Décidément le nouveau ministre des affaires étrangères marocain Salaheddine Mezouar (photo) est un fieffé …faussaire. A trop vouloir se tailler rapidement un costume de fin diplomate qu’il n’est pas, pour afficher de «fières» génuflexions devant le roi, il se lance éperdument à la quête éperdue d’exploits diplomatiques fussent-ils imaginaires.
Il vient de se distinguer de manière trop peu glorieuse à Bamako où il est allé la semaine dernière se mêler, comme un joyeux enfant, aux chevronnés du métier. Se sachant incolore et inodore sur ce terrain là, Salaheddine Mezouar a tôt fait de «créer» l’événement à défaut de le faire. Il a ainsi grossièrement transformé un salut de courtoisie avec son homologue algérien Ramtane Lamamra dans le hall de la salle de la conférence sur le Sahel, en un «entretien» pour «ouvrir un dialogue constructif avec l'Algérie».
La belle affaire quoi ! Evidemment le perroquet du makhzen, la très royale MAP, s’est chargée de relayer ce vrai faux scoop pour meubler le bilan famélique du MAE marocain à Bamako. A moins d’être victime d'une espèce de déterminisme patronymique, on est frappé par le culot de cet envoyé très spécial du roi, d’inventer des entretiens qui n’existent que dans sa tête. Il faut croire que M. Mezouar (faussaire en arabe) porte bien son nom…
De l'arrivisme en diplomatie
Malheureusement pour lui, cette escroquerie diplomatique n’a pas échappé au porte parole du ministère algérien des affaires étrangères qui a mis le holà en diffusant le jour même un communiqué dans lequel il dément tout entretient entre les deux ministres. On pensait alors que ce fut juste un impair d’un diplomate arriviste soucieux de réussir ses premières classes dans la cour des grands. Mais c’était méprendre le dessein de Salaheddine Mezouar.
De retour au Maroc, l'incorrigible et frétillant MAE marocain récidive en s'attribuant crânement de hauts faits d'armes diplomatiques imaginaires. Devant la commission des affaires étrangères et de la défense du parlement marocain, il déclare, sans rire, qu'il a défait, à lui seul, la diplomatie algérienne en mettant en échec une prétendue «tentative visant a intégrer la RASD parmi les états participant à la réunion de Stratégie intégrée des Nations Unies sur le Sahel». Waoooooooo ! Il faut être un fieffé menteur doublé d’un sens aigu de… mauvaise foi pour oser une telle plaidoirie tout droite sortie de la tête de Mezouar !
L’art de se payer la tête des députés marocains
Après avoir mené en bateau la presse de son pays, l’inénarrable chef de la diplomatie marocaine s’est payé la tête des députés de son pays. La réalité est que jamais la question de la RASD, qui semble hanter M. Mezouar, n'a été en discussions au cours de cette réunion de Bamako, confient des sources diplomatiques à Bamako confirmées par les sources algériennes.
C’est de l’art consommé de la manipulation ! Preuve en est qu'il n'a jamais été question de RASD du fait que le secrétariat technique était co-présidé par l'ONU et la Commission de l'Union Africaine et qu'il n' y a eu aucun lobbying pour la RASD parce que ce n'était ni le lieu ni l'objet de la dite conférence sauf pour la délégation marocaine qui voyait l'ombre de la RASD partout.
Ce qui est vrai en revanche, c’est le fait que les participants étaient unanimes à relever «l'amateurisme» et la «maladresse» de la délégation ministérielle marocaine qui s'exprimait par des interpellations frisant l'arrogance envers le Ministre malien qui présidait les travaux. Pour ce genre «d’exploits diplomatiques», on souhaite davantage à M. Mezouar que ceux qu’il a réussi a Bamako !