Abdelmalek Sellal, reconduit comme Premier ministre, après la présidentielle du 17 avril, a présenté dimanche, devant les 462 députés, le plan d’action du Gouvernement qui découle du programme électoral du président Abdelaziz Bouteflika.
"J'espère que cette opportunité renouvelée d'échange avec la représentation nationale, soit un moment fort de la démocratie dans notre pays et donne lieu à un débat fécond et constructif sur les réalités du terrain et les perspectives d'avenir" , a t-il déclaré en substance dans son intervention liminaire.
Ce programme, examiné le 21 mai en Conseil des ministres, présidé par Abdelaziz Bouteflika et dont c’était la première activité officielle après sa réélection, se décline en trois volets en rapport avec les enjeux politiques économiques et sociaux du quatrième mandat.
Sur le plan politique, ce programme vise au "renforcement de la cohésion nationale, vecteur de consolidation de la stabilité et l’amélioration de la gouvernance dans le cadre d’une démarche de parachèvement de l’édification d’un Etat de droit, basé sur la promotion des valeurs démocratiques", détaille le communiqué du Conseil des ministres.
Plus concrètement, le président Bouteflika propose une révision profonde de la Constitution en vue de donner plus de pouvoirs au Premier ministre, d’élargir aussi les compétences du parlement, avec un rôle plus accru pour l’opposition parlementaire et le retour à deux mandats présidentiels de cinq ans, après avoir fait amender en 2008 la Constitution pour supprimer justement la limitation des mandats.
Le président Bouteflika, avant son hospitalisation à l’hôpital français du Val-De- Grâce, en avril 2013 pour un AVC, avait fait mettre en place une commission de cinq experts en droit constitutionnel chargée de rédiger une nouvelle Constitution.
C’est la copie produite par cette commission qui est remise aux partis politiques, personnalités nationales, associations et universitaires invités aux consultations politiques sur la nouvelle Constitution qui démarre dimanche sous la conduite de l’ex chef du Gouvernement Ahmed Ouyahia, récemment nommé Ministre d’Etat et directeur de cabinet du président.
Les partis et personnalités de l’opposition, cristallisés autour de la Coordination pour les Libertés et la Transition démocratiques (ex boycotteurs de la présidentielle du 17 avril), mais aussi le Pôle du Changement, conduit par l’es candidat Ali Benflis ont refusé de participer à ces consultations politiques.
Sur le plan économique, le plan d’action de Sellal donne la priorité au développement "de la sphère productive, à travers la poursuite de la mise en place des dispositifs destinés à accroître les investissements notamment dans les secteurs de l’industrie, de l’agriculture, du tourisme et de l’énergie, pour intensifier la croissance, substituer la production nationale aux importations, créer des richesses, et multiplier l’offre d’emplois pérennes".
La dimension sociale du plan d’action s’articule sur "la prise en charge appropriée et diligente des attentes de la population, notamment en matière de logements, d’emplois, de santé, de qualité de la vie, ainsi que le renforcement de la politique de solidarité nationale.
La presse et les partis politiques ont critiqué ce plan d’action en constatant "qu’il ne contient ni calendrier, ni encore un chiffrage en terme de coûts pour la réalisation des projets socio-économiques".
Les débats en plénière autour du plan d’action qui ont débuté juste après sa présentations se poursuivront jusqu’à mercredi, avec l’intervention des chefs des groupes parlementaires, tandis que Abdelmalek Sellal répondra aux interrogations des députés jeudi, suite à quoi le programme sera soumis au vote pour adoption.