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Syrie : 273 algériens morts pour «Jabhat Nosra»

29-07-2013 18:28  Rafik Benasseur

On savait à peu prés que des algériens fanatiques étaient sans doute allés combattre aux côtés de leurs «frères moudjahiddines» en Syrie comme ils l’avaient fait en Iraq et avant en Afghanistan. On ne savait cependant pas que leur nombre était à ce point important. La «légion» algérienne en terre syrienne qui combat aux côtés de la sinistre «Jabhat Nosra», serait forte de prés de 300 éléments.

C’est en tout cas ce que révèle un document américain à savoir que le nombre de «combattants» contre le régime de Bechar El Assad en Syrie serait plus important qu’on le pense. Ainsi d’après le rapport Pentapolis publié par l’agence de statistique américaine, environ 273 algériens seraient morts au combat en Syrie. Ce chiffre reste, toutefois, difficile à confirmer, écrit l’agence américaine, faisant remarquer que le recrutement de «ces jihadistes » s’est fait dans la «discrétion».

Pentapolis souligne également qu’aucune autorité officielle n’a fourni des informations sur l’existence de ce phénomène. Il convient de noter ici que le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, s’est à chaque fois refusé de commenter des questions sur la présence d’Algériens sur le terrain de guerre en Syrie. Il a par contre nié expressément l’existence d’un camp d’entraînement et d’un réseau de recrutement de terroristes en Algérie. Mais ne pas en parler ne signifie pas forcément que le phénomène n’existe pas. Le ministre de l’intérieur a certainement des raisons suffisamment solides pour ne pas s’épancher sur un sujet aussi sensible.

Une filière de recrutement via des fatwas

Régulièrement la presse nationale, fait état de l’existence de filières spécialisées dans le recrutement des «volontaires pour le djihad» en Syrie. Les islamistes algériens fanatisés par un discours guerrier et des fatwas incendiaires de Qaradhaoui et ses amis des Al Saoud ne pouvaient rester insensibles à «l’appel du Jihad». Le cheikh Qaradhaoui est allé dans ses prêches en faveur d’une «guerre sainte» contre Bachar al-Assad, jusqu’ à rendre licite via une fatwa le «jihad» des jeunes filles qui contracteraient un sorte de «mariage de combat»(Jihad Nikah) pour soutenir moralement les combattants !

Cela étant dit, l’agence Pentapolis révèle plus généralement que le nombre de victimes d’origine arabe dans les rangs de l’armée syrienne libre (ASL) en hausse. Ce qui confirme la multiplication des recrutements dans tous les pays arabes et même au-delà. Il en ressort ainsi d’après des actes de décès des combattants étrangers morts en Syrie que ces jihadistes sont issus de 49 nationalités. Les tunisiens pointent en haut de l’affiche avec une apport de 1 902 combattants morts, suivis de prés par des Libyens (1 807), des Irakiens (1432), des Palestiniens (1002), des Libanais (828), des Egyptiens (821), des Saoudiens (714), des Yéménites (571), et des Marocains (412). Viennent après les algériens avec environs 273 éléments engagés suivis des soudanais et des mauritaniens qui ferment cette longue la liste avec respectivement 3 et 1 mort.

Des algériens moins engagés en Syrie

Ces chiffres de l’origine de la «légion» étrangère en Syrie reflètent on ne peut mieux l’état des lieux politiques dans certains pays. La Tunisie, la Libye, et l’Égypte qui sont les principaux pourvoyeurs de jihadistes ne sont pas encore sortis de l’auberge du printemps. L’Irak et le Liban qui arrivent juste après, sont des pays instables depuis plusieurs années déjà. D’où la facilité pour Al Qaida et autres nébuleuses terroristes de recruter dans ces pays où la vigilance n’est pas vraiment le point fort.

Le site de l’agence américaine a fait une étude assez fouillée sur ces jihadistes en s’attardant même sur les caractéristiques et les points forts de chaque contingent. On y apprend ainsi que «les combattants» provenant du Maghreb, notamment de Libye, de Tunisie et d’Algérie, se distinguent, «par leur témérité et leur propension à la violence». Les Caucasiens et les Tchétchènes sont réputés pour être «des fins tireurs qui atteignent les blindés russes». Les Irakiens, eux, sont reconnus comme des artificiers «doués» et des «spécialistes en embuscades». Les Marocains sont décrits comme étant des «champions dans la préparation des actions kamikazes».

Quant aux combattant issus des pays du Golfe, le rapport de l’agence américaine confirme ce que tout le monde savait : ils s’occupent uniquement de la «prédication et des fatwas», se tenant ainsi loin du théâtre des opérations. Un peu à la manière de ce cheikh saoudien qui a appelé les jeunes de son pays au jihad avant de prendre, le lendemain, l’avion pour… Londres et descendre dans un hôtel étoilé pour faire du …Jihad.



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