Algérie 1

Icon Collap
...

Sellal face aux algériens

21-01-2015 18:16  Rafik Benasseur

Ce doit être une épreuve assez délicate pour le Premier ministre, Abdelmalek Sellal que de se retrouver face à des millions d’algériens inquiets, tout à l’heure (à 19h00), pour tenter de les rassurer. A la faveur de cet entretien, premier du genre, en direct à la télévision publique, il devra convaincre les citoyens qu’il n' y a pas le feu à la maison- Algérie.

C’est une mission à priori difficile lui qui a brillé ces derniers jours par son silence curieux alors même que la protestation, certes pacifique, a atteint son paroxysme à In Salah.

Sellal est particulièrement attendu sur le très controversé gaz de schiste qui déchaîne les foules dans le sud et chauffe les débats au nord. Mardi, quelques indiscrétions laissent croire que le président Bouteflika aurait décidé d’ordonner l’arrêt des forages suite au compte rendu de son envoyé spécial, le général Abdelghani Hamel.

Si tel est le cas, le Premier ministre sera donc chargé d’annoncer la bonne nouvelle aux populations de In Salah et mettre ainsi fin à un mouvement social qui fait boule de neige.

Dans le cas contraire, Sellal sera appelé à redoubler d’ingéniosité pour tenter de convaincre ces populations que l’exploitation du gaz de schiste n’est pas pour demain ou qu’elle n’aurait aucune conséquence sur l’environnement.

Aussi, le Premier ministre devrait s’exprimer sur le plan d’austérité que son gouvernement s’apprête à mettre en application conformément aux recommandations du conseil inter ministériel restreint réuni par le président de la république le 27 décembre dernier.

La fin de l’Etat providence

Sellal aura la lourde tâche d’expliquer aux algériens l’opportunité de serrer la ceinture dans le contexte de déprime du marché pétrolier appelé apparemment à durer plus longtemps que prévu.

Son ministre des finances Mohamed Djellab l’en a précédé mardi en annonçant la fin de la médecine gratuite et autres services publics.

Il a évoqué une «nouvelle démarche» du gouvernement visant à donner « un aspect économique et commercial  au service public au lieu de  l’aspect social »qui «alourdit la charge du Trésor public en raison de l’importance des subventions  destinées aux transferts sociaux». En un mot la glas va sonner pour la «tout social» et l’Etat providence pratiqué par le gouvernement qui faut–il le souligner, sent davantage le populisme que la rationalité.

C’est dire que Sellal aura du mal à trouver les mots pour rasséréner les algériens déjà rançonnés par la flambée des produits alimentaires.



Voir tous les articles de la catégorie "Focus"