Le Premier ministre Abdelmalek Sellal était particulièrement attendu par l’opinion publique à Laghouat à propos de l’évolution de la santé du président de la république.
Voici sa réponse devant la société civile locale et la presse : «Rassurez vous, le président de la République se porte bien et suit quotidiennement les dossiers et questions d’intérêt national». «Ses médecins lui ont prescrit une période de repos (…) et «l’état de santé du président évolue bien».
Est-ce rassurant d’écouter ces affirmations ? Cela dépend de l’idée qu’on se fait de la république. En réalité, M. Sellal n’a pas dit davantage que le fameux communiqué laconique de la semaine dernière diffusé par la présidence, qui soulignait, sans trop de détails, que la santé du président s’était «nettement améliorée».
Il n’a pas non plus éclairé les algériens sur le lieu de séjour de Abdelaziz Bouteflika mais surtout la durée de son absence. Sans doute que le Premier ministre ne sait pas grand-chose lui non plus.
Ce sont donc des déclarations tout ce qu'il y a de banal, qui n’inquiètent ni ne rassurent. Tout le monde sait qu’un malade a besoin d’une convalescence après son malaise. Mais nul ne sait pour combien de temps prendra justement ce repos.
Force est de constater que sur ce plan, le premier ministre n’a donné aucune indication. De fait, les algériens sont encore réduits à trier des plans sur la comète en forçant parfois les lectures des propos qui relèvent plus d’incommunication.
«Nettement amélioré», «évolue bien»…
En déclarant que l’état de santé du président «évolue bien», M. Sellal reprend presque la formule du communiqué de la présidence selon lequel son état s’est «nettement amélioré».
Le Premier ministre ajoute néanmoins que Bouteflika «suit quotidiennement les dossiers et questions d’intérêt national».
Difficile pour le moins de tenir cette déclaration pour gage d’une bonne santé retrouvée du président. Qu’est-ce que cela voudrait dire que le président suit les dossiers d’intérêt national et quotidiennement en effet ? Le peut-il sur son lit d’hôpital ? Lui apporte-t-on les dossiers pour les signer sur place ? Où simplement qu’il regarde télévision algérienne de là où il est ?
Mystère. Or, le bon sens aurait voulu que si le président est, comme on le suppose, véritablement rétabli, il n’a qu’a se montrer devant les caméras de l’ENTV comme lors de sa sortie du Val- de Grâce en 2005. Les rumeurs seront stoppées net. C’est le meilleur moyen de mettre un terme aux spéculations sur la santé du président qui empoisonne la vie des algériens.
Quant à ces petites assurances sans images, elles ne font hélas que multiplier les questions. Et, forcément elles écornent quelque peu l’image de l’Algérie à l’étranger, réduite à se contenter des bruissements sur l’état de santé de son président.