1.-Il est clair que la rationalisation bien ciblée permet d’éviter ou du moins d’atténuer l’austérité devant rassurer la population algérienne et de ne pas voir toute la situation en noir, tout en étant réaliste. Mais souvent des responsables, faute d’idées, interprètent d’une manière restrictive. Ils oublient, solution de facilité, les économies de gestion et la réduction des segments improductifs afin de réduire les coûts. Aussi, attention à deux dérives, la rationalisation sans analyse d’impacts et également, trop d’impôt tuant l’impôt, l’impôt direct étant le signe d’une plus grande citoyenneté, la facilité étant la généralisation de l’impôt indirect.
2.-La rationalisation souhaitable ne saurait signifier généralisation aveugle pénalisant les secteurs directement et indirectement productifs dont l’éducation et la santé. Là aussi il ne faut pas être utopique, il faut souligner avec force que l’Algérie, selon la majorité des institutions internationales et experts algériens n’a pas d’autres choix. Le niveau du cours des hydrocarbures étant faible pour une longue durée, sans réformes structurelles, l’Algérie ne pourra pas faire émerger des entreprises compétitives et épuisera ses réserves de change horizon 2018/2019
3.- Paradoxe, cette décision bloquante pour l’année sabbatique a été signée au moment de la fin de l’année universitaire, alors que les dossiers ont été déposés depuis plusieurs mois, certains ayant fait déjà des démarches auprès des centres de recherche et université étrangères et reviendront en Algérie avec une valeur ajoutée profitable au pays.
4.-Cela concerne à peine 150/200 professeurs et Maîtres de conférences, de dix à 20 ans sinon plus d’expérience, décision qui donne une mauvaise image du savoir, favorisant la méfiance élites/pouvoir. Or, un pays sans son élite, n’a pas d’avenir, étant comme un corps sans âme. Le montant global entre trois et quatre millions d’euros pour cette année sabbatique qui devrait faire honneur au pays, pour les 150/200 professeurs et Maîtres de conférences, n'est rien comparativement aux dernières festivités où l’on a ramené des chanteurs et chanteuses étrangers pour plus de 300.000 euros et ce pour chaque groupe et par spectacle, sans compter les nombreuses dépenses improductives que l'on peut rationaliser et qui restent bien supérieures pouvant atteindre 50, 100 voire 1000 fois ce montant, selon les secteurs.
5.- La symbiose Université/environnement économique est la seule condition afin que les entreprises publiques ou privées s’adaptent aux réalités mondiales, devant insérer dans leur business/plan, si elles veulent rester pérennes, la recherche développement. En ce XXIème siècle, tous les pays qui aspirent au développement fondent leurs actions sur l’économie de la connaissance, car relevant de la sécurité nationale.
6.- Pour éviter de mauvaises interprétations, n’étant nullement concerné, je sollicite, au nom du savoir, et au nom de mes collègues de l'Est, du Centre, du Sud et de l'Ouest, de son Excellence Mr le Président de la république, dont je voue un grand respect et de Mr le Premier Ministre, qui ont toujours affirmé la primauté de l’éducation de qualité, afin que cet appel, au nom de mes collègues qui ne demandent qu'à contribuer au développement national, soit pris en considération. [email protected]