Aux premières heures du jeudi 10 mai, quand Israël a pris pour cible de ses missiles l’armée syrienne à « Al Baath » et à « Khan Arbaa », il ne croyait sans doute pas avoir à faire face à une riposte d’une telle envergure. Mais les Israéliens ont eu tort : la reprise de la Ghouta orientale, l’évacuation réussite de plus de 30.000 terroristes vers le nord et le retour de la sécurité dans la banlieue de Damas auraient dû les avertir : l’armée syrienne et ses alliés n’attendaient que l’heure zéro et c’est Israël lui-même qui l’a fait sonner.
Dans les minutes suivant la frappe israélienne contre Quneitra, une première salve de 53 missiles s’est abattue sur le nord du Golan occupé : les sites les plus sensibles de Tsahal et de son appareil de renseignement ont été visés. Certaines sources évoquent un bilan préliminaire de plus de 50 morts et blessés. Ce premier coup, d’une violence inouïe a suffi pour prolonger le QG de l’état-major israélien dans l’effroi : sept chasseurs bombardiers israéliens ont alors décollé pour frapper Damas et Quneitra puis encore Damas, Quneitra et Homs. Mais les frappes n’ont pu venir au bout de la riposte anti-israélienne : les unités de l’armée syrienne ont alors tiré 12 missiles tactiques cette fois contre Jabal al-Cheikh, là où se situent des sites ultrasensibles. Cette deuxième vague de tirs de missiles a poussé l’armée de l’air israélienne à s’activer plus et a impliqué 28 avions de combat. Les F-15 et les F-16 ainsi partis bombarder Damas, Homs et Quneitra, ont tiré quelques 60 missiles dont « Spike Nlos » plus 10 missiles sol-sol. Sur un total de 70 missiles, la DCA syrienne en a intercepté 62.
Les renseignements fournis par l’armée syrienne et confirmés par Moscou relèvent une réelle défaillance du bouclier antimissile israélien : seuls entre 8 à 10 missiles israéliens ont échappé à la chasse syrienne, s’abattant sur un stock d’armes et une batterie de S-200. Si Israël affirme avoir intercepté la totalité des missiles tirés contre le nord du Golan via Dôme de fer, les réalités sur le terrain n’attestent pas cette version. Au matin du jeudi 10 mai, les sites proches de la Résistance ont publié la liste des sites israéliens visés au Golan. Trois jours plus tard, de nouvelles révélations émanent des sources bien informées qui expliquent le pourquoi du « mutisme » observé par les milieux proches de l’armée israélienne.
Le nord du Golan, soit la principale cible des missiles de la Résistance fait partie des zones les plus sensibles et les plus stratégiques en Israël. C’est là où Israël a réuni un ensemble significatif de sites militaires et de renseignement militaire. Il s’agit des bases « chargées surtout de traitement, d’analyse « immédiate » des données ». Des dizaines de missiles tirés jeudi contre le nord du Golan a surtout nui à ce « pilier du renseignement de l’armée israélienne ».
C’est sur base de ces données que l’appareil militaire et sécuritaire d’Israël agit et entreprend ses démarches pour réduire au maximum les « menaces potentielles » : suivant ces données, Israël a été capable depuis le début de la guerre en Syrie de « suivre pas à pas à la fois l’armée syrienne et les terroristes en Syrie à une profondeur de 85 kilomètres et ce sont des informations de ce genre qui ont souvent aidé les terroristes dans leurs opérations contre l’armée syrienne et ses alliés. Bref, les données liées au transfert de troupes syriennes ou d’équipements ou encore les données liées aux bases militaires syriennes dans l’ouest de la Syrie et sur les frontières syro-libanaises étaient toutes traitées dans le nord du Golan occupé à l’intérieur des sites qui ont fait l’objet de tirs de missiles le jeudi 10 mai.
Des informations concordantes font d’ailleurs état de la mort des dizaines d’officiers et techniciens d’élite qui travaillaient sur ces sites au moment de l’attaque. Selon des sources liées au Hezbollah, Israël s’était préparé à une riposte de la Résistance, mais ne croyait pas que celle-ci vise avec une si haute précision « son Renseignement militaire en plein cœur ». Tel-Aviv croyait surtout que l’attaque ciblerait ses zones frontalières avec le Liban comme par le passé. Et dire qu’Israël s’est permis des « centaines de raids aériens et balistiques » depuis 2011 pour « couper court à tout accès de la Résistance aux armes nouvelles » . L’opération du 10 mai a été le fruit de sept ans de guerre menée par le gouvernement syrien et la Résistance contre le camp atlantiste. Et vu les résultats, les dés sont déjà jetés.
Pourquoi un système antiaérien Pantsir-S a été détruit lors de l'attaque israélienne ?
Un complexe opérationnel Pantsir-S n’aurait jamais permis à un missile de l’atteindre, affirme à RT l’ancien commandant adjoint des forces aériennes russes. Ainsi, le système antimissile était soit désactivé, soit à court de munitions, estime-t-il.
Il ne pourrait y avoir que deux explications à la frappe israélienne contre des cibles militaires en Syrie, qui n’a pas été repoussée par le système a constaté dans un entretien à RT Aytetch Bizhev, ancien commandant adjoint de l’armée de l’air russe.
«La première [possible explication, ndlr] est que les réserves de munitions du complexe étaient épuisées. Deuxièmement, il pouvait être tout simplement désactivé, n’étant pas prêt au combat», a-t-il expliqué.
En cela, M.Bizhev a insisté sur le fait qu’il ne peut y avoir de troisième scénario car le Pantsir-S n’aurait pas permis d’être détruit:
«Quand il [le complexe, ndlr] est prêt au combat, il surveille constamment tout aéronef ennemi et a un temps de réaction très rapide. Il aurait alors abattu ces missiles de croisière soit à l’aide de ses canons soit grâce à ses propres missiles», a précisé M.Bizhev.
«Peu importe que votre personnel soit bien entraîné et que vous ayez un bon équipement, vous savez que les délais d’accès aérien depuis Israël à la Syrie sont de zéro. De surcroît, les avions de chasse israéliens F-15 et F-16 ont réalisé les frappes sans entrer dans la zone de défense aérienne [syrienne, ndlr]», a ajouté l’ex-commandant adjoint.
«Ils se sont approchés à baisse altitude, puis sont apparus au-dessus du plateau du Golan, ont tiré et sont partis.»
Il faut «entre trois et cinq minutes» pour activer le système Pantsir-S car il est impossible de toujours le maintenir en état d’alerte, notamment parce que cela épuiserait les militaires, a souligné M.Bizhev.
L’entité sioniste a annoncé jeudi à l’aube avoir frappé des dizaines de cibles militaires en Syrie, après le tir des dizaines de missiles contre ses bases militaires sur les hauteurs du Golan syrien occupé. Lors des frappes, la DCA syrienne est entrée en action et a détruit la majorité des missiles israéliens. (Avec agences et médias)