Les rebelles ont capturé mercredi 21 observateurs d'une force de l'ONU stationnée sur le plateau du Golan à la frontière israélienne, une première dans la guerre en Syrie.
Alors que le conflit s'apprête à entrer dans sa troisième année, les Nations unies ont annoncé par ailleurs que le cap du million de réfugiés syriens avait été franchi, soulignant que le pays était emporté dans «la spirale d'une catastrophe absolue».
«Environ 30 combattants armés ont arrêté et capturé» 21 observateurs de la Force chargée de l'observation du désengagement sur le Golan (FNUOD) qui menaient une «mission ordinaire d'approvisionnement», ont indiqué des porte-parole de l'ONU à New York.
L'ONU n'a pas précisé la nationalité des observateurs mais l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins, et des diplomates ont affirmé qu'ils étaient Philippins.
Selon l'OSDH, les ravisseurs exigent, pour les libérer, le retrait de l'armée syrienne des abords du secteur de Jamla. Dans une vidéo amateur tournée par des insurgés, un rebelle accuse même la FNUOD «d'aider l'armée syrienne».
Dans une déclaration adoptée à l'unanimité, les 15 membres du Conseil de sécurité ont «condamné fermement la détention par des membres armés de l'opposition syrienne» des observateurs et «exigé leur libération immédiate et sans condition».
Le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a indiqué à des journalistes qu'il s'agissait «d'un incident très grave» et que des «négociations étaient en cours». «Toutes nos équipes sont mobilisées», a-t-il ajouté.
La majeure partie du Golan est occupée par Israël depuis 1967 et la FNUOD est chargée depuis 1974 de faire respecter un cessez-le-feu entre Israël et la Syrie. Elle compte un millier de soldats venus de cinq pays (Autriche, Croatie, Inde, Japon, Philippines).
L'ONU avait en décembre 2012 dénoncé la présence de rebelles dans la zone démilitarisée du Golan, où la FNUOD patrouille, de même que les incursions de l'armée pour les pourchasser. (Afp)