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Syrie: Vers une conférence internationale pour trouver une «solution politique» à la guerre

13-05-2013 14:01  Abbès Zineb

Plus de 80.000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début des violences il y a trois ans, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Près de la moitié de ces morts sont des civils. Ce conflit dévastateur a également fait, selon l'ONU, 4,2 millions de déplacés et 1,4 million de réfugiés.

 Quelles solutions sont envisagées pour régler le conflit?

Sous la pression de ce lourd bilan humain et de la probable utilisation d'armes chimiques, Russes et Américains se sont rapprochés, et ont proposé mardi dernier d’organiser une conférence internationale réunissant régime et opposition pour trouver une «solution politique» à la guerre. Cette conférence, qui pourrait se tenir fin mai à Genève, relancerait le processus dit «de Genève» conclu le 30 juin 2012 entre les grandes puissances. Il prévoit un arrêt des combats et la formation d'un cabinet de transition aux pleins pouvoirs avant de futures élections démocratiques, mais sans trancher clairement sur le rôle de Bachar al-Assad. Il n'a jamais été suivi d'effet.

La Coalition de l'opposition syrienne discutera le 23 mai à Istanbul pendant trois jours de cette proposition. Cependant, les experts sont sceptiques, estimant que les positions de Washington et de Moscou sont trop divergentes, notamment quant au sort du président Bachar al-Assad, protégé de la Russie. Le président américain Barack Obama reçoit également le Premier ministre britannique David Cameron ce lundi, et les tractations diplomatiques pour mettre fin à l'effusion de ce sang en Syrie sont inscrites à l’ordre du jour.

 Y a-t-il des risques de contagion aux autres Etats de la région?

Oui, et c’est même déjà le cas, comme l’a à nouveau montré samedi le double attentat qui a fait 46 morts à Reyhanli, localité turque située à huit kilomètres d'un important poste-frontière avec la Syrie. Neuf personnes ont été interpellées dimanche en Turquie, et Ankara a attribué la responsabilité de l’attentat au gouvernement de Damas. Le vice-Premier ministre turc Besir Atalay a affirmé que ces neuf personnes appartenaient à «une organisation terroriste en contact avec les services de renseignement syriens». Cependant, Damas a démenti toute implication, et a rejeté les accusations turques.

 Y a-t-il d’autres Etats de la zone touchés?

Oui, le conflit syrien déborde aussi sur les autres frontières. Ainsi, plusieurs Casques bleus de la Fnuod (Force des Nations unies chargée d'observer le désengagement), chargés depuis 1974 de faire respecter le cessez-le-feu sur le plateau du Golan, région du sud-ouest de la Syrie occupée en grande partie par Israël, ont été capturés par des rebelles syriens ces derniers mois. Dimanche, quatre Casques bleus philippins ont été relâchés. Ils avaient été capturés alors qu'ils patrouillaient dans la zone-tampon entre Israël et la Syrie, près de la localité de Al-Jamlah.

Par ailleurs, des raids ont été menés par l'Etat hébreu dimanche 5 mai contre «trois positions des forces armées de la République arabe syrienne au nord-est de Jamraya, à Mayssaloun et à l'aéroport de plaisance d'al-Dimas», faisant craindre un conflit régional.

Et, déjà, à la fin de l’année dernière, des violences avaient touché le Liban, où la classe politique est divisée entre partisans et adversaires du pouvoir syrien, ancienne puissance de tutelle. Un attentat à la voiture piégée avait fait huit morts en octobre à Beyrouth, et Damas avait été mise en cause, l'explosion s'est produite près d'un bureau du parti chrétien, hostile au gouvernement de Bachar Al-Assad, et ayant tué le chef des renseignements des Forces de sécurité intérieure Wissam Al-Hassan, qui enquêtait sur des figures libanaises pro-syriennes. En représailles, des hommes armés avaient attaqué à la roquette le bureau d'Al-Tawhid, groupuscule sunnite proche du Hezbollah chiite, à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, et de grandes manifestations avaient rassemblé des partisans de l'opposition hostile au régime syrien, dans plusieurs localités de l'est, du nord et du sud du Liban. (Agences)



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