L’hémicycle Zighoud Youcef a connu aujourd’hui une scène qui restera sans doute gravé dans le marbre du parlement algérien. Un sit-in in situ ? Oui, ce n’est pas une blague, Karim Tabou, député en rupture de ban avec le FFS et fondateur de l’Union démocratique et sociale (UDS) a organisé une action de protestation dans l’enceinte même de l’Assemblée nationale.

Brandissant une pancarte sur laquelle est écrit : «Nous revendiquons notre droit constitutionnel pour la tenue du congrès constitutif de l’Union démocratique et sociale», Karim Tabou a protesté à sa manière devant le ministre de l’intérieur, Tayeb Belaiz assis juste en face de lui.

Karim Tabou dont le parti tarde à être agréé sans qu’aucune explication ne lui soit donnée, a eu pour la circonstance le soutien de deux anciens collègues du FFS, Khaled Tazagharth et Habib Bouzeghdid.

Un sit-in in situ…

Le ministre Tayeb Belaiz qui est resté de marbre face à cette scène cocasse, a fini par promettre en quittant la plénière qu’il allait prendre en considération le problème soulevé par Karim Tabou.

«C’est une position démocratique (…) « J’ai lu, j’ai compris et je vais prendre en considération cette préoccupation ».

Rien ne dit cependant que le calvaire de Karim Tabou va finir puisque son parti est pris en otage par l’administration de l’intérieur depuis une année alors que son dossier est censé être complet.

Certaines sources estiment que ce refus déguisé d’agréer l’UDS de Karim Tabou et des autres dissidents du FFS, est motivé par la demande du directoire de ce parti au Premier ministre de le bloquer.

Le parti d’Ait Ahmed aurait peur de connaître une saignée de ses militants qui iraient rejoindre le parti de Tabou dont le discours radical cadre bien avec les idées de la base.

Vraie ou fausse, cette piste semble crédible tant l’intérieur n’a pas motivé le non agrément de ce parti alors qu’il a été autorisé à tenir son congrès constitutif.