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Syrie: toujours pas de date pour une conférence de paix Genève-2

05-11-2013 21:08  Abbès Zineb

Les discussions mardi à Genève entre l'émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi et représentants russes et américains ont à nouveau échoué à fixer une date pour une conférence Genève-2 afin de trouver une issue politique au conflit syrien.

M. Brahimi a évité d'énumérer les points de divergences qui n'ont pas permis un accord mais a souligné que «l'opposition syrienne est divisée et n'est pas prête».

«L'opposition est l'un des problèmes», a-t-il déclaré. «Il doit y avoir deux délégations pour la Syrie à Genève-2, le gouvernement et l'opposition», a répété le vétéran de la diplomatie algérienne et onusienne.

Il a exprimé «l'espoir» qu'une date puisse être fixée «pour avant la fin de l'année» et a annoncé une nouvelle réunion tripartite à Genève le 25 novembre. «Un travail intensif a été accompli et nous espérons la conférence d'ici à la fin de l'année», a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Il a souligné avoir demandé à l'opposition syrienne «de venir avec une délégation crédible». «Les différentes composantes de l'opposition syrienne sont en contact les unes avec les autres , c'est une des choses qu'ils doivent décider», a-t-il dit.

«La conférence doit avoir lieu sans condition préalable», a encore souligné le diplomate. Cependant de nombreux acteurs du conflit estiment que le gouvernement de transition, qui devrait sortir de la Conférence, ne devrait pas permettre le maintien au pouvoir du président Bachar al-Assad.

En référence aux discussions de Genève, plusieurs acteurs majeurs du conflit ont réaffirmé des positions diamétralement opposées sur l'avenir du président al-Assad.

Lundi, le ministre syrien de l'Information avait averti que le régime d'al-Assad ne comptait pas participer à cette conférence «pour remettre le pouvoir», comme le réclament ses adversaires.

«Nous n'irons pas à Genève pour remettre le pouvoir comme le souhaitent (Saoud) Al-Fayçal (chef de la diplomatie saoudienne) et certains opposants à l'étranger», a affirmé le ministre Omrane al-Zohbi.

A l'inverse, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, dont le pays soutient le soulèvement, a estimé mardi qu'on ne pouvait pas imposer au peuple syrien des négociations «sans conditions» et «sans calendrier précis», comme le demande Moscou.

Lundi, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud Al-Fayçal, dont le pays soutient lui aussi la rébellion, avait affirmé devant son homologue américain John Kerry que les négociations sur la Syrie «ne peuvent pas se poursuivre indéfiniment».

M. Brahimi s'est concerté avec les vice-ministres russes des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov et Guennady Gatilov et la secrétaire d'Etat adjointe américaine en charge des affaires politiques, Wendy Sherman.

Cette réunion a été suivie dans l'après-midi d'une autre, élargie aux représentants des trois autres membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, la Chine, la France et le Royaume-Uni.

Ils ont été ensuite rejoints par des représentants de quatre pays voisins de la Syrie, l'Irak, la Jordanie, le Liban et la Turquie. Des représentants du Comité International de la Croix Rouge et des organisations humanitaires des Nations unies ont également été entendus.

M. Brahimi a rappelé que ce conflit, qui dure depuis mars 2011, provoque actuellement le départ de Syrie de «6.000 personnes chaque jour». Neuf millions de Syriens sont directement affectés, près de la moitié de la population, a relevé l'émissaire.

Depuis mars 2011, le conflit syrien a fait plus de 120.000 morts, selon un bilan établi par une ONG.

La conférence «Genève I», au niveau des ministres des Affaires étrangères, le 30 juin 2012, avait approuvé un plan pour une transition politique, jamais mis en œuvre.

Autre point de divergence entre Russes et Américains: la participation de l'Iran, avec la demande répétée par lLe chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, mardi à Moscou d'une invitation de l'Iran.

Sur ce point «les discussions ne sont pas terminées», a indiqué M. Brahimi.

L'opposition doit se réunir le 9 novembre à Istanbul pour décider de sa participation. Le Conseil national syrien (CNS), le groupe le plus important de la Coalition de l'opposition, a d'ores et déjà annoncé qu'il n'irait pas à Genève et menacé de faire scission si la Coalition y assistait.

Des groupes islamistes syriens ont menacé physiquement les éventuels participants de l'opposition, affirmant qu'ils seraient considérés comme des «traîtres».

«Il n'y a pas de solution militaire. Le gouvernement ne va pas gagner, pas plus que l'opposition, sur le terrain», a estimé M. Brahimi. «Combien de temps va-t-on fournir trois, quatre, cinq milliards de dollars tous les six mois pour la Syrie? Ce n'est pas possible. La seule solution à cette crise humanitaire est une solution politique», a averti M. Brahimi. (Afp)



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