilan du premier semestre 2018, par rapport à fin décembre 2017, les réserves de change se sont contractées de 8,72 milliards de dollars en passant de 97,33 milliards à fin décembre 2017 à 88,61 milliards à fin juin 2018, «soit légèrement plus que le déficit du solde global de la balance des paiements, et ce, en raison notamment de l’effet de valorisation négative de près de 790 millions de dollars, lié à l’appréciation du dollar vis-à-vis de l’euro entre janvier et juin 2018, ce qui donnerait fin 2018, selon la même tendance un montant de 79,89 milliards de dollars. L’avant projet de loi de finances 2019 est plus inquiétant puisque comme incidence, l’encours des réserves de change sera impacté et se contracterait à 62, milliards de dollars en 2019, 47.8 en 2020 et à 33.8 milliards de dollars en 2021, le FMI prévoyant 12 milliards de dollars courant 2022.
3.2-Cela influe sur le taux de change corrélé aux réserves de change via les recettes d’hydrocarbures à plus de 70%. 1970 : 4,94 dinars un dollar 2001-69,20 dinars un eur0-77,26 dinars un dollar, 2002-75,35 dinars un euro-69,20 dinars un dollar -2003-87,46 dinars un euro-77,36 dinars un dollar-2004-89,64 dinars un euro-72,06 dinars un dollar-2005-91,32 dinars un euro-73,36 dinars un dollar-2006-91,24 dinars un euro-72,64 dinars un dollar-2007-95,00 dinars un euro-69,36 dinars un dollar-2008-94,85 dinars un-euro-64,58 dinars un dollar-2009-101,29 dinars un euro-72,64 dinars un dollar-2010-103,49 dinars un euro-74,31 dinars un dollar- 2011-102,21 dinars un euro-72,85 dinars un dollar-2012-102,16 dinars un euro-77,55 dinars un dollar- 2013-105,43 dinars un euro- 79,38 dinars un dollar-2014-106,70 dinars un euro-80,06 dinars un dollar- 2015-108,60 dinars un-euro- 99,50 dinars un dollar-2016-116,57 dinars un euro-109,43 dinars un dollar, 2017 – 110,96 dinars un dollar et 125,32 dinars un euro et la cotation entre le 05 octobre et 09 octobre 2018 118,63 dinars un dollar et 136,41 dinars un euro .Ce dérapage du dinar (la banque d’Algérie parle de glissement) permet de gonfler la fiscalité hydrocarbures libellées en dollars et la fiscalité ordinaire libellée en euros, les taxes au port s’appliquant à un dinar déprécié, voilant l’importance réelle du déficit budgétaire, réalisant pour la partie qui s’adresse aux biens de consommations une épargne forcée .
3..- Urgence d’une vision stratégique
Trois paramètres stratégiques déterminent l’avenir de l’économie algérienne : le cours du pétrole, l’évolution des réserves de change et la pression démographique (plus de 50 millions d’habitants en 2030) , devant créer minimum 300.000/400.000 postes de travail nouveaux par an nécessitant un taux de croissance annuel sur plusieurs années de 8/9% en termes réel. Selon le FMI dans son rapport de juillet 2018, en 2022, les réserves de change permettront moins de 5 mois d’importation et en 2023 estimées à 12 milliards de dollars avec moins de 3 mois d’importation. A ce niveau, le réserves de change tenant la cotation du dinar algérien à plus de 70%, la banque d’Algérie sera contrainte de dévaluer le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle qui fluctuera en fonction du taux d’inflation entre 300/400 dinars un euro. Mais beaucoup plus si le taux d’inflation dépasse les 20/30%. En cas d’hyperinflation de plus de 100%, nous nous retrouverons dans le scénario vénézuélien du fait d’une masse monétaire excédentaire en circulation ne correspondant pas au niveau de production locale. . Il s’ensuit que la croissance devrait ralentir très fortement dès 2020 en provoquant une augmentation du taux de chômage. Elle se traduira aussi par la persistance des déficits budgétaires et surtout des déficits externes qui vont éliminer progressivement toutes les marges de manœuvre dont dispose l’Algérie. Pour le FMI et la majorité des experts internationaux, les slogans politiques sont insensibles aux lois économiques applicables dans tous les pays et l’Algérie ne fait pas exception. Le recours à la planche à billets pour financer le déficit budgétaire aura un impact négatif à terme, qui selon la banque d’Algérie, les montants prêtés au Trésor seraient de l’ordre de 5723,1 milliards de dinars à fin mars 2018 (plus de 40 milliards de dollars). Certes, la poussée inflationniste n’est pas encore perceptible en 2018 , ais le sondes de chocs ne se font sentir qu’après deux à trois années comme au Venezuéla. Selon le FMI Aussi, des mesures conjoncturelles sans vision stratégique, ce mode de financement aura aussi atteint ses limites à partir de 2020 avec des taux d’inflation élevés et de chômage record risquant de dépasser 2020/2022 les 15% avec plus de 25/30% pour le jeunes. Les mêmes projections sont reprises récemment par la note de conjoncture du trésor français qui influe sur la note de la Coface ainsi que plusieurs instituions internationales. Cependant, l’économie algérienne l’Algérie possède des potentialités mais a besoin d’une vision claire, d’une cohérence dans sa politique socio-économique qui lui fait cruellement défaut , les plus grands planificateurs en management stratégique, étant les multinationales, étant de la responsabilité des seuls algériens, et donc de leurs gouvernants qui doivent cesser leurs discours euphorique, cat la situation est grave, (personne ne peut faire des réformes à notre place). L’Algérie étant confrontée à des défis importants, posés de la baisse des prix du pétrole il y a quatre ans, les choix économiques risquent également de compliquer la gestion macroéconomique, nuire à la croissance et aggraver les risques pour la stabilité politique et financière à terme.
