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Syrie: Les rebelles choquent la communauté internationale

16-05-2013 19:23  Abbès Zineb

L'image de la rébellion syrienne est de nouveau écornée par la diffusion de la vidéo d’un rebelle en train d'arracher le cœur et le foie d'un soldat mort...

La fin de la lune de miel. Depuis plusieurs semaines, certaines actions de la rébellion syrienne choquent la communauté internationale même si cette dernière maintient son soutien aux fractions de la rébellion favorables à un avenir démocratique. Dernier événement en date: la vidéo, postée dimanche sur Internet, d’un rebelle en train d'arracher le cœur et le foie d'un soldat mort, puis de porter le cœur à sa bouche et de faire semblant de le croquer.

Les Etats-Unis se sont ainsi dits «horrifiés par cette vidéo» et la Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Navi Pillay a appelé à saisir la Cour pénale internationale. Et, même si l'opposition syrienne a «fermement condamné cet acte», et que le commandement rebelle en Syrie a promis de «punir sévèrement» toute personne qui s'avère coupable d'exactions, le mal est fait, et l’image de la rébellion syrienne commence à être sérieusement écornée sur la scène internationale.

 Gaz sarin et allégeance à Al-Qaida

La semaine dernière, les déclarations de Carla del Ponte, membre de la Commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'homme en Syrie, affirmant que les rebelles avaient fait usage d'armes chimiques, dont du gaz sarin, avaient déjà jeté le doute sur la rébellion, malgré les dénégations de la Commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie.

De même, lorsque le Front Al-Nosra -organisation djihadiste sunnite financée par de riches mécènes du Golfe très bien armée et pourvoyant les meilleurs combattants qui semble, sur le terrain, poser les bases d’un futur Etat islamique en Syrie- a fait allégeance à Al-Qaida le mois dernier. Formée de combattants syriens et de volontaires étrangers, celle-ci a pour ambition d'instaurer un Etat islamique dans la Syrie de l'après-Assad.

Fractionnement de la rébellion

En cause: le fractionnement de la rébellion en une multiplicité de groupes d'insurgés au mode d’opposition et aux visées politiques différentes, voire divergentes. Tant et si bien que, lorsqu’il a appelé vendredi à classer le Front Al-Nosra comme «organisation terroriste», le ministre des Affaires Etrangères français Laurent Fabius a bien précisé que la France devrait «augmenter [son] soutien envers l’opposition modérée», c’est-à-dire la Coalition nationale syrienne et l’Armée syrienne libre (ASL), qui rejettent une gouvernance islamique en Syrie après la chute de Bachar al-Assad, mais qui doivent encore «garantir clairement à chaque communauté le respect de ses droits en cas de changement de régime».

Mais les factions rebelles djihadistes ne sont pas les seules a être accusées d’exactions depuis le début du conflit en mars 2011. En juillet déjà, une autre vidéo postée sur Internet –elle de rebelles de l’ASL exécutant par balles des partisans du régime faits prisonniers à Alep sans autre forme de procès– avait indigné la communauté internationale.

Bérénice Dubuc in 20minutes.fr



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