Abdelmadjid Sidi Said et Amara Benyounes, tous deux de même côté du manche au moment de la campagne électorale, en soutien de la candidature du présent Bouteflika, se retrouvent aujourd’hui sur deux lignes diamétralement opposées s’agissant de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC.
Le patron de l’UGTA qui fait face actuellement à une fronde sourde dans l’appareil du syndicat, tente de reprendre la main en s’emparant de la question de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC qui, de son point de vue, ne doit pas constituer une priorité pour l’Algérie. "L'OMC ne doit être ni une obsession, ni un objectif. L'adhésion à cette organisation est juste une perspective", a déclaré M. Sidi Saïd lors de la 3e session du comité national de suivi des engagements du pacte national économique et social de croissance.
Pour Sidi Said, la priorité pour l’Algérie est ailleurs, à savoir « la construction d'une économie nationale "forte". Et pour cela, il invite les autorités publiques à élaborer un cadre législatif en mesure de solidifier le partenariat public-privé. "Avant d'aller à l'OMC, il faut travailler ensemble (gouvernement, syndicat et patronat) pour mieux se placer dans l'économie mondiale", a-t-il martelé.
Si le patron de l’UGTA parle de l’OMC, le message est destinée au ministre du commerce Amara Benyounes qui avait indiqué lors de son installation que la priorité absolue de son département est de parachever, dans les plus proches délais, le processus d'accession de l'Algérie à l'OMC.
"La mission fondamentale, essentielle, prioritaire que m'a fixée le président de la République est l'accès à l'OMC. La priorité absolue est d'accéder à cette organisation internationale", avait déclaré M. Benyounès.
L'Algérie est candidate depuis 1987 au GATT, l'ancêtre de l'OMC. La première documentation sur son régime commercial a été déposée en 1996 alors que la première réunion du groupe de travail chargé d'examiner sa candidature s'est tenue en 1998. A ce jour, l'Algérie a mené 12 rounds de négociations multilatérales, durant lesquels elle a traité 1.933 questions liées essentiellement à son système économique.