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Silence, ça dérape !

10-02-2014 17:48  Rafik Benasseur

Le séisme provoqué par Amar Saadani entraine des répliques de plus en plus fortes dans le sérail algérien. Chaque jour, une confidence plus au moins «hard» sort des arcanes du régime à la grande stupéfaction des algériens. Le sulfureux journaliste et ancien officier du DRS, Hicham Aboud, vient de sortir sa grosse artillerie pour bombarder, sans prévis, le frère et conseiller spécial du président, Said Bouteflika.

Dans une lettre qu'il lui a dressé et publiée dans le même canal médiatique que les éructations de Amar Saadani, Aboud porte de gravissimes accusations contre Said Bouteflika.

Cela va du sexe aux affaires de gros sous comme dans un polar de série «B» de très mauvais goût.

Hallucinant de lire de telles choses à propos du frère du président de la république qui plus est, est considéré, à tort ou à raison, comme le vrai chef de l’État algérien depuis la maladie de Bouteflika.

Comme nous l’écrivions hier, les échanges risquent d’être en dessous de la ceinture au fur et à mesure qu’approchent la présidentielle.

Les accusations sont tellement graves que le concerné (Said Bouteflika NDLR) est brusquement sorti de sa réserve. Bien qu’on lui prête un pouvoir insondable, ce dernier n’a jamais fait la moindre déclaration publique depuis l’accession de son frère à la présidence de la république.

Graves accusations de Aboud

Le fait qu’il ait jugé utile de rendre publique la lettre de Aboud accompagné de sa petite déclaration dans laquelle il annonce sa décision de l’attaquer en justice, est signe d’un grand malaise.

C’est la première fois que Said Bouteflika s’est retrouvé sur la défensive fac à un «ennemi» qu’il dit ne pas connaitre.

Hicham Aboud qui a quitté le territoire national l’été dernier de manière informelle dans le sillage de la cessation de parution de ses deux journaux et les graves menaces d’emprisonnement qui pesaient sur lui, a sans doute décidé de se venger. L’homme avait publiquement accusé Said Bouteflika d’être à l’origine de tous ses soucis en Algérie et avait promis d’écrire un livre sur lui.

C’est justement quelques «morceaux choisis» de ce livre-brûlot que l’ex officier des services à livré dans sa lettre. Il y accuse notamment Said Bouteflika d’avoir trempé dans la grande corruption; le mêlant au groupe ETRHB-Haddad, aux scandales de la Sonatrach, Philip Morris, l’autoroute Est- Ouest.

Le tout saupoudré d’autres accusations tout aussi grave contre Said Bouteflika lui reprochant d’être un baron de la drogue et un amateur de sexe…

Rien que cela… !

De nombreux algériens ont dû se prendre la tête en lisant ce genre de littérature qui s’écarte gravement des mœurs politiques. Il y a de quoi avoir peur de l’avenir du pays quand on observe ce genre de déballage mettant en cause de hauts personnage de l’Etat.

Au delà véracité de faits dont la justice est seule habilité à trancher le bien fondé, c’est incontestablement le début des grands dérapages qui accompagnent ce problématique 4ème mandat.

Et la série noire a toutes les chances de se poursuivre, aussi longtemps que le bras de fer entre différents clans n’est pas terminé. En attendant l’issue de choc des titans, les algériens implorent Dieu qu’il préserve le pays.



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