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Retour au châtiment collectif, par la faim… Israël et l’Egypte ferment la bande de Gaza

17-07-2018 21:49  Médias

Israël a renforcé davantage mardi le blocus de la bande de Gaza, en interdisant la livraison de fioul aux Palestiniens, avançant comme prétexte les cerfs-volants incendiaires lancés depuis l’enclave.

C'est donc un retour au châtiment collectif chaque fois que l'entité sioniste est débordée par l’action résistante palestinienne pacifique : Israël a renforcé encore davantage le blocus sur la bande de Gaza. Avec l’aide de l’Egypte. Il avait auparavant aussi réduit la surface de pêche pour les pêcheurs. Un signe qui vise à affamer les Gazaouis.

Il a ordonné la fermeture du passage Karam Abou Salem qui relie la bande de Gaza à la Palestine occupée et constitue le seule voie d’approvisionnement en produits alimentaires pour ses habitants.
Selon l’AFP, le ministère de la guerre israélien avait le mardi 16 juillet suspendu les livraisons de fioul et de gaz via ce passage connu pour les israéliens sous l’appellation Kerem Shalom. La semaine dernière, Israël avait déjà annoncé la fermeture immédiate de ce point de passage.

Stopper les cerfs-volants

Cette mesure se veut faire stopper les cerfs-volants incendiaires lancés ces derniers mois depuis l’enclave palestinienne, durant les marches de grand retour organisée au moins une fois par semaine depuis la fin du mois de mars dernier. Les manifestants palestiniens y ont réclamé la mise en application du droit de retour des Palestinien vers leurs villages et régions d’où ils ont été chassés lors de l’implantation de l’entité sioniste en 1948, et l’arrêt du blocus imposé à la bande de Gaza et qui a transformé cette dernière en un camp à ciel ouvert, avec un taux de concentration démographique le plus élevé du monde. .
Au moins 144 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne depuis le début de ce mouvement. Aucun Israélien n’a été tué.

Après les pierres, le cerf-volant et sa déclinaison incendiaire sont devenus le symbole de la mobilisation palestinienne, embarrassant les dirigeants israéliens qui ne parviennent pas à stopper les dégâts causés par ces engins artisanaux, le plus souvent fabriqués avec un morceau de bois, du plastique et des tissus enflammés, indique l’AFP.

Interdits de résister

Depuis plus de dix ans, la bande de Gaza, territoire coincé entre les territoires palestiniennes occupés par Israël, l’Egypte et la Méditerranée, est soumis à un strict blocus terrestre, maritime et aérien imposé par Israël. Il est d’autant plus renforcé que Rafah, l’autre point de passage des biens vers Gaza ouvrant vers l’Egypte, est fermé de manière quasi-permanente depuis quelques années, selon l’AFP.

Le renforcement de ce blocus intensifie la pression sur la population, détériorant encore la situation humanitaire déjà précaire dans l’enclave où 80% des deux millions d’habitants sont tributaires d’une aide, selon la Banque mondiale.

Laissés pour compte par la Communauté internationale et les régimes arabes, les Palestiniens voient de jour en jour leurs droits s’éroder , même celui de résister et de se révolter contre l’injustice qu’ils subissent.

Tuer les incendiaires

Selon les autorités de l’occupation israélienne, les cerfs-volants et ballons enflammés lancés depuis Gaza, ont déjà dévoré plus de 2.600 hectares de terres israéliennes.

Le porte-parole des pompiers israéliens a affirmé récemment à l’AFP que ces cerfs-volants incendiaires avaient provoqué « environ 750 incendies qui ont brûlé 26.000 dounams (2.600 hectares) en environ 100 jours.

Il a estimé « à plusieurs millions de shekels » le montant des dégâts, sans être en mesure de donner un chiffre plus précis.

En visite lundi dans les localités voisines de la bande de Gaza, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rappelé que son pays considérait les cerfs-volants enflammés comme des violations du cessez-le-feu avec le Hamas.

« Si je ne me fais pas comprendre par les mots, le message sera clarifié par des actions de l’armée », a-t-il prévenu.

Son ministre de l’Education, Naftali Bennett, a lui estimé mardi qu’il fallait « tuer les terroristes incendiaires et « éteindre cette vague de terrorisme ».

Pour diaboliser ce mouvement de protestation populaire légitime aux yeux de l’opinion publique, Israël accuse le Hamas d’être derrière lui. Ce mouvement est surtout présenté péjorativement comme étant « islamiste », occultant sa dimension de résistance.

Avant la fermeture du passage en question, l’armée israélienne a bombardé depuis le samedi 14 juillet plusieurs positions du Hamas sous prétexte qu’elles ont été la provenance des ballons incendiaires . Ces frappes ont tué deux adolescents palestiniens de 15 et 16 ans.

En riposte, la résistance a tiré plus de 200 roquettes et obus vers les colonies israéliennes.

Exagération des faits

Selon le Hamas, Israël procède aussi par exagération des faits

« L’occupation israélienne a exagéré les dégâts causés par les cerfs-volants et les ballons, afin de justifier son attaque contre Gaza », a estimé Sami Abou Zohri, un porte-parole du Hamas dans un communiqué.
« L’occupation israélienne joue avec le feu si ses avions de guerre visent les lanceurs de cerfs-volants », a-t-il ajouté.

M. Abou Zohri a qualifié la fermeture du passage Karam Abou Salem de « crime contre l’humanité qui s’ajoute aux crimes commis par l’occupation contre le peuple palestinien.

D’aprè lui, « elle n’aura pas d’impact sur la résistance et la lutte pour mettre fin au blocus ». (Al-Manar, Afp, médias)




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