Les événements actuels, doivent trouver une solution rapide afin d'éviter une récession économique avec des incidences dramatiques sur le plan social, souvent oublié avec le retour inévitable au FMI courant 2022. L’Algérie ne peut continuer avec cette trajectoire économique suicidaire fonctionnant selon la loi de finances 2019 entre budget de fonctionnement et équipement sur un cours de 98/100 dollars le baril ( voir rapport FMI mars 2019). Devant assurer la continuité des institutions, l’Algérie, acteur principal de la stabilité de la région méditerranéenne et africaine, présidera lors de la réunion des Chefs d’Etat et de gouvernement prévu à Marseille le 24 juin 2019, un des dossiers les plus importants celui de la transition énergétique. C’est dans ce cade, à l’initiative du Ministère algérien des affaires étrangères, qu’une importante rencontre regroupant les acteurs des deux rives de la méditerranée occidentale (France-Espagne-Italie-Portugal, Malte –Algérie-Maroc-Tunisie-Libye-Mauritanie avec comme invité l’Allemagne), aura lieu à Alger le 08 avril 2019 à la salle des conventions sur l’Energie , d’où l’importance pour l’Algérie d’avoir une stratégie collant aux nouvelles réalités énergétiques mondiales. Car avec les dérivées d’hydrocarbures Sonatrach assure en 2018 environ 98% des recettes en devises du pays, irriguant toute l’économie nationale : dépense publique qui détermine le taux de croissance, le taux d’emploi, le niveau des réserves de change et l’audience internationale de l’Algérie.
1.-En avril 2019, Nous avons selon les documents officiels, la structure des exportations d’hydrocarbures 2013/2018 qui a évolué ainsi :
-2013, 63.326,2 millions de dollars dont la part des associés a été de 5.911,1 et en pourcentage du total 9,3%
2014, 58.361,6 dont la part des associés a été de 5.255,5 (9,0%)
2015, 33080,7 dont la part des associés de 3.722,1 (11,2%)
2016 , 27.917,5 dont la part des associés 2913,5 (10,4%)
2017 ; 33.2028 milliards de dollars dont la part des associés 3.215,4 (9,7%). Pour 2018, nous avons ainsi un total en valeur pour Sonatrach de 34,995 milliards de dollars et pour les associés 3,61 milliards de dollars au total 38,607 milliards de dollars, les associés représentant 9,35%, une stabilisation par rapport aux années passés montant une l’Algérie n’a pas tellement attiré d’investisseurs étrangers, d’où l’importance de la révision de la loi des hydrocarbures. Ce n’est que le chiffre d’affaire et pour voir le profit net qui reste à Sonatrach, il faut retirer les bénéfices des associées et les couts d’exploitation qui sont variables assez faible pour le pétrole brut et le gaz naturel par canalisation, mais élevé pour le GNL, le condensat, le GPL et les produits raffinés pouvant tourner en moyenne autour de 30%
.Pour 2018, . nous avons ainsi un total en valeur pour Sonatrach de 34,995 milliards de dollars et pour les associés 3,61 milliards de dollars au total 38,607 milliards de dollars, les associés représentant 9,35%, une stabilisation par rapport aux années passés montant que l’Algérie n’a pas tellement attiré d’investisseurs étrangers, d’où l’importance de la révision de la loi des hydrocarbures et d’un nouveau management stratégique de Sonatrach 2019/2030.
Le pétrole représente en millions de dollars US entre en 2013/2017
2013, à un cours moyen annuel de 109,5 dollars le baril sur le marché international , 24.328,5 millions de dollars soit 38,4%
2014, à cours du baril de 100,2 dollars, 18.343, soit 31,4%
2015, pour un baril de 53,1 dollars, 10.037,7 soit 30,3%
2016, pour un baril de 45,0 dollars, 8.876,4 soit 31,8%
2017 pour un baril de 54,1 dollars, 10.459,9 millions de dollars soit 31,5.
