Amar Saâdani, patron du FLN et un des soutiens engagés du président Bouteflika pendant la campagne électorale, même s’il s’est montré très discret, a animé aujourd’hui une conférence de presse pour revenir sur la présidentielle et poser des perspectives en termes d’agenda politiques.
Pour lui, l’élection s'est déroulée dans la "transparence" et dans un "cadre démocratique", ajoutant que le président de la République "a été réélu sur la base d'un bilan qui parle pour lui et d'un programme pour le prochain quinquennat. Et un des premiers chantiers de ce quinquennat sera la révision de la Constitution.
Cette révision de la loi fondamentale du pays, "consolidera", selon lui, la "stabilité", apportera plus de "tranquillité" et établira une réelle démocratie "apaisante" qui permettra à l'opposition de "trouver sa place et ses droits". Amar Saâdani prédit que le programme du président élu "valorisera le rôle de l'individu, sachant que l'Algérie recèle un potentiel énorme de diplômés universitaires, définira le choix économique qui devrait se faire, selon lui, "par une approche de développement durable", ainsi que la notion de "solidarité nationale car il faut qu'on apprenne à s'accepter mutuellement", a-t-il expliqué.
Au sujet de la période de transition qui devient un cheval de bataille de l’opposition, le patron du FLN a fait part de son étonnement. Il considère à ce propos que « quelqu'un prend part à l'élection présidentielle d'une part et appelle à une période transition de l'autre". Allusion à Ali Benflis.
Pour lui, parler de transition après cette élection et le plébiscite du président Bouteflika revient tout simplement à se « placer en dehors de la Constitution. Concernant la revendication du FLN relative à la formation du gouvernement, par le parti qui aura remporté la majorité parlementaire, il a expliqué qu'il "souhaite que les prochains gouvernements émanent du peuple et rendent compte au peuple à travers ses représentants".
Auparavant, Saâdani saluera le "niveau de prise de conscience" du peuple et sa mobilisation ainsi que celle de nos forces de sécurité lors de l'élection présidentielle. Mais tout en étant vent debout contre la transition , il prône néanmoins le dialogue et la création des passerelles avec les partis d’opposition.
"les partis politiques devraient engager des dialogues nationaux importants qui commencent par moraliser l'action politique", loin de toute "crispation" ou "accusations infondées". Selon M. Saadani, "la classe politique, y compris l'opposition, devrait se rencontrer autour des questions qui l'"unissent" et laisser de côté tout ce qui la sépare.
L"échec voudra dire que les partis sont incapables d'encadrer le peuple", a-t-il précisé. "Les partis devraient être représentatifs et à l'écoute de leurs bases", a-t-il estimé. S’agissant du parti que compte créer Ali Benflis, il n’y voit aucun inconvénient dit-il. ». La loi le lui permet, mais qu’il ne compte pas sur les militants et les cadres du FLN », a-t-il averti.