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Sellal : pas question de revenir au Credoc

11-10-2013 14:11  Lila Ghali

La tripartie n’a pas fait que des heureux. Et pour cause les barons de l’import/import qui escomptaient de voir passer à la trappe le fameux crédit documentaire (CREDOC) en sont pour leurs frais. En effet, le Premier ministre a opposé une fin de non recevoir à cette demande tout en promettant charger ses services pour y apporter de la flexibilité dans son application. « On ne remettra jamais on cause le CREDOC, mais on l’allègera" en y apportant "plus de souplesse et on veillera à mieux contrôler nos importations", a-t-il expliqué.

Une telle demande de la part du lobby des importateurs était de toute façon vouée à un refus catégorique, car une réponse positive aurait tout simplement constitué un appel d’air aux importations, alors qu’elles ont atteint cette année un seuil critique, que les experts et les syndicalistes ont dénoncé. "Il n’est pas question d’importer n’importe quoi en Algérie ou que certains (opérateurs) trichent dans leurs opérations d’importation de biens", a insisté Abdelmamelk Sellal pour qui le CREDOC sera maintenu pour un meilleur contrôle des importations de l’Algérie. "Nous n’interdirons rien aux Algériens, mais nous contrôlerons sévèrement nos importations", a-t-il insisté sur ce point.

Pour rappel, le CREDOC a été instauré dans le cadre de la fameuse loi de finances complémentaire de juillet 1999. Ahmed Ouyahia, qui voulait combattre la mafia des importations en a été l’inspirateur. Seul bémol, cette mesure imposée aux banques, sans préalable et sans transition, s’est traduite par des effets bureaucratiques qui ont alourdi considérablement l’acte d’importer, y compris pour les entreprises étatiques.

On se souvient à ce propos de la sévère critique formulée par cette mesure par Ouahid Bouabdellah quad il était à la tête d’Air Algérie. En effet, des pièces nécessaires à l'entretien des aéronefs, devaient à la faveur de cette mesure, suivre tout un cheminement bureaucratique, consommateur de temps, avant d’être réceptionnées.

Les banquiers avaient été également surpris par la brutalité de la mesure et avaient demandé son assouplissement au Premier ministre de l’époque. Et c’est ce que veut faire donc M. Sellal qui entend donc garder le dispositif. Mais pour combien de temps ? Car la mafia de l’import qui a aujourd’hui ses prolongements dans les institutions décisionnelles va certainement revenir à la charge.

 

 



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