Le condensat représente entre en 2013/2017
2013 représente pour un prix unité/US/Baril (P.U.B/US) de 99,9 dollars sur le marché international, 4.838,6 millions de dollars soit 7,6%
2014, pur un PUB de 90,7 dollars, 3.886,7 (6,7%)
2015, pour un P.U.B 49,7 dollars, 2.238,7 (6,8%)
2016, pour un PUB de 42,7 dollars, 1.889,8 (7,1%)
2017 pour un PUB de 51,9 dollars, une valeur de 1.950,5 millions de dollars (5,9%).
Les Produits pétroliers raffinés représentent entre en 2013/2017
2013 pour un PUB de 107,8 dollars sur le marché international, 10.906,3 millions de dollars (17,2%)
2014 pur un PUB de 100,0 dollars 13.195,2 (22,6%)
2015, pour un PUB de 52,7 dollars, 6.789,8 (20,5%)
2016, pour un P.UB de 44,2 dollars, 5.563,7(19,9%)
2017 pour un PUB de 56,8 dollars, 6.987,4 millions de dollars (21,0%)
Le Gaz de pétrole liquéfié –GPL entre en 2013/2017 représente :
2013 pour un PUB de 75,6 dollars sur le marché international, 4389,6 millions de dollars ( 6,9%)
2014 pour un PUB de 68,2 dollars, 5.203,4 (8,9%)
2015 pour un PUB de 32,7 dollars, 2.687,8 (8,1%)
2016, pour un PUB 28,0 dollars, 2.221,0(8,0%)
2017, pour un PUB de 39,5 dollars 2.977,5 (9,0%).
Le Gaz naturel Liquéfié (GNL) entre en 2013/2017 représente pour un prix moyen sur le marché international (US par million de BTU ( devant multiplier par le ratio moyen 600 pour avoir le milliard de mètres cubes BTU)
2013, 3.041,5 millions de dollars US (9,5%) cours moyen 11,2 dollars
2014, cours moyen, 11,1 dollars, 7.396,2 (12,7%)
2015, pour un cours de 7,6 dollars, 4.700,4 (14,2%)
2016, cours, 5,3 dollars, 3.101,1 (11,1%)
2017 pour un cours moyen de 5,7, 3.571,3 millions de dollars (10,8%).
Le Gaz naturel(GN) représente entre en 2013/2017
2013 pour cours moyen sur le marché international de 10,5 dollars, 12.823,7 millions de dollars (20,3%)
2014, cours moyen, 10,0, 10.336,9 (17,7%)
2015, cours moyen, 6,5 dollars, 6.628,3 (20,0%)
2016, cours moyen 4,3 dollars, 6.665,1 (22,1%)
2017 cours moyen , 5,1 dollars , 7.278,2 millions de dollars ( 21,9%).
Pour le bilan des exportations hydrocarbures de janvier à décembre 2018 de Sonatrach SH) et de ses associés nous avons la structure suivante
Pétrole : Sonatrach( SH)–- valeur 9,393 milliards de dollars -Pétrole associés , valeur 2,637 milliards de dollars,
Condensat : SH valeur 2,107 milliards de dollars – associés valeur 0,426 milliards de dollars,
Produits raffinés : valeur 7,972 milliards de dollars, GPL : SH valeur 3,007 milliards de dollars
GPL : associés valeur 0,371 milliards de dollars
Gaz naturel -volume en milliards de mètres cubes gazeux 37,721 valeur 9,123 – associés volume, 0,734 – valeur 0,177 milliards de dollars
GNL : SH volume en milliards de mètres cubes gazeux, 20,670, valeur 3,58 milliards de dollars Ainsi les exportations de GN et de GNL totalisant en 2018 59, 125 milliards de mètres cubes gazeux ont connu une très légère baisse
2.-Quelle est la politique de transition énergétique de l’Algérie horizon 2019/2030 ?
