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Salles de cinéma : levez le rideau !

01-06-2015 18:27  Rafik Benasseur

La révélation faite par le nouveau ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, sur le nombre de salles de cinémas inactive en Algérie est tout simplement ahurissante.

Savoir que 95% des 400 salles que compte l’Algérie sont fermées en dit long sur le peu de cas fait à la culture en général et le 7ème art en particulier. Pourtant que de milliards de dinars que le secteur de la Culture a englouti depuis plus d’une décade !

Mis à part la restauration de la salle Atlas de Bab El Oued qui a tout de même duré plus de quatre années, rien n’a été entrepris pour remettre en fonction ces centaines de salles de cinémas.

Pis encore, la majorité d’entre-elles sont dans un état désastreux et leurs façades sont devenues des refuges pour les ivrognes et autres sans abris qui y dorment sur des cartons.

On peut citer dans cette liste noire la salle «Dounyazad» de la rue Abane Ramdane à Alger, située pas loin du tribunal, qui est dans un état lamentable depuis une dizaine d’année.

A travers les grilles d’entrées rouillées on peut apercevoir les immondices et autres objets impropres qui jonchent le hall de cette salle qui fut l’un des fleurons du cinéma algérien.

97% des salles fermées

Ce constat qui peut être fait pour d’autres salles d’Alger est encore plus affligeant à l’intérieur du pays où certaines salles de cinéma servent au mieux à la projection vidéo, au pire tout simplement fermées depuis des années.

Hélas, le réflexe d’aller voir un film comme au bon vieux temps a complètement disparu. Ces édifices qui faisaient le bonheur des cinéphiles algériens durant les années 70 et 80 où ils se rencontraient et partageaient des moments de joie, sont aujourd’hui lugubres.

Il est heureux d’entendre le ministre de la Culture se lamenter sur le sort- malheureux- de ces salles qui auraient pu booster le développement du cinéma en Algérie et inculquer la culture à nos enfants.

Le cinéma otage de la bureaucratie

Ces salles sont «victimes» d’un problème administratif que le gouvernement rechigne curieusement à régler. En effet, dépendant légalement des APC, le ministère de la Culture peine à récupérer leur gestion et donc entreprendre les travaux de restauration pour les rendre opérationnelles.

Il faut rappeler à sa décharge que l’ex ministre de la Culture Khalida Toumi a tenté sans succès d’arracher la gérance de ces salles auprès du ministère de l’intérieur.

Il faut espérer que Azzedine Mihoubi qui est un homme de culture, puisse réussir là où ses prédécesseurs ont échoué. Ceci d’autant plus qu’il ambitionne de relancer des festivals cinématographiques dans différentes régions du pays.

Un dessein qui passe obligatoirement par la réhabilitation des salles de cinéma pour qu’elles servent de vitrine au cinéma algérien et plus généralement à la culture algérienne. (photo de Hocine Mahdi, de la salle ABC à Constantine)



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