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Révision de la Constitution, le président garde le cap

24-11-2014 18:33  Rafik Benasseur

Trêve de spéculation : La révision de la Constitution aura bel et bien lieu. Et c’est son initiateur, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika qui la confirme.

Dans un message lu ce matin en son nom par son conseiller M. Mohamed Ali Boughazi aux participants à la conférence scientifique africaine sur «l'évolution du Droit constitutionnel en Afrique», le premier magistrat du pays a levé toute équivoque quant à la révision de la Loi Fondamentale.

Non seulement, il confirme que le projet tient toujours et qu’il est désormais à l’ordre du jour mais il souligne également qu’il s’appuiera sur les consultations politiques entreprises sous les auspices de son directeur de cabinet.

«L'Algérie va procéder à la révision de sa Constitution. Elle s'y prépare sérieusement, en se basant sur les résultats des larges consultations organisées à cet effet en vue d'associer toutes les catégories sociales», a –t-il déclaré. C’est la première fois depuis sa réélection que le président Bouteflika évoque la révision de la Constitution en des termes aussi clairs.

Le message est certainement destiné à mettre fin aux spéculations diffuses sur un prétendu abandon de ce projet dans le sillage de son silence qui a suivi sa réélection avril 2014.

Autre message contenu dans l’adresse du président, le fait qu’il remet au goût du jour les consultations politiques entreprises par Ahmed Ouyahia. Beaucoup d’observateurs pensaient que le président n’était pas satisfait du travail de son directeur de cabinet et qu’il a même désavoué.

Ouyahia réconforté

On sait désormais que le président Bouteflika est plus que jamais attaché aux résultats de ces consultations qui avaient réunis des partis politiques, des associations, des syndicats et des organisations professionnelles. En précisant que la révision de la Constitution allait se baser sur les «résultats des larges consultations organisées», Bouteflika met également fin aux spéculations médiatiques.

Et d’ajouter que l’objectif était de «dégager un consensus autour des questions fondamentales et garantir l'efficacité des nouvelles dispositions constitutionnelles». Autrement dit, le chef de l’Etat maintient le cap politique en considérant les consultations de Ouyahia comme la seule plate forme devant structurer la prochaine constitution.

Exit les initiatives à droite et à gauche

Exit donc la conférence de consensus proposée par le FFS, ou encore la transition politique à laquelle appellent de leurs voeux les animateurs de la CNLTD.

Le président donne par ailleurs un avant goût de ce que sera la prochaine Constitution en précisant qu’elle vise à «ouvrir la société». «Il est clair que l'objectif visé est de faciliter le processus d'ouverture de la société algérienne, en oeuvrant à la préservation de sa stabilité et en lui épargnant les perturbations que connaissent différents pays du monde en cette ère marquée par de profondes mutations», a-t-il soutenu.

Pour autant, le président avertit «nous veillons particulièrement à ne pas verser dans l'imitation ni dans l'improvisation. Notre pays qui a subi les affres du terrorisme, refuse de s'aventurer dans pareille entreprise, qui souvent engendre des drames et que notre société rejette d'emblée».



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