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Syrie: négociations de paix tendues à Genève entre pouvoir et opposition

24-01-2014 16:49  Abbès Zineb

Les premières négociations de paix pour la Syrie, ouvertes vendredi à Genève sous l'égide de l'ONU et de la Ligue arabe, ont été marquées par le refus de l'opposition de s'asseoir à la même table que le gouvernement et la menace de ce dernier de se retirer des discussions.

L'émissaire de l'ONU pour le conflit syrien, l'Algérien Lakhdar Brahimi, souhaitait réunir émissaires du président Bachar al-Assad et membres de l'opposition en exil à 10H GMT pour une réunion, dans la même pièce, où seul le diplomate onusien aurait pris la parole.

En revanche, M. Brahimi s'est réuni séparément avec les délégations syriennes: il a eu des entretiens à 10H GMT avec la délégation de Damas conduite par M. Mouallem, et doit rencontrer à 15H GMT les opposants, conduits par le chef de la Coalition syrienne Ahmad Jarba, a indiqué une porte-parole de l'ONU.

A l'origine de cette séparation, le refus de l'opposition de s'asseoir à la même table que le gouvernement arguant du fait que ce dernier devait accepter le principe d'un "gouvernement de transition sans al-Assad" avant toute négociation directe. "Nous ne voulons pas nous asseoir avec eux tant que le régime n'aura pas accepté" Genève I, a affirmé Nazir al-Hakim, membre de la délégation de l'opposition en référence au communiqué de la conférence de Genève 1 tenue en juin 2012.

Le gouvernement de Damas a, par la voix de son chef de la diplomatie, Walid Mouallem, informé M. Brahimi, lors d'une réunion bilatérale que sa délégation "quittera Genève si des séances de travail sérieuses ne sont pas tenues demain" samedi.

"L'autre partie (est) peu sérieuse et pas prête" aux pourparlers de paix, a déploré M. Mouallem cité par la télévision syrienne qui qualifié la menace syrienne de quitter Genève de "tentative de pression sur les autres pour qu'ils deviennent sérieux". Pour le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad, "le problème de ces gens (opposants) est qu'ils ne veulent pas faire la paix, ils viennent ici avec des pré-conditions".

L'avenir d'al-Assad à l'origine de l'impasse

Le gouvernement syrien et l'opposition divergent sur l'interprétation du contenu de Genève I, signé entre les grandes puissances et prévoyant une période de transition. Les opposants à Bachar al-Assad réclament que celle-ci implique nécessairement un départ du chef de l'Etat, tandis que Damas rejette ce scénario et parle d''un gouvernement d'union'. "Nous parlons d'un gouvernement d'union élargi mais pour y arriver, il faut voir qui représente cette opposition", a indiqué M. Moqdad.

Selon une porte-parole de l'ONU à Genève Alessandra Vellucci, l'émissaire international M. Brahimi va rencontrer les opposants conduits par le chef de la Coalition syrienne Ahmad Jarba à 15H GMT. "Il faut être patient et voir le processus se développer", a ajouté la porte-parole.

Le premier cycle de négociations est censé durer "jusqu'à la fin de la semaine prochaine", soit le 31 janvier. "Nous savons que cela prendra du temps, et si cela doit prendre un jour de plus, cela prendra un jour de plus. Nous savions que ce ne serait pas un processus facile", a également indiqué un haut responsable du Département d'Etat américain.

Les négociations de Genève font suite à la conférence internationale sur la Syrie dite Genève 2, tenue mercredi dernier à Montreux en Suisse. Cette rencontre a été marquée par l'impossibilité des parties en conflit de se mettre d'accord sur une issue au conflit sanglant qui frappe le pays depuis mars 2011.

La question du sort du président al-Assad, a été à l'origine de ces désaccords: Russes et Américains continuent ainsi de s'opposer sur l'interprétation des principes édictés en juin 2012 lors de la conférence de Genève I. Les Occidentaux parlent de formation d'"un gouvernement de transition sans Bachar al-Assad", une idée rejetée par la Russie et le gouvernement syrien.(Agences)



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