En résumé, l’Algérie souffre actuellement d’une crise de gouvernance et non d'une crise financière. Mais cette crise de gouvernance risque de se transformer dans trois années en crise financière, économique et politique avec l’épuisement des réserves de change. L'Algérie, pays à fortes potentialités acteur déterminant de la stabilité de la région, a besoin d'une stratégie d'adaptation, étant une question de sécurité nationale, face aux nouvelles mutations mondiales et énergétiques avec l'avènement de la quatrième révolution économique qui se fondera essentiellement sur l'économie de la connaissance à travers le digital et l'intelligence artificielle. D'où l'urgence d'adopter rapidement une stratégie de passage d'une économie de rente, passant par de profondes réformes structurelles, Pour relever les défis futurs, se projeter sur l’avenir, loin de tout populisme dévastateur, un une nouvelle gouvernance, un langage de vérité et la moralité des gouvernants s’imposent. Il y va de la sécurité nationale. Avec grande rigueur budgétaire, une meilleure gouvernance, un changement de cap de la politique économique actuelle, avec un baril entre 60/70 dollars, l’Algérie peut sens sortir, possédant des atouts avec un endettement extérieur faible. Mais attention, en cas de non changement de la politique socio-économique, donc de gouvernance, le scénario dramatique du FMI 2022 est plausible sauf miracle d’un cours du pétrole à plus de 100 dollars. Le défi de l’Algérie 2018/2020/2030 est de réussir les réformes qui seront douloureuses à court terme mais porteuses d’espoir à moyen et long terme pour les générations présentes et futures. L’Algérie possède toutes les potentialités pour réussir supposant une autre démarche où le Politique, l’Économique, le Social, le Culturel sont dialectiquement liés. Ou rester en statut quo en retardant les réformes structurelles ce qui conduira inéluctablement à la à la régression économique et sociale , la cessation de paiement horizon 2022 avec les risques de tensions sociales et la déstabilisation de la région méditerranéenne et africaine avec des interférences étrangère, du fait que l’Algérie est un enjeu géostratégique, ce qu’aucun patriote algérienne souhaite. Aussi, l’Algérie a besoin d’une nouvelle stratégie, loin des slogans creux populistes, s’adaptant au nouveau monde , de la CONFIANCE pour sécuriser son avenir, de s’éloigner des aléas de la mentalité rentière, de réhabiliter le travail et l’intelligence , de rassembler tous ses enfants et toutes les forces politiques, économiques et sociales, évitant la division sur des sujets secondaires . Il y va de la sécurité nationale. Le devenir de l’Algérie doit l’emporter sur les intérêts personnels et partisans étroits. . [email protected]
Références
-Interview Pr Abderrahmane Mebtoul à Radio Algérie Internationale – 04 octobre 2018 « contenu de l’avant projet de loi de finances 2019 et rapport de la mondiale en date du 02 octobre 2018
-Ouvrage collectif pluridisciplinaire( juristes, sociologues- économistes-politologues) sous la direction du professeur Abderrahmane MEBTOUL « réformes et démocratie en Algérie « Casbah Edition (2 volumes 500 pages 2005) - Contributions du Pr Abderrahmane Mebtoul parues Paris France dans le quotidien économique français les Echos.fr (2013/2014) sur l’économie algérienne face aux mutations mondiales
-Interview Pr Abderrahmane Mebtoul l’American Herald tribune 11 aout 2018 « Dr. Abderrahmane Mebtoul: “Algeria Still Faces Significant Challenges » - pour lire l’original en, anglais ( 15 pages) site -https://ahtribune.com/interview/2424-abderrahmane-mebtoul.html –
-Interviews à l’American Herald Tribune 28 décembre 2016 (58 pages) et au quotidien financier français la Tribune.fr mars 2017 « toute déstabilisation de l’Algérie aurait un impact sur l’espace méditerranéen et africain »-
-Contribution Londres/Bruxelles Site Mena Forum « Algeria, in an unfinished transition period Challenges of 2018, 2020 & 2030 Algeria: Reform » by Dr A. Mebtoul | Aug 5, 2018
-Institut Français des Relations Internationales – IFRI- « La coopération Europe/Maghreb face aux enjeux géostratégiques 55 pages 04 avril 2011 » et du même auteur « la problématique de la sphère informelle au Maghreb (IFRI 28 pages 03 décembre 2013).
- L’Afrique, le Maghreb face aux enjeux des flux migratoires » site Afrik Press Paris France deux parties 24/27 juin 2018 et pour une nouvelles stratégie de développement de l’Algérie (trois parties) 8/9/10 août 2018