D’une manière générale, l’énergie apparaît donc aujourd’hui comme un puissant facteur de coopération et d’intégration entre les deux rives de la Méditerranée. L’énergie autant que l’eau est cœur de la sécurité des Nations, le monde s’oriente 2020/2030, inéluctablement vers un nouveau modèle de consommation énergétique fondé sur la transition énergétique. Les dynamiques économiques modifient les rapports de force à l’échelle mondiale et affectent également les recompositions politiques à l’intérieur des États comme à l’échelle des espaces régionaux. La transition énergétique renvoie à d’autres sujets que techniques, posant la problématique sociétale. Il ne suffit pas de faire une loi car le déterminant c’est le socle social Cela pose la problématique d’un nouveau modèle de croissance : tous les secteurs économiques, tous les ménages sont concernés : transport, BTPH ; industries, agriculture. Les choix techniques d’aujourd’hui engagent la société sur le long terme. Dès lors la transition énergétique suppose un consensus social car la question fondamentale est la suivante : cette transition énergétique, combien ça coûte, combien ça rapporte et qui en seront les bénéficiaires La transition énergétique en Algérie est un choix stratégique politique, militaire, et économique pour assurer la sécurité énergétique du pays qui se fera progressivement, car il est incontestable que les gisements fossilifères du pays commencent à se tarir alors que la consommation énergétique nationale est en croissance importante et va continuer de l'être. En effet, l'Algérie à travers des subventions généralisées et mal ciblées est l'un des modèles les plus énergétivores en Afrique et en Méditerranée, avec un taux de croissance qui a atteint ou même dépassé les 14% par an pour l'électricité. Les prévisions de la CREG annoncent des besoins internes entre 42 (minimum) et 55 (maximum) milliards de m3 de gaz naturel en 2019, alors que Sonelgaz prévoit, quant à elle, 75 milliards de m3 en 2030. En Algérie, il existe un véritable paradoxe : la consommation résidentielle (riches et pauvres payent le même tarif, idem pour les carburants et l'eau) représente 60% contre 30% en Europe et la consommation du secteur industriel 10% contre 45% en Europe montrant le dépérissement du tissu industriel, environ 6% du produit intérieur brut en 2017 selon l'ONS. Comme j’ai eu à l’affirmer au cours de différentes conférences internationales, contrairement à ce qui a été rapporté l’Algérie honorera ses engagements internationaux jusqu’à 2030 sous réserve de la mise en place ‘une véritable transition énergétique. Il faut relever que la consommation d’énergie a été pour 2017 : ménages, 44%, transport 33% et Industrie BTP 22% contrairement aux pays développés. Se pose cette question centrale, quel sera le prix de cession du gaz de toutes ces unités mises récemment installées notamment engrais phosphate, sidérurgie fortes consommatrices d’énergie ? Des actions coordonnées doivent être mises en place dans le cadre d'une vision stratégique de développement tenant compte des nouvelles mutations mondiales. D'où l'importance de cinq axes directeurs que j’ai développés dans une interview donnée le 07 avril 2019 à la radio chaine 3.
