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Révision de la Constitution : le parlement souhaite…

03-03-2015 17:50  Rafik Benasseur

Le projet de révision de la Constitution est annoncé comme sujet phare au menu du parlement lors de la session du printemps qui s’est ouverte hier. Mais ce n’est qu’en théorie.

Rien n’est vraiment acquis quand on entend les discours des présidents des deux chambres du parlement, MM Abdelkader Bensalah et Larbi Ould Khelifa, respectivement président du Conseil de la nation et de l’Assemblée populaire nationale (APN).

«L’histoire retiendra que le Parlement aura peut-être l’honneur de définir sa position vis-à-vis du contenu de la Constitution, car tous les indicateurs montrent que ce rendez-vous n’est pas éloigné», a souligné Bensalah.

Réplique de Larbi Ould Khelifa : «la révision de la Constitution n’est pas à l’ordre du jour de la session de printemps».

Quelle cacophonie à ce niveau des responsabilités ! A se demander comment deux si hauts personnages de l’Etat avouent ne pas savoir avec exactitude si le gouvernement va soumettre le projet de révisions de la Constitution à leurs honorables Assemblées durant cette session du printemps.

Si Bensalah dit souhaiter en s’appuyant sur des «indicateurs», Ould Khelifa lui botte carrément en touche. Qu’est ce qui expliquerait une telle polémique sinon que ces deux responsables sont totalement coupés des hautes sphères de décision ?

Déjà que les deux institutions souffrent d’un déficit de légitimité et sont régulièrement dénoncées pour ce qu’elles sont ; c'est-à-dire des chambres d’enregistrement.

Bensalah VS Ould Khelifa

Les deux déclarations de leurs présidents confirment tout haut ce que tout les algériens pensent tout bas, à savoir que le Sénat et l’APN sont complètement soumis à la volonté du président et parfois du gouvernement.

Le fait est que pas un seul projet de loi n’a été proposé et encore moins adopté par les élus de ces deux institutions censés légiférer…

C’est tout de même grave que des présidents du parlement soient réduits à «souhaiter» l’arrivée des projets de loi alors qu’ils sont censés avoir des certitudes sur leur nombre et leur nature.

Ce constat de carence, est la meilleure preuve que les institutions que dirigent Bensalah et Ould Khelifa servent juste de façades démocratiques.

On comprend mieux pourquoi les algériens exercent de moins en moins leur droit de vote lors des élections législatives.

«Tout ce qui intéresse les députés ce sont les gros salaires et les privilèges attachées à la fonction». C’est la conviction que partagent de nombreux citoyens. Les déclarations de Bensalah et Ould Khelifa confortent malheureusement ce point de vue. Misère de politique…



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