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Syrie: intenses pressions sur le régime et l'opposition en vue d'un dialogue

27-02-2013 21:21  Abbès Zineb

Damas et l'opposition étaient soumis mercredi à d'intenses pressions de la communauté internationale pour entamer des négociations en vue de mettre fin à deux ans de conflit, à la veille de la réunion des Amis du peuple syrien à Rome.

En attendant un éventuel dialogue, l'opposition doit élire ce week-end à Istanbul le chef du premier gouvernement provisoire en territoire rebelle, dans une volonté de s'implanter politiquement sur le terrain, alors que le conflit va entrer dans sa troisième année.

Opposés depuis le début de la révolte en mars 2011 sur la crise, Washington et Moscou ont tenté un rapprochement mardi lors d'une rencontre à Berlin entre le secrétaire d'Etat John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov.

Moscou, dernière grande puissance à entretenir des liens étroits avec le régime de Damas auquel elle livre des armes, a pressé cette semaine l'opposition et le régime d'entamer un dialogue pour mettre fin à une guerre qui a tué plus de 70.000 personnes selon l'ONU.

Qualifiant les discussions avec son homologue américain de «constructives», M. Lavrov a dit «compter» sur l'opposition «pour se déclarer aussi en faveur du dialogue» lors de la réunion à Rome des Amis du peuple syrien, qui rassemble 11 pays soutenant l'opposition.

Damas s'est dit prêt, pour la première fois, à dialoguer avec les rebelles armés mais l'opposition politique soutient que tout dialogue doit nécessairement aboutir au départ du président Bachar al-Assad.

Dans le cadre d'une tournée en Europe et au Moyen-Orient, M. Kerry poursuit de son côté mercredi ses entretiens sur la Syrie avec le président François Hollande et son homologue français Laurent Fabius.

Afin de dénoncer le «silence international sur les crimes» commis par le régime, la Coalition de l'opposition syrienne avait d'abord annoncé son boycottage de la réunion de Rome avant de revenir sur sa décision après des promesses internationales d'«aides spécifiques pour soulager la souffrance de (son) peuple».

M. Kerry a en effet affirmé que les participants ne viendront «pas à Rome simplement pour parler» mais «pour prendre une décision sur les prochaines étapes».

Les Etats-Unis réfléchissent à un changement majeur de leur stratégie dans la guerre en Syrie, et pourraient fournir une aide directe «non meurtrière» aux rebelles, comme des gilets pare-balles, des véhicules blindés et même un entraînement militaire, a affirmé mercredi le Washington Post.

Washington s'en tient jusqu'à présent à une aide «non létale» à la rébellion, craignant que des armes fournis aux insurgés ne tombent entre les mains de groupes extrémistes.

Afin notamment de pousser la communauté internationale à la soutenir de manière plus efficace, l'opposition a décidé de former un gouvernement pour administrer de larges territoires qui échappent au contrôle du régime dans le nord et l'est du pays.

Samedi, à Istanbul, elle doit désigner le chef de ce cabinet provisoire.

Les noms d'au moins cinq candidats circulent, dont Burhan Ghalioun, ex-chef du Conseil national syrien (CNS), noyau dur de la Coalition, et opposant de longue date, l'économiste Oussama Kadi, ou encore l'ex-Premier ministre Riad Hijab, qui avait fait défection à l'été 2012.

En dépit d'une activité diplomatique intense, les violences n'ont pas baissé sur le terrain.

Ainsi, la région de Damas était secouée mercredi par de nouveaux combats, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les accrochages sont accompagnés de bombardements à Daraya, fief rebelle au sud de la capitale, selon cette ONG.

Depuis des mois, l'armée bombarde violemment les banlieues de Damas qui constituent la base arrière de la rébellion, en vue de repousser les insurgés qui s'approchent de la capitale.

Mardi, 134 personnes dont 52 civils, ont été tuées dans les violences en Syrie. (Afp)

 



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