-Premier axe, améliorer l'efficacité énergétique par une nouvelle politique des prix (prix de cession du gaz sur le marché intérieur (environ un dixième du prix) occasionnant un gaspillage des ressources qui sont gelées transitoirement pour des raisons sociales, dossier que j’ai dirigé avec le bureau d’études américain Ernest Young et avec les cadres du Ministère de l’Energie et de Sonatrach que j’ai présenté personnellement à la commission économique de l’APN en 2008, renvoyant à une nouvelle politique des prix ( prix de cession du gaz sur le marché intérieur environ un dixième du prix international occasionnant un gaspille des ressources qui sont gelées transitoirement pour des raisons sociales). C'est la plus grande réserve pour l'Algérie, ce qui implique une révision des politiques de l'habitat, du transport et une sensibilisation de la population. L'on doit durant une période transitoire ne pas pénaliser les couches les plus défavorisées. A cet effet, une réflexion doit être engagée pour la création d'une chambre nationale de compensation, que toute subvention devra avoir l'aval du parlement pour plus de transparence. et tenant compte du revenu par couches sociales, impliquant une nouvelle politique salariale. -Le deuxième axe, ne devant pas être utopique , continuer à investir dans l’amont supposant pour attirer les investisseurs étrangers, étant dans un système concurrentiel mondial, une révision de la loi des hydrocarbures de 2013, inadapté à la conjoncture actuelle, notamment on volet fiscal, pour de nouvelles découvertes. Mais pour la rentabilité de ces gisements tout dépendra du vecteur prix au niveau international et du coût, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables. L’Algérie comme montré précédemment pour voir une valeur ajoutée importante doit s’orienter vers la transformation de son pétrole et du gaz naturel mais dans le cade d’un partenariat gagnant- gagnant, la pétrochimie à l’instar d’autres filières, les circuits de commercialisation étant contrôlées par quelques firmes multinationales. -Le troisième axe, développer les énergies renouvelables combinant le thermique et le photovoltaïque avec pour objectif d’ici 2030, produire, 30 à 40% de ses besoins en électricité à partir des énergies renouvelables où selon des études de l’Université des Sciences et Technologies d’Alger (USTHB), le potentiel photovoltaïque de l’Algérie est estimé à près de 2,6 millions de térawattheures (TW/h) par an, soit 107 fois la consommation mondiale d’électricité et en énergie éolienne, l’Algérie bénéficie aussi d’un potentiel énergétique important, estimé à près de 12 000 térawatts/heure (TWh) par an. Cette même étude estime qu’avec un taux moyen de consommation de 260 m3 /MWh, le potentiel algérien en énergies renouvelables serait équivalent à une réserve annuellement renouvelable de gaz naturel de l’ordre de 700 000 Milliards de m3. Avec plus de 3 000 heures d'ensoleillement par an, l'Algérie a tout ce qu'il faut pour développer l'utilisation de l'énergie solaire, ou presque. Le soleil tout seul ne suffit pas. Il faut la technologie et les équipements pour transformer ce don du ciel en énergie électrique. Aussi le défi algérien est-il d'avoir le budget et les technologies nécessaires pour, d'abord, financer la fabrication de panneaux solaires et, ensuite, subventionner, du moins en partie, leur installation à grande échelle. Car les panneaux solaires ne sont pas disponibles sur le marché, et quand bien même ils le seraient, il est quasi impossible pour un particulier d'assumer les charges d'une installation solaire. Le retard dans l'exploitation de l'énergie solaire est indéniable Adopté en février 2011 par le Conseil des ministres, le programme national des énergies renouvelables algérien prévoit une introduction progressive des sources alternatives, notamment le solaire avec ses deux branches (thermique et photovoltaïque), dans la production d'électricité sur les 20 prochaines années Dans cette perspective, la production d'électricité à partir des différentes sources d'énergies renouvelables dont l'Algérie compte développer serait de 22.000 mégawatts à l'horizon 2030, soit 40% de la production globale d'électricité. Sur les 22.000 MW programmés pour les deux prochaines décennies, l'Algérie ambitionne d'exporter 10.000 MW, alors que les 12.000 MW restants seraient destinés pour couvrir la demande nationale. Une fois réalisé, ce programme permettra d'économiser près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur