Il est attendu que Abdelmamlek Sellal quitte mercredi 12 mars son poste de Premier ministre pour enfiler, le temps de l’élection présidentielle, de nouveau le costume de directeur de campagne du président Bouteflika. Algérie1 a avancé la semaine dernière le nom de Youcef Yousfi, ministre de l’énergie et des mines pour assurer l’intérim.
Mais avant d’étrenner sa nouvelle mission, pour la troisième fois, Sellal a tenu samedi une première réunion avec les quatre responsables des partis présidentiels qui vont faire la campagne, à savoir le FLN, le RND, le MPA et TAJ.
Cette réunion, qui se veut aussi comme une prise de contact a vu aussi la participation des personnalités qui feront partie du haut comité de campagne de Abdelaziz Bouteflika dont Abdelaziz Ziari et Abdelaziz Belkhadem. Pour la petite histoire il y a bien les Amar (Saadani, Ghoul, Benyounesd), aujourd'hui c'est le tour des Abdelaziz.
Cette parenthèse étant faite, la présence des deux derniers Abdelaziz, à la réunion n’a pas été du gout de Saidani qui a discrètement quitté les lieux en signe de mauvaise humeur.
La direction de campagne du président compte se donner les moyens de sa politique. On parle ainsi de la création de deux chaines de télévisions qui émettront en arabe, en Tamazight et en français. Des professionnels des média sont associés à ce projet qui serait piloté par l’ex ministre Hamraoui Habib Chawki, membre du haut comité de campagne. Ce denier compte organiser un grand show à l’américaine vendredi 15 mars à la coupole du 5 juillet, lieu symbolique où le président Bouteflika avait annoncé il y a cinq ans sa décision de briguer un troisième mandat.
Question nerf de la guerre, c’est le géant national du goudron et du bâtiment Ali Haddad qui est chargé de la mission de lever des fonds. Ainsi, Algérie1 a appris de la bouche même d’un homme d’affaires qu’Ali Haddad avait organisé la semaine dernière un déjeuner à l’hôtel Aurassi. Y étaient présents une vingtaine d’hommes d’affaires qui a, à la fin du déjeuner, ont reçu des enveloppes anonymes dans lesquelles il leur est demandé de mentionner leurs promesses de dons pour le financement de la campagne présidentielle.
En échange, , ajoute la même source, il y aura une fois l’élection terminée « une amnistie fiscale » en faveur de tous les patrons qui auront mis la main à la poche. La réunion des patrons à l’Aurassi, à l’initiative d’ Ali Haddad, le groupe Benamor et Sahnoun est une façon de contourner le FCE, l’organisation patronale, qui n’arrive toujours pas à réunir le quorum pour soutenir la candidature de Bouteflika.
Mais avec la promesse d’amnistie fiscale, gageons que beaucoup vont surmonter leurs réticences et qu’ils vont certainement répondre à la convocation de Hamiani, à qui le clan présidentiel reproche de ne pas « maîtriser ses troupes »