Ce matin, la plupart des avions de la compagnie nationale Air Algérie sont toujours cloués au sol. Les grévistes du personnel navigant commercial continuent de bloquer des milliers de voyageurs à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Le jusqu'au boutisme des grévistes commence à exaspérer les voyageurs, touristes, hommes d'affaires, malades... La paralysie est presque totale et aucune issue n'est visible à l'heure actuelle tant les points de vue des deux parties sont diamétralement opposées.
Dans une déclaration faite, hier, à la Radio nationale, Le P-DG d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, a menacé de prendre des mesures disciplinaires à l'encontre de tous les meneurs de grève, précisant que le débrayage est illégal et a causé des préjudices financiers énormes à la compagnie, en difficulté depuis quelques années. «Nous avons pris des mesures disciplinaires à l’encontre des meneurs de cette grève illégale. A ce stade, nous ne pouvons en aucun cas demeurer figés face à ce personnel navigant commercial qui a décidé de prendre en otage la compagnie et ses passagers», a-t-il estimé. Pour M. Boultif, les grévistes n’ont le choix que de reprendre le travail, faute de quoi, ils se verront dans l’obligation de voir leur relation de travail suspendue.
Le PDG d'Air Algérie considère que les revendications salariales du personnel gréviste sont «exagérées» et ne peuvent être satisfaites. Il s’est engagé, toutefois, à augmenter de 20% l’ensemble des salaires des travailleurs, ce que les grévistes rejettent de fond en comble, comme le confirme le porte parole du syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNCA), non agréé, Yacine Hamamouche qui estime que " la Direction ne veut pas nous reconnaître, dès lors notre action se poursuivra encore". Pour lui, "c’est le statu quo. Les négociations doivent se faire avec la base au lieu de la mettre à l’écart". Il fera savoir que 23 membres du personnel navigant ayant observé le mouvement de protestation se sont vus interdits d’accès, hier, à l’aéroport par la Direction de l’établissement. Au sujet du suivi du mot d’ordre de grève, il avance un taux de 80% pour les lignes extérieures et 100% pour le réseau domestique.