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Réserves de change de l'Algérie selon la banque d’Algérie: 152 milliards de dollars placées à l’étranger fin 2010 ?

26-08-2011 09:18  Contribution

Réserves de change de l’Algérie selon la banque d’Algérie en date du 25 août 2011 : 152 milliards de dollars placées à l’étranger fin 2010 ?

Professeur Abderrahmane MEBTOUL Expert International en management stratégique

1.-Il était donc temps que les autorités algériennes réagissent afin d’éviter une certaines désinformation nuisible aux intérêts supérieurs du pays. La démocratisation de la décision économique et politique est devenu une urgence de l‘heure afin d’éviter une certaines désinformation nuisible aux intérêts supérieurs du pays. Le débat sur les réserves de change qui n’est pas un secret défense comme veulent nous le faire entendre certains technocrates ou politiques cultivant le culte du secret pour plus de pouvoir , qui n’ont pas fait leur mutation intellectuelle ,vivant encore à l’ère du parti unique, des années 1970, feignant d’ignorer la révolution du monde des télécommunications.

Ce débat engage l’avenir de toute la population algérienne et renvoie forcément au débat sur la durée des réserves des hydrocarbures puisque ce montant est fonction à plus de 98% de ce segment et d’une manière générale à la trajectoire future du développement national au sein d ‘un espace de plus en plus mondialisé. Le gouverneur de la banque d’Algérie reprenant nos analyses largement publiées tant dans la presse officielle que la presse indépendante algérienne et internationale depuis juillet 2011 dans une note publique en date du 25 aout 2011 à 16h17 note avec justesse je le cite « il ne faut surtout pas confondre excès de réserves de change et excès de richesse, car le premier représente tout simplement l’épargne publique alors que la richesse économique provient de l’investissement ».

2.-Pour le gouverneur de la Banque d’Algérie , les réserves de change de l’Algérie étaient de 162,2 mds USD fin 2010,contre 148,9 mds USD à la fin 2009 et environ 98% de ces placements, répartis entre les Etats-Unis et l’Europe, sont effectués en portefeuille de titres souverains (valeurs d’Etat) que l’Algérie avait achetés entre les années 2004 et 2007. Ces placement des réserves de change à l’étranger ont rapporté 4,60 milliards de dollars en 2010, contre un rendement de 4,74 milliards de dollars en 2009,contre 5,13 milliards de dollars (mds USD) en 2008, de 3,81 mds USD en 2007 et de 2,42 mds USD en 2006. Ces titres sont soumis à un taux d’intérêt moyen fixe de 3% en 2010, un rendement légèrement inférieur à celui de 2009 et 2008. Et contrairement aux années précédentes où les dépôts constituaient 20% des placements de l’Algérie à l’Etranger, 2% seulement des réserves de change sont actuellement déposées dans des banques.

2.- Suite à ces informations stratégiques il faut en déduire toutes les conséquences. Avoir un rendement de 4,60 milliards de dollars pour un taux d’intérêt de 3% suppose que l’Algérie a placé non pas à court terme mais à moyen et long terme en 2010 un montant de 152 milliards de dollars soit 152 sur 162 y compris les réserves d’or soit 93% de ses réserves de change. Le gouverneur ne mentionne pas la ventilation en dollars, en euros, en livre sterling, en yen ou en franc suisse, la part qui est déposée en bons de trésor américains (environ 60 /70 milliards de dollars selon certaines sources,) donc restant tenant compte que 3,24 milliards de dollars sont déposées dans des banques privées internationales entre 75,76 et 88,76 milliards de dollars concentrés en majorité en Europe.

3.- D’une manière générale si le stock en principe, à moins d’une faillite généralisée de toute l’économie mondiale ou d’une grave crise politique en Algérie ce qui entraînerait le gel des avoirs algériens à l’étranger, est garanti par les Etats ne risquent rien, cela pose le problème des rendements, le taux d’intérêt étant de plus en plus élevé si les placements se font à moyen et long terme afin de couvrir le taux d’inflation mondiale. Pour ceux à moyen terme le retrait avant terme entraîne une perte pour l’Algérie du fait de la décote sur le marché libre et de la perte des intérêts pour non respect du contrat et il est préférable d’attendre le terme actuellement avant de prendre une décision hâtive.

Ce qui n’est pas le cas pour les placements des avoirs algériens dans des banques privées dites AAA qui ont été décotées. Dans ce cas en cas de difficultés bancaires, si elles ne sont pas soutenues par leur Etat, il ya perte sèche pour l’Algérie. Comme on le constate le problème est complexe et un grand débat national s’impose. On ne joue pas avec la monnaie rapport social traduisant la confiance ou la méfiance Etat citoyens.

Mais, le vrai débat qui dépasse largement l’aspect monétaire, est de relancer la sphère réelle afin de créer des emplois créateurs de valeur ajoutée afin de diminuer les tensions sociales pur une population qui passera de 36 millions d’habitants en 2011 à 50 millions dans 25 ans sans hydrocarbures-entendu en termes de rentabilité financière-. Et ce afin de réaliser la transition d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales renvoyant à de profondes réformes politiques, économiques et sociales se fondant une meilleure gouvernance et un Etat de droit . C’est le débat essentiel et stratégique pour le devenir de l’Algérie.

Professeur Abderrahmane MEBTOUL Expert International

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