L'ONU a annoncé lundi lors d'une visite notamment à Homs, dans le centre de la Syrie, qu'elle allait engager une très importante opération humanitaire dans le pays où le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et détruit l'économie et les infrastructures.
En Syrie, cela doit être une grande opération humanitaire, c'est ce que la population attend de notre mission, a affirmé à l'AFP John Ging, le directeur des opérations de l'Ocha (Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU).
Accompagné de très hauts responsables des opérations d'urgence de huit agences des Nations-Unies, il s'est rendu à Deraa (sud), à Homs (centre) et à Talbissé, une localité proche et assiégée par l'armée depuis des mois. Toutes ces villes subissent les affres de la guerre.
Nous ne sommes pas venus ici pour exprimer notre sympathie, notre empathie, ou notre solidarité. Nous sommes venus pour l'action, pas pour des mots et les Syriens en seront juges. Tel est notre défi, a-t-il affirmé.
Commencé par des manifestations pacifiques contre le régime de Bachar al-Assad, le mouvement de contestation s'est transformé en conflit armé qui a fait, selon l'ONU, au moins 60.000 morts.
Les pays occidentaux ont retardé l'action de l'ONU
Environ quatre millions de Syriens, dont deux millions de déplacés, ont besoin d'une aide d'urgence, selon l'ONU.
Alors que le bruit des bombardements intensifs contre la localité de Soultaniyé, où se trouvent des rebelles, faisaient trembler les vitres de son bureau, le gouverneur de la province de Homs, Ahmad Mounir Mohammad, a regretté que l'ONU agisse avec beaucoup de retard.
Ce retard doit être imputé à des questions politiques car sinon je suis sûr que vous auriez agi plus rapidement, a-t-il lancé. Il a précisé ensuite à l'AFP qu'il faisait allusion à la politique hostile des pays occidentaux à l'égard du régime.
Il y a beaucoup à faire, c'est urgent, lui a répondu le responsable de l'ONU, en soulignant vouloir apporter une assistance humanitaire rapide et effective, loin de la politique.
Parallèlement à cette visite, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie Lakhdar Brahimi a été reçu lundi à New York par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a indiqué le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky.
Les deux hommes devaient s'entretenir dans l'après-midi par téléconférence avec le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, qui a déclaré lundi à Ryad que la mission de M. Brahimi n'avait apporté jusqu'ici aucune lueur d'espoir. (AFP)