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Syrie: Fabius appelle la coalition à concentrer ses efforts sur Alep

04-11-2014 21:29  Abbès Zineb

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a appelé mardi la coalition internationale contre les jihadistes de l'Etat islamique à "porter ses efforts sur Alep", la deuxième ville syrienne menacée à la fois par les forces du régime et par les jihadistes. "Après Kobané, il faut sauver Alep", écrit M. Fabius dans une tribune publiée par les journaux français Le Figaro, américain Washington Post et pan-arabe Al Hayat.

La France participe aux frappes contre l'Etat islamique en Irak, mais pas en Syrie, où interviennent militairement les Etats-Unis et des pays arabes. La stratégie française est de soutenir l'opposition syrienne modérée, sans participer aux frappes qui, selon elle, pourraient renforcer le régime du président Bachar al-Assad. "Alep fait face aujourd'hui à la menace d'être prise en tenailles entre les barils d'explosifs du régime (syrien) et les égorgeurs de Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique)", selon M. Fabius.

Alep, la deuxième ville de Syrie, est divisée depuis juillet 2012 entre secteurs loyalistes dans l'ouest, et secteurs Est, tenus par les rebelles. "Bachar al-Assad et Daech sont les deux faces d'une même barbarie" visant à "anéantir l'opposition modérée" syrienne, et "abandonner Alep, ce serait condamner 300.000 hommes, femmes et enfants, à une alternative terrible: siège meurtrier sous les bombes du régime ou barbarie des terroristes de Daech", écrit-il. "La France ne peut se résoudre ni à la fragmentation de la Syrie, ni à l'abandon des Aleppins à un sort atroce. C'est pourquoi, avec nos partenaires de la coalition, nous devons porter nos efforts sur Alep.

Avec deux objectifs clairs : renforcer notre soutien à l'opposition modérée syrienne et protéger la population civile des crimes jumeaux du régime et de Daech. Après Kobané, il faut sauver Alep", conclut M. Fabius. Son appel coïncide avec une nouvelle visite à Paris à partir de mardi soir de son homologue américain John Kerry. Les deux alliés doivent discuter notamment de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). "Si les Français veulent agir militairement en Syrie, ce qu'ils n'ont pas fait jusqu'à présent, nous serons évidemment bien disposés à discuter avec eux des contributions qu'ils souhaiteraient apporter", a invité la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki.

Vendredi à Paris, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait vivement reproché à la coalition internationale contre les jihadistes du groupe EI en Syrie et en Irak de concentrer ses bombardements sur la ville syrienne de Kobané. Le président français François Hollande avait alors affirmé que pour la France "la ville qui est clé parmi toutes, c'est en ce moment Alep". Kobané, la ville kurde du Nord de la Syrie, résiste depuis la mi-septembre à l'offensive des jihadistes, appuyée par des frappes de la coalition et des renforts de Kurdes irakiens.(Afp)



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