Si l’on doutait quelque peu de son tropisme marocain, Nicolas Sarkozy vient de le déclarer en live à Casablanca à l’occasion d’uns séjour «politico– privé». Bien qu’ils soit parti au Maroc avec sa simple casquette de chef des Républicains, (ex UMP), Sarkozy a tout de même eu un accueil royal.
On comprend un peu Mohamed VI qui voudrait se faire entendre par Hollande qui avait a effectué un crochet à Alger la semaine dernière. Aussi bien Sarko que M6 ont quelque chose à gagner, (ou un compte à régler) à travers ce voyage. Peut être même qu’il a été décidé et «calé» par les deux hommes pour servir leurs agendas personnels.
Pour Sarkozy, c’est une façon de prouver sa «fidélité» à la monarchie où il se sent «chez lui» et marquer des points contre Hollande dont le mandat a été émaillé par des brouilles diplomatiques plus au moins longues.
Aussi, Sarkozy n’a jamais fait mystère de sa préférence au Maroc par rapport à l’Algérie où il n’a pas bonne presse.
« J’avais indiqué au roi que, pour moi, (…) il ne pouvait être question de commencer ma visite du Maghreb (…) sans débuter par le Maroc ». Tout est dit dans cette petite phrase aux accents politico-diplomatiques.
Sarko-M6 mêmes combats
Sarkozy tacle clairement le président Hollande qui a effectué sa première visite au Maghreb, en tant que chef de l’Etat français, par l’Algérie. et encore plus son retour la semaine dernière pour rendre visite à son "ami Bouteflika", lors d'un déplacement consacré également aux crises malienne et libyenne, qui n'a manifestement pas été du goût du monarque et de son hôte.
Sarkozy, qui ne rate aucune occasion pour brocarder son successeur, s’est ainsi permis une incartade en évoquant des enjeux de politique interne à la France dans un pays étranger.
Mais peu lui importent ces considérations lui qui rêve d’une chose : reprendre les clés de l’Elysée en 2017 quitte à faire le baisemain à Mohamed 6 et se mettre à dos les algériens.
Face aux membres de la communauté française installée à Casablanca, il n’a pas hésité à railler le président Hollande. Pourtant, il avait précisé auparavant : «En étant à l'étranger, chacun comprend la réserve que je dois avoir».
Indésirable à Alger
Mais c’est sans compter sur l’instinct du félin Sarkozy qui a tout de suite griffé Hollande : «On a changé de président en 2012. Ça n'a pas été forcément la meilleure chose à faire», a-t-il plaisanté selon une radio française.
En coulisses, Nicolas Sarkozy jubile comme un enfant d’avoir été reçu comme un chef d’Etat qui rêve de redevenir. «Ce n'est pas de ma faute si depuis 2012, la France a perdu son leadership». Comprendre c’est la faute aux français qui ont (mal) élu François Hollande et qui devront d’après lui, corriger l’erreur en 2017.
Pas sûr que cet appel du pied soit entendu. Y compris par le peuple de droite séduit par la stature et l’entregent d’Alain Juppé.
Quant à l’Algérie, Sarkozy aggrave son cas par sa déclaration et devient un peu plus indésirable. Le chef des Républicains devrait en effet effectuer un déplacement d’ici à la fin de l’année en Algérie au même titre que l’Espagne, la Tunisie, la Roumanie, l’Inde et le Nigeria.