une période de 25 années. L'Algérie a réceptionné en mi-juillet 2011 la première centrale électrique hybride. D'une capacité globale de 150 MW, dont 30 MW provenant du solaire, cette centrale, a ainsi ouvert le chapitre des projets en cours ou en maturation pour le passage de l'Algérie à des sources d'énergies alternatives. Au moins, six centrales du même principe, mais dont la part du solaire serait de plus en plus importante, sont programmées juste pour les neuf prochaines années, ce qui permettra de lever progressivement la contribution des énergies renouvelables dans la satisfaction des besoins internes en électricité. Outre une nouvelle politique des prix, Sonatrach ne pouvant assurer à elle seule cet important investissement, (environ 100 milliards de dollars entre 2018/2030), il y a lieu de mettre en place une industrie nationale dans le cadre d'un partenariat public-privé national/international, supposant d'importantes compétences. Celle-ci doit comprendre tous les éléments de la chaîne de valeur renouvelable, dont l'ingénierie, l'équipement et la construction afin d'accroître le rythme de mise en œuvre, des études sur la connexion de ces sites aux réseaux électriques. -Le quatrième axe, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 pour faire face à une demande d’électricité galopante, où selon le 19 mai 2013 du ministre de l’Energie et des Mines, l’Institut de génie nucléaire, créé récemment, devant former les ingénieurs et les techniciens en partenariat, qui seront chargés de faire fonctionner cette centrale. Les réserves prouvées de l’Algérie en uranium avoisinent les 29 000 tonnes, de quoi faire fonctionner deux centrales nucléaires d’une capacité de 1000 Mégawatts chacune pour une durée de 60 ans, selon les données du Ministère de l’Energie. La ressource humaine étant la clef à l’instar de la production de toutes les formes d’énergie et afin d’éviter cet exode de cerveaux massif que connait l’Algérie -Le cinquième axe, est l’option du pétrole/gaz de schiste horizon 2022/2025 (3ème réservoir mondial selon des études internationales) introduite dans la nouvelle loi des hydrocarbures de 2013, dossier que j’ai l’honneur de diriger pour le compte du gouvernement et remis en janvier 2015. En Algérie, devant éviter des positions tranchées pour ou contre, l’adhésion des populations locales par un dialogue productif est nécessaire car on ne saurait minimiser les risques de pollution des nappes phréatiques au Sud du pays. L’Algérie étant un pays semi-aride, le problème de l’eau étant un enjeu stratégique au niveau méditerranéen et africain, doit être opéré un arbitrage pour la consommation d’eau douce des populations et celle utilisée pour cette production. Selon l’étude réalisée sous ma direction, les nouvelles techniques peu consommatrices d’eau et évitant l’injection de produits chimiques dans les puits devraient être mises au point opérationnelle horizon 2022/2025 car actuellement avec la fracturation hydraulique classique il faudrait environ un milliard de mètres cubes gazeux environ 1 million de mètres cubes d’eau douce, devant tenir compte de la durée courte vie des puits ( cinq ans maximum) et devant perforer des centaines pour avoir un milliard de mètres cubes gazeux
3.-La seule alternative : des réformes politiques et économiques
Il existe un lien dialectique entre sécurité et développement, qui implique la mise en place d’un minimum de Smig social où les différentes sensibilités puissent dialoguer dans un cadre organisé se fondant sur la tolérance et le droit à la différence. s’adaptant à la quatrième révolution mondiale fondé sur l’intelligence artificielle et le digital. Lié à cela , il y a lieu de se poser la question centrale de la mise en place d’un Etat de droit et de véritables contrepoids politiques, les partis actuels et leurs satellites suscitant une méfiance généralisée de la population algérienne incapables de mobiliser et surtout de susciter une adhésion qui influent négativement sur l’économie, favorisant une corruption socialisée, existant deux institutions qui garantissent la stabilité relative du pays L’ANP/forces de sécurité et sur le plan économique Sonatrach. Mais sans réformes profondes il ya risque de déstabilisation à terme. C’est que l’amélioration du solde de la balance commerciale entre 2010/2018 a été fonction essentiellement des recettes de Sonatrach à plus de 98%. L’Algérie souffre actuellement d’une crise de gouvernance et non d'une crise financière. Mais cette crise