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Télés privées : L’Etat formalise… l’informel

06-04-2013 17:27  Rafik Benasseur

Une dépêche de l’APS reprenant un communiqué du ministère de la communication nous informe aujourd’hui que les chaînes de télévision Ech-Chourouk, E-Nahar et El Djazairia ont été autorisées, «à leur demande», à ouvrir «provisoirement» des représentations à Alger.

Cette autorisation, «administrative» est-il précisé, est valable jusqu'au 31 décembre 2013».

Les téléspectateurs algériens vont tomber des nues en apprenant cette «fausse» nouvelle. Pour cause, ces trois chaînes au statut pour le moins hybride, travaillent le plus normalement du monde depuis plus d’une année, sans qu’elles ne soient inquiétées. L’ex ministre de la communication Nacer Mehal a même osé déclarer qu’elles émettaient de manière illégale dés lors qu’elles n’ont aucune existence juridique. Un constat juste puisque le paysage audiovisuel algérien n’est pas encore libre.

En les autorisant via cet artifice juridique qu’est le décret exécutif du 28 juillet 2004, les pouvoirs publics veulent–ils signifier que les privés algériens peuvent ouvrir autant de chaînes télévision qu’ils veulent ? Difficile de croire que les choses sont à ce point simples.

Le fait est que ces trois chaînes, à l’exception peut-être d’El Djazairia qui propose une relative liberté de ton, les lignes éditoriales des deux premières ressemblent à s’y méprendre à la légendaire ENTV.

 La ligne rouge

Il est ainsi impossible d’entendre ou voir une critique ne serait-ce que minime du chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika dans n’importe quel programme des deux télés. Çà doit être la ligne rouge à ne pas franchir en contrepartie de cette fameuse autorisation d’émettre.

C’est dire que ces autorisations annoncées publiquement posent à la fois un problème juridique et éthique.

Comme est-ce possible de donner un feu vert à une chaîne de télé comme si elle était étrangère tout en sachant qu’elle est de capitaux algériens ?

Ensuite pourquoi le ministère de la communication annonce ces autorisations maintenant, soit à une année de la présidentielle ? Certains observateurs y voient un souci d’éviter l’épisode de Khalifa TV en 2003-2004 qui s’était transformée en canal anti Bouteflika et au service du candidat Ali Benflis.

 



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