Le directeur du Centre arabe d’études pétrolières, Nicolas Sarkis, a qualifié hier l’Algérie de pionnière parmi les pays exportateurs en matière de politique énergétique.

S’exprimant dans un entretien à l'agence officielle APS, il a indiqué que "si on devait résumer les principales caractéristiques de la politique pétrolière de l’Algérie depuis son indépendance, on pourrait dire, sans hésitation que, parmi les pays exportateurs, l’Algérie a le grand mérite d’avoir été un pionnier à plus d’un égard".

Cet expert des questions pétrolières a rappelé que "dès février 1971, soit neuf ans seulement après l’indépendance, l'Algérie avait tout d’abord entamé le processus de nationalisation de son industrie pétrolière et gazière".

Et le succès de cette nationalisation a permis de "briser le traumatisme créé par le demi-échec de l’expérience iranienne dans les années cinquante et d’ouvrir la voie aux nationalisations décidées dans la foulée en Libye, en Irak et ailleurs" a-t-il estimé.

Selon Nicolas Sarkis, l’Algérie a joué un rôle important dans le développement et l’exportation du gaz naturel, y compris le GNL avec, pour la première fois dans le monde, les cargaisons de gaz liquéfié algérien expédiées au Royaume -Uni au début des années soixante. Ceci sans oublier les premières usines de GPL (butane et propane), alors que ce gaz, dit fatal, était brûlé par les sociétés concessionnaires, en pure perte, en Algérie et ailleurs".

Abordant l’impact de la politique énergétique de l’Algérie sur la politique de l’Opep, il a indiqué que "dès son adhésion à l’organisation, l’Algérie a activement œuvré dans le sens d’une action collective axée sur la maximisation des prix et des revenus des pays membres, moyennant une régularisation des niveaux de production".

Il a ainsi souligné que l’Algérie a dû pour cela faire preuve de "beaucoup de pragmatisme pour surmonter les divergences entre des pays ayant des orientations politiques parfois diamétralement opposées".

La place de l'Algérie dans le marché des échanges gaziers mondiaux sera renforcée davantage compte tenu,  d'une part, de l’importance de ses réserves et de sa production et ,d'autre part, de par sa proximité  géographique avec l'Europe, selon le directeur du Centre arabe d’études pétrolières.