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Tamazight : Le RND plus «réac» que le FLN !

28-06-2014 21:11  Rafik Benasseur

Parfois les surprises, surtout en politique, bousculent les idées reçues. On a coutume de cataloguer le Front de libération national (FLN) dans la rubrique des nationalo-conservateurs.

Il est peut être opportun aujourd’hui de revoir ces classifications pas toujours objectives. Le meilleur exemple ou plutôt la meilleure preuve vient de nous être fournie par le parti de Saadani qui a étonné partisans et adversaires.

En effet, dans ses propositions sur la révision de la Constitution, le FLN qui, à lui seul, détient presque la majorité dans toutes les Assemblées élues, suggère que Tamazight soit élevée au rang de langue nationale et officielle au même titre que l’arabe.

L’on ne se rend pas compte, mais il s’agit bien d’une immense évolution dans le discours politique du vieux front. Mieux encore, il met en évidence le sens aigu des responsabilités de la direction de ce parti quant à l’importance cruciale d’une réparation de cette injustice qui frappe cette langue algérienne ciment de l’unité nationale, toute démagogie mise de côté.

Au FLN on parle… Tamazight

Assurément le FLN a frappé un grand coup. Il a fait preuve d’un courage politique qui honore ses responsables qui ont réalisé assurément un pas de géant vers Tamazight.

Il faut dire que le FLN reste le seul parti qui dispose d’une base militante pérenne en Kabylie depuis la glorieuse Révolution. Au plus fort de la mobilisation du FFS et du RCD, traditionnellement bien ancrés dans la région, le FLN a su garder ses troupes.

En Kabylie, dans cette wilaya III où la Révolution a écrit ses plus belles pages d’héroïsme, le sigle FLN sonne toujours bien aux oreilles quoi qu’il arrive.

La proposition de ce parti de donner le statut qu’elle mérite à Tamazight est donc une sorte de renvoi d’ascenseur à une région restée fidèle à "El Jabha" même si cela ne se traduit pas trop électoralement.

En revanche, le RND de Bensalah et de Ouyahia qui se présente comme un parti moderniste, donne de lui une image plutôt réactionnaire.

Saadani contre Ouyahia et Sellal

En faisant l’impasse sur l’officialisation de Tamazight aujourd’hui, Abdelkader Bensalah a confirmé que ce "Rendou" est un parti de l’Administration qui n’a aucune assise populaire ni projet politique.

Juste un bébé politique conçu pour prendre la place du FLN mais qui a mal grandi. Revenu à sa "taille" initiale après avoir bénéficié des fraudes massives, ce parti peuplé de bureaucrates et de tous ceux qui ont tiré profit de leurs positions dans les arcanes de l’État, semble faire fi des défis de l’Algérie.

Il n’a pas saisi l’enjeu politique voire sécuritaire pour l’Algérie d’en finir avec ce déni identitaire à travers l’officialisation de Tamazight.

Bensalah s’est contenté aujourd’hui de seriner ce que tous les petits partis ont proposé à savoir un régime "semi-présidentiel et la désignation du Premier ministre de la majorité parlementaire".

Ce n’est pas une révolution que de reprendre cette revendication qui est dans l’air du temps… Mais Bensalah a dû être à l’aise face à Ahmed Ouyahia qui est lui-même -un comble pour un kabyle !- hostile à l’officialisation de Tamazight au même titre que Abdelmalek Sellal pour qui cette question "n’est pas une priorité" (sic).

De ce point de vue, ces "kabyles de service", ont reçu une belle leçon de la part de… Amar Saadani.



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