La myopathie devient un grave problème de la santé publique en Algérie. Et pour cause : pas moins de 20.000 personnes sont atteintes de cette maladie à en croire Aknine Akli, président de l'Association contre les myopathies (ACM).
Invité aujourd’hui au forum El Moudjahid via une rencontre sur les maladies neuromusculaires, ce dernier a affirmé également que cette pathologie est directement causée par les mariages consanguins. Le conférencier fera remarquer que le constat vaut aussi pour tous les pays du Maghreb où ce type, de mariages est très répandu.
M Aknine qui a appelé les autorités à «renforcer la prise en charge des patients aux plans social, médical et éducatif», a précisé que cette maladie a causé plus de 2 millions de handicapés. Profitant de la tribune qui leur a été offerte, les membres de l'ACM, venus de différentes wilayas, ont longuement réclamé la création d'un conseil scientifique au niveau des Centres hospitalo-universitaires (CHU) chargé du diagnostic des maladies génétiques en vue d'améliorer leur prise en charge.
Les mariages consanguins en net recul
La représentante du ministère de la santé, le Dr Nacira Madji, bien qu’elle n’a rien promis dans ce sens, a tout de même a rassuré les personnes atteintes de maladies neuromusculaires en annonçant l'ouverture prochaine de centres pluridisciplinaires. Elle a ajouté qu’une enquête a été lancée «récemment» par le ministère de la Solidarité nationale pour recenser les catégories aux besoins spécifiques facilitera la tâche à la tutelle pour définir les besoins sanitaires de ces catégories.
Mme Madji a, par ailleurs, assuré que les hôpitaux spécialisés «dépêcheront des équipes médicales aux établissements publics de santé de proximité en vue d'éviter les déplacements aux malades et à leurs familles». Elle reconnu en revanche que le «manque» de spécialistes dans ce domaine est à l’origine de l'absence de la rééducation au niveau de ces établissements.
Pour sa part, Mme Malika Lâadjali (Institut national de la santé publique - INSP) et membre de l'ACM a déploré le regard que porte la société à l'égard des handicapés malgré leurs efforts pour s'affirmer. Une bonne nouvelle, enfin, dans ce triste constat, les mariages consanguins au sein de la société algérienne «sont en net recul», souligne Mme Lâadjali.