Les forces syriennes ont combattu mardi les rebelles qui tentaient de prendre le centre d'Alep et ont poursuivi leur contre-offensive à Damas pour reprendre le contrôle de la capitale, rapportent des militants de l'opposition et des habitants.
Les affrontements diminuent à Damas
Une semaine après l'attentat qui a décimé une partie de l'appareil sécuritaire, le président Bachar al-Assad a de son côté nommé un nouveau chef de la Sécurité nationale et a remplacé plusieurs hauts responsables tués dans l'attaque, a-t-on appris de source sécuritaire libanaise.
Selon cette source, Ali Mamlouk, qui dirigeait jusqu'à présent le département de la Sécurité intérieure, a été nommé à la tête de la Sécurité nationale, en remplacement d'Hicham Bekhtyar, blessé mortellement lors de l'attentat de mercredi dernier à Damas.
Sur le terrain, la contre-offensive engagée par l'armée depuis une semaine à Alep et à Damas s'est poursuivie mardi, malgré une diminution des affrontements dans la capitale où des explosions et des fusillades ont toutefois été entendues. L'armée a repris le contrôle de la majorité des quartiers de la capitale que les rebelles avaient capturés au cours d'une offensive lancée le 15 juillet.
Tirs et explosions ont été entendus par des militants de l'opposition dans le quartier central de Barzeh, investi dans la nuit par l'armée, après avoir été provisoirement tenu par les rebelles. Des chars circulaient dans le quartier de Midane, également dans le centre de Damas, que l'armée a repris vendredi, alors que la plupart des rues du district de Kaboune, terrain d'autres combats dans le nord-est de la ville, étaient désormais vides.
Des inquiétudes sur le stock d'armes chimiques
A Alep, deuxième ville du pays relativement épargnée par les violences jusqu'à l'offensive des rebelles la semaine dernière, les insurgés ont lancé une attaque pour prendre le centre-ville et affrontaient l'armée loyaliste aux portes de la vieille ville, classée au patrimoine mondial, selon habitants et opposants.
Selon un homme d'affaires local, les combats font rage près de Bab al Hadid et Bab al Nasr, deux des portes du vieux quartier de la ville. Une habitante fait de son côté état de violents échanges de tirs.
Les grandes puissances ont continué à mettre en garde Damas contre l'utilisation d'armes chimiques, alors que le gouvernement syrien a menacé lundi de les utiliser en cas d'intervention étrangère.
Le président américain Barack Obama a averti lundi Damas que le recours à ces armes non conventionnelles serait «une erreur tragique». S'exprimant mardi sur France 2, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a souligné que les armes chimiques syriennes étaient attentivement surveillées par la communauté internationale et que leur utilisation serait inacceptable.
A Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé son allié à ne pas utiliser ses armes chimiques, Moscou disant «partir du principe» que le gouvernement de Bachar al-Assad respecterait ses obligations internationales.
Un responsable de la défense israélienne, Amos Gilad, a toutefois déclaré que le stock d'armes chimiques était entièrement contrôlé par le gouvernement syrien, relativisant les inquiétudes exprimées par Benjamin Netanyahu, Premier ministre d'Israël, sur leur récupération éventuelle par des groupes islamistes comme le Hezbollah libanais. (Reuters)