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Scandale du système de surveillance: Obama accusé de poursuivre la politique de Bush

11-06-2013 20:27  Abbès Zineb

Depuis le scandale lié aux révélations sur le système américain de surveillance, une partie de la société civile américaine accuse le président, Barack Obama, de se livrer à une politique liberticide dans la continuité de celle de son prédécesseur, George W. Bush...

Barack Obama avait promis de rompre avec l’ère Bush, devenue synonyme d’abus en tous genres au nom de la «guerre contre le terrorisme». Mais les révélations sur le système américain de surveillance ont concrétisé les pires craintes des défenseurs des libertés individuelles.

Ces derniers tentaient depuis des années de faire la lumière sur l’utilisation par le gouvernement d’une clause du «Patriot Act», la loi antiterroriste emblématique des dérives des années Bush, votée juste après les attentats du 11 septembre 2001. Le scandale a confirmé ce qu’ils redoutaient. Aujourd'hui, une partie de la société civile américaine accuse le président de se livrer à une politique liberticide dans la continuité de celle de son prédécesseur. Qu’en est-il?

«L’administration Obama n’a rien à voir avec celle de Bush, qui reposait sur la manipulation de l’information, assure d’emblée Jacques Portes, professeur d'histoire nord-américaine à l'Université Paris VIII. L’exemple le plus flagrant, c’est la décision de W. Bush d’intervenir en Irak [en 2003] à cause des armes de destruction massive, alors que c’était un mensonge monté de toutes pièces.» Selon lui, Obama n’est pas «liberticide», mais avant tout un «centriste». «Il n’a jamais été un grand révolutionnaire et ne veut pas le devenir», explique-t-il.

Obama avait voté pour la reconduction du Patriot Act

Le président américain ne s’est pas opposé au Patriot Act, à l’origine de tout le système de surveillance aujourd’hui mis en lumière. Promulguée par George W. Bush le 26 octobre 2001, cette loi élargit les pouvoirs de surveillance du gouvernement et permet des écoutes de toutes les communications «utilisées par les terroristes, y compris les emails, l'Internet et les téléphones cellulaires», comme l’avait proclamé Bush à l’époque. Une loi controversée (modifiée depuis à la marge mais pas sur le fond) dont Barack Obama a pourtant voté la reconduction en 2005.

La position de Barack Obama s’explique aussi par le fait qu’il est pris en étau entre les Républicains -majoritaires au Congrès- qui l’accusent d’être trop faible face au terrorisme, et les défenseurs des libertés individuelles, qui revendiquent la protection et la confidentialité des données privées. Face au scandale, le président s’est justifié en mettant en avant la nécessité de faire des «compromis» entre la protection de la vie privée et les exigences de la lutte antiterroriste.

«En théorie, on peut se plaindre de Big Brother et de la façon dont ce programme pourrait potentiellement dégénérer, mais quand on regarde vraiment les détails, je pense que nous avons trouvé le bon équilibre», a-t-il assuré. Pour Jacques Portes, ce système de surveillance n’en reste pas moins «inquiétant et malsain, surtout dans un pays démocratique». (20minutes)



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