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Syrie : Brahimi, reçu à Damas, estime que la crise est une menace pour le monde

15-09-2012 15:08  Abbès Zineb

Le médiateur international Lakhdar Brahimi a prévenu que le conflit en Syrie est une "menace pour le monde" mais qu'il n'avait aucun plan préétabli pour un règlement de la crise, après un entretien samedi à Damas avec le président Bachar Al-Assad.

Au cours de son entretien avec M. Brahimi à Damas pour tenter de trouver une solution à un conflit sanglant qui entre dans son 19è mois sans issue en vue, le président Assad a appelé à un dialogue intersyrien, selon la télévision publique.

"Le véritable problème en Syrie c'est de combiner l'aspect politique et le travail sur le terrain. Le travail sur l'aspect politique se poursuit, notamment par un appel à un dialogue centré sur les aspirations du peuple syrien".

"Le succès de l'action politique dépend des pressions sur les pays qui financent, entraînent les terroristes et font entrer des armes en Syrie afin qu'ils cessent de le faire", a ajouté M. Assad faisant allusion aux insurgés.

Il a assuré que son pays "coopèrera avec tous les efforts sincères pour résoudre la crise, tant que ces efforts sont neutres et indépendants".

"Travailler en toute indépendance"

Le médiateur Brahimi, qui avait jugé lundi sa mission "très difficile", a lui tiré la sonnette d'alarme: "la crise est dangereuse, elle s'aggrave et elle représente une menace pour le peuple syrien, pour la région et pour le monde".

"Je le répète, en même temps, je n'ai pas de plan. Cependant nous allons en élaborer un, après avoir entendu toutes les parties intérieure, régionale et internationale. En espérant qu'un tel plan permettra (...) de parvenir à la fin de la crise", a-t-il ajouté.

"Nous allons faire de notre mieux pour aller de l'avant et déployer tous nos efforts et nos possibilités pour aider le peuple syrien", a encore dit le nouveau médiateur aux journalistes dans un hôtel de Damas, après son entretien avec le chef d'Etat syrien.

"Nous allons être en contact avec les pays qui ont des intérêts et une influence sur le dossier syrien", a assuré M. Brahimi, indiquant qu'il serait en contact avec les membres du comité Quadripartite et "je ne pense qu'il n'y a pas d'antagonisme dans notre travail", a-t-il souligné.

Ce comité, "le groupe de contact" sur la Syrie réunit l'Egypte, l'Iran, l'Arabie saoudite et la Turquie.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et les pays du Golfe ainsi que la Turquie réclament le départ du président Assad, tandis que l'Iran, la Russie et la Chine, alliés de Damas, sont favorables à une transition politique sans appeler au départ de M. Assad.

Selon la télévision syrienne, l'émissaire international a assuré "qu'il allait travailler en toute indépendance en se basant sur le plan Annan et la déclaration de Genève. Tout autre point sera ajouté en accord avec toutes les parties".

La déclaration de Genève fixe des principes pour la transition en Syrie, mais sans appeler au départ du président Assad.

Arrivé jeudi à Damas, M. Brahimi a eu notamment des contacts vendredi avec des membres du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND, opposition de l'intérieur).

"Le plan (de paix) Annan sera amélioré. Il y aura des idées et des mesures nouvelles car la crise en Syrie ne trouvera de solution que par un compromis arabe, régional et international", a affirmé à la presse Hassan Abdel Azim, porte-parole du CCCND, qui regroupe des partis nationalistes arabes, kurdes, socialistes et marxistes.

Kofi Annan n'est jamais parvenu à obtenir l'application de sa demande de cessez-le-feu théoriquement accepté par les deux parties et qui devait s'accompagner d'un dialogue politique.

L'armée reprend la majeure partie de Midane

Samedi, dans la métropole du nord, Alep, l'armée faisait face aux rebelles postés aux accès du quartier de Boustane al-Bacha qu'ils contrôlent alors que des hélicoptères attaquaient les quartiers de Hanano et Sakhour, bastions rebelles.

Après une semaine de combats pour le contrôle du quartier stratégique de Midane (centre), l'armée en a repris la majeure partie, érigeant des points de contrôle pour la première fois, selon un correspondant de l'AFP.

A 35 km au nord-est d'Alep, au moins douze civils ont été tués et une soixantaine blessés, dans des raids aériens sur la ville d'Al-Bab, tenue par les rebelles, ont indiqué à l'AFP des sources hospitalières. Les violences ont également touché les provinces de Deraa (sud), Homs, Idleb et Deir Ezzor.

Alors que l'année scolaire débute dimanche, plus de deux mille écoles ont été détruites ou endommagées au cours du conflit et des centaines d'autres sont utilisées comme abris, selon l'Unicef.



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