de gouvernance risque de se transformer dans trois années en crise financière, économique et politique avec l’épuisement des réserves de change. Avec grande rigueur budgétaire, une meilleure gouvernance, un changement de cap de la politique économique actuelle, avec un baril entre 60/70 dollars, l’Algérie peut sens sortir, possédant des atouts avec un endettement extérieur faible. Le défi de l’Algérie 2019/2020/2030 est de soit réussir les réformes qui seront douloureuses à court terme mais porteuses d’espoir à moyen et long terme pour les générations présentes et futures, ou rester en statut quo en retardant les réformes structurelles ce qui conduira inéluctablement à la régression économique et sociale , la cessation de paiement horizon 2022 avec les risques de tensions sociales et la déstabilisation de la région méditerranéenne et africaine avec le risque des interférences étrangère, du fait que l’Algérie est un enjeu géostratégique. Pour dépasser l’entropie, et trouver des solutions réalistes, il s’agit de réaliser un bilan serein de tout ce qui a été réalisé et ce qui reste à faire pour corriger les erreurs du passé et ce par un langage de vérité loin de toute sinistrose, une visibilité et cohérence dans la démarche des réformes et une nette volonté politique de changement. Les décennies qui ont marqué la vie politique et économique de bon nombre de pays du tiers monde, qui malgré des ressources naturelles considérables n’arrivent pas à asseoir une économie diversifiée dans le cadre des valeurs internationales, dont l’Algérie, me réconfortent aujourd’hui dans ma conviction, qui consiste à dire que le développement n’est pas une affaire de quincaillerie industrielle, de signes monétaires, tant par l’importance des réserves de change, ou de dépenses monétaires, sans se soucier de la bonne gestion – dépenser sans compter – et de la démocratisation. Car trois paramètres stratégiques déterminent l’avenir de l’économie algérienne : le cours du pétrole, l’évolution des réserves de change et la pression démographique (plus de 50 millions d’habitants en 2030) , devant créer minimum 300.000/400.000 postes de travail nouveaux par an nécessitant un taux de croissance annuel sur plusieurs années de 8/9% en termes réel. L’Algérie a besoin d’une nouvelle stratégie, loin des slogans creux populistes, s’adaptant au nouveau monde , de la CONFIANCE pour sécuriser son avenir, de s’éloigner des aléas de la mentalité rentière, de réhabiliter le travail et l’intelligence , de rassembler tous ses enfants et toutes les forces politiques, économiques et sociales, évitant la division sur des sujets secondaires passant par la .refondation de l’Etat et la moralisation de la société algérienne renvoyant à l’actualité des analyses ibn khaldoudiennes de décadence de toute société anémique . L’Algérie qui traverse une phase cruciale de son histoire a besoin qu’un regard critique et juste soit posé sur sa situation sur ce qui a déjà été accompli et sur ce qu’il s’agit d’accomplir encore au profit exclusif d’une patrie qui a besoin de se retrouver et de réunir tous ses enfants autour d’une même ambition et d’une même espérance : un développement harmonieux conciliant efficacité économique et une profonde justice sociale.
NB-Cette contribution est une brève synthèse de la conférence du Pr Abderrahmane Mebtoul donnée à l’Ecole Supérieure de Guerre Alger devant les officiers supérieurs à l’invitation du commandement de l’ANP le 19 mars 2019
-Contribution international- Bruxelles/Londres| Economic Development, International Conference, MENA, North Africa, Population Migration - Intervention A l’American Herald tribune 11 aout 2018 (question sur la stratégie énergétique de l’Algérie) « Dr. Abderrahmane Mebtoul: “Algeria Still Faces Significant Challenges » - pour lire l’original en, anglais ( 13 pages) site -https://ahtribune.com/interview/2424-abderrahmane-mebtoul.html
– contribution -Interviews à l’American Herald Tribune 28 décembre 2016 (58 pages) et au quotidien financier français la Tribune.fr mars 2017 « toute déstabilisation de l’Algérie aurait un impact sur l’espace méditerranéen et africain »- - Contribution internationale Londres/Bruxelles Site Mena Forum « Algeria, in an unfinished transition period Challenges of 2018, 2020 & 2030 Algeria: Reform » by Dr A. Mebtoul | Aug 5, 2018 - Ouvrage collectif sous la direction du professeur Abderrahmane MEBTOUL « Les enjeux de l’Algérie : réformes et démocratie » 2 volumes Casbah Edition Alger- 2005